prédication du dimanche de Pentecôte 2020, 31/05

Pentecôte ! Nous y sommes ! à peine déconfinés,

pas tous au même endroit comme les 1ers disciples : certains sont ici et d’autres sont encore derrière leurs écrans.

Et pas tous en même temps : certains suivent en direct, d’autres regarderont en différé.

Malgré ce contexte si étrange, nous y sommes !

Alors, cette année, quel bruit, quel vent violent ressentirons nous ? verrons-nous apparaître des langues de feu ? Serons-nous, sommes-nous remplis du Saint Esprit ? Pourrons-nous vraiment parler de nouvelles langues ? et si cela se produit, que dira t’on de nous dans le quartier ? dans nos familles ? chez nos voisins ?

Vraiment tout est bousculé. D’habitude, à Pentecôte, je parle dans un temple plein, mais cette année tout est différent :

Plusieurs des membres réguliers, même parmi les plus anciens, n’ont pu assister à aucun de nos cultes depuis le début du confinement alors que dans le même temps, de nouvelles personnes se connectent régulièrement à nos rencontres en direct. Vous êtes ainsi plusieurs à nous suivre tout en n’étant pas d’Aubervilliers. Et aujourd’hui encore, vous nous faites le plaisir d’être présents. Parmi vous, il y a des membres d’églises sœur, mais il y a aussi des personnes qui ne sont membres d’aucune église.

Et nous vous le redisons : vous êtes les bienvenus ! en direct ou en différé !

Tout est différent : ce qui délimite notre communauté, ce qui définit le dedans et le dehors a été étonnamment secoué. Nous sommes partagés entre la préoccupation de retrouver celles et ceux qu’on n’a pas vu depuis longtemps et la joie d’accueillir de nouveaux visiteurs.

Le calendrier aussi a été secoué : On a dû reporter les baptêmes et les confirmations, sans parler de l’Assemblée Générale avec le renouvellement du conseil presbytéral.

Certes nous avons replanifié ces évènements, mais une question se pose à nous maintenant : quand et comment allons-nous revenir célébrer Dieu ensemble ici ?

Pour le moment, le virus circule toujours, le risque est encore réel et nous devons être prudents.

Mais au-delà de cette prudence, ne pourrions-nous pas être tentés de rester confortablement chez nous comme des télé-pratiquants ? C’est vrai que demeurer chez soi et s’installer devant un écran, ne plus avoir à sortir, à se déplacer, à mettre en route toute la famille, c’est pratique et simple. Surtout si en plus, on a repris le travail et les transports en commun dans la semaine.

Le culte sur internet présente un autre avantage : outre de ne pas avoir à bouger de chez soi, il permet de le regarder quand ça nous arrange. Si nous ne sommes pas prêts à 10h45, eh bien nous le regarderons plus tard ! Et puis, c’est aussi la possibilité de regarder d’autres cultes, d’autres célébrations, de vivre d’autres ambiances, et je peux facilement me retrouver à zapper d’un culte à l’autre, comme avec la télé !

A l’extrême et au bout de ces logiques-là, on s’en doute, il y a quelques risques pour nous même et pour nos communautés, j’en vois au moins 2 : celui de finalement ne plus rencontrer personne en restant chez soi et celui de transformer nos célébrations internet en sorte d’émissions que l’on consommerait à notre guise sans avoir à participer, à s’engager, à prendre part au service dans l’église.

Alors oui ! en cette Pentecôte 2020, cette question de notre retour à l’église est importante : quand et comment allons revenir (ou venir) en église ? Comment concilier la prudence face au risque sanitaire et le retour à une vie communautaire rayonnante et au service ?

Toutes les églises se posent cette question. Et chacune doit y faire face dans la particularité de sa situation. Si vous venez d’une autre église que le Foyer d’Aubervilliers, vous le comprenez bien, j’en suis sûr !

Ici à Aubervilliers, à la question du déconfinement s’ajoute celle suscitée par la vacance pastorale qui débutera en juillet, puisque vous le savez, je quitte Aubervilliers le 3/07 et je serai le pasteur de la paroisse de Poissy à partir de cette date. J’espère vivement que nous pourrons tous nous revoir d’ici là, ce serait difficile pour moi de devoir partir sans avoir pu vous saluer tous et toutes, jeunes et moins jeunes.

Que l’on soit cependant sans crainte pour la suite, le conseil presbytéral a anticipé cette vacance pastorale, les cultes et les principales activités seront assurées. Mais je comprends que plusieurs s’en inquiètent. Ça semble risqué, parce que ça nécessite des engagements de la part d’un plus grand nombre et l’on pourrait craindre que tout s’étiole, voire s’effondre progressivement.

On ne maîtrise jamais totalement un risque, il y a toujours de l’imprévu, exactement comme dans le récit des Actes des Apôtres. Mais il est possible aussi que cette période soit une formidable opportunité pour un nouveau développement de la communauté dans cette ville.

Le risque, l’imprévu et le possible ! nous sommes au cœur de ce moment.

Et pour y penser, on peut commencer par se souvenir de l’histoire du Foyer, ne serait-ce que pour mesurer toutes les évolutions, toutes les transformations, les épreuves traversées, toutes les joies, les rencontres, toutes les existences nourries en pas moins de 70 ans de présence dans cette ville.

Vous l’avez compris, ce matin, nous sommes appelés à ne pas rester enfermés, à sortir de l’enfermement de nos craintes, ce qui n’empêche pas d’être prudent ! à en sortir et à croire au possible attendu et inattendu ! l’imprévu et l’inattendu n’apportent pas que des mauvaises nouvelles, ils sont aussi vecteurs de la bonne nouvelle et de la grâce.

Ce matin, c’est comme si Jésus lui-même, par son esprit venait nous rejoindre dans chacune dans nos existences, dans chacun de nos intérieurs, pour nous souffler dessus et nous répéter « la paix soit avec vous ! comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Recevez le souffle saint ! ».

Et ça commence par un grand coup de souffle, avec de nouvelles langues

  • pour oser parler avec celles et ceux que nous ne rencontrons jamais,
  • pour sortir du milieu retreint de nos compatriotes, de celles et ceux qui nous ressemblent, qui partagent la même langue maternelle et la même culture.

Quelle joie que de pouvoir parler d’autres langues que la sienne !

 

Mais, celle et ceux qui en ont fait l’expérience, le savent :

Il faut, à un moment donné, se lancer, oser prendre le risque de ne pas être compris, voire le risque du ridicule, il faut tester de nouvelles formes de prononciation. Je sais qu’à Aubervilliers, vous êtes nombreux à parler plusieurs langues ! tout de même, dans cette ville où le monde entier se croise, c’est bien le moins !

Jésus l’avait dit à ses disciples : « vous recevrez de la puissance quand l’Esprit Saint viendra sur vous » et alors vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre. Et nous ici, à Aubervilliers, quelle chance avons-nous ! ce sont les extrémités de la terre qui se sont rejoints ici !

 

Alors comment vivre ça ?

C’est à ce moment précis que l’enseignement de Paul est précieux.

Comment savoir que nous sommes inspirés du vrai souffle de Dieu ?

Paul nous apporte une réponse à la fois simple et très ouverte :

« Personne ne peut déclarer « Jésus est le Seigneur ! » s’il n’est pas inspiré par l’Esprit Saint ». Si tu es là et que tu écoutes, tu ne dis probablement pas « Maudit soit Jésus », mais comment comprends-tu « Jésus est le Seigneur » quand tu le déclares ?  

Et la suite de l’enseignement de Paul nous permet de comprendre que si nous déclarons notre foi ensemble, avec les mêmes mots, nous vivons la foi, chacune et chacun de façon singulière, parce que chacune, chacun reçoit un don différent. Notre inspiration est à la fois personnelle et communautaire, individuelle et collective.

Comment en comprendre le fonctionnement ? « Com-prendre » c’est-à-dire « prendre ensemble » ? L’Esprit se manifeste en chacun pour le bien de tous de telle sorte que la diversité et l’unité sont indissociables. Diversité des dons reçus et unité de l’ensemble.

Tellement indissociables que c’est comme 2 pancartes de signalisation qui nous indique la même direction pour l’avenir : diversité et unité.

Et maintenant le risque et le signe :

D’abord le risque.

C’est celui que l’on prend en sortant de notre confinement intérieur.

C’est celui d’être en relation avec l’autre, l’étrange étranger, celui qui pourrait nous déranger par sa façon bien à lui d’investir et de faire sienne sa déclaration « Jésus est le Seigneur ».

Alors, c’est sûr ! pour ne pas prendre ce risque, le mieux serait de rester chez soi et de vivre sa foi en spectateur enfermé. Et l’on peut aussi être enfermés à plusieurs ! Mais notre foi se développera t’elle, s’enrichira t’elle, s’épanouira t’elle, le grain de blé donnera t’il du fruit ? Les disciples seraient-ils allés jusqu’aux extrémités de la terre si Jésus les avait laissés s’enfermer dans leur chambre haute, tout en prière qu’ils étaient ?

Le risque d’être ensemble, c’est aussi le risque de l’échange, de la discussion, du désaccord et je vous le concède, c’est plus facile d’être en accord quand on est tout seul ou très peu nombreux.

Le risque, c’est aussi celui d’entreprendre pour porter l’évangile là où nous avons été appelés à le faire. Ce risque-là, c’est celui de ne pas être compris, de ne pas être bien accueilli, celui de prendre position en étant minoritaire, le risque d’oser avoir un avis et de se prononcer quitte à déranger.

Après la 1ere Pentecôte, le récit des Actes témoigne de tous les risques pris par les 1ers chrétiens. Les difficultés n’ont pas manqué, mais l’évangile s’est bien propagé jusqu’au extrémités de la terre et il continue de le faire.

Nos églises en témoignent encore aujourd’hui.

 

 

Et maintenant le signe sur cette route :

Je parlais des 2 pancartes indiquant diversité et unité.

Voici maintenant un signe qui indique qu’on est sur la bonne route.

Se projeter sur ce chemin inconnu peut sembler difficile et inquiétant, mais ce qui me frappe dans les récits bibliques de la Pentecôte, c’est la joie ressentie par les disciples alors que Jésus les quitte. Cette joie du chemin envisagée ensemble est bon signe et il est doublé d’un autre signe, celui de la paix. Ce double signe de la joie et de la paix vécu, expérimenté individuellement et communautairement témoigne plus que n’importe quel miracle de la manifestation de l’Esprit en nous et au milieu de nous.

Dans ce temps particulier de transition, je nous souhaite de ressentir cette paix et cette joie face à ce qui s’ouvre devant nous.

Chers sœurs et frères,

à Pentecôte on dit souvent que c’est l’anniversaire de l’église.

Je ne crois pas qu’on se souvienne du jour anniversaire de notre Foyer. Tout juste puis-je dire que ce bâtiment date de 1973, donc bientôt 50 ans.

Peut-être pourrait-on considérer que le jour de l’anniversaire de notre église ici à Aubervilliers, c’est le jour de la Pentecôte. Et dans ce cas, à la Pentecôte 2023 vous pourrez fêter joyeusement les « au moins 50 ans » de votre église.

En plus, il est très probable que d’ici là, le métro soit enfin ouvert et le centre-ville enfin rénovée et si en plus, les travaux de rénovation de votre Foyer sont terminés. Quelle fête ce sera !

D’ici là, j’ai l’impression que les cultes continueront d’être diffusés sur internet et en direct pendant longtemps. Tant mieux !

En attendant, je vous encourage à ne pas vous laisser submerger par la crainte des risques à prendre et je vous souhaite un bon anniversaire de votre église, dans la joie et la paix de notre Seigneur Jésus le Christ.

Amen

 

Pentecôte ! Nous y sommes ! à peine déconfinés,

pas tous au même endroit comme les 1ers disciples : certains sont ici et d’autres sont encore derrière leurs écrans.

Et pas tous en même temps : certains suivent en direct, d’autres regarderont en différé.

Malgré ce contexte si étrange, nous y sommes !

Alors, cette année, quel bruit, quel vent violent ressentirons nous ? verrons-nous apparaître des langues de feu ? Serons-nous, sommes-nous remplis du Saint Esprit ? Pourrons-nous vraiment parler de nouvelles langues ? et si cela se produit, que dira t’on de nous dans le quartier ? dans nos familles ? chez nos voisins ?

Vraiment tout est bousculé. D’habitude, à Pentecôte, je parle dans un temple plein, mais cette année tout est différent :

Plusieurs des membres réguliers, même parmi les plus anciens, n’ont pu assister à aucun de nos cultes depuis le début du confinement alors que dans le même temps, de nouvelles personnes se connectent régulièrement à nos rencontres en direct. Vous êtes ainsi plusieurs à nous suivre tout en n’étant pas d’Aubervilliers. Et aujourd’hui encore, vous nous faites le plaisir d’être présents. Parmi vous, il y a des membres d’églises sœur, mais il y a aussi des personnes qui ne sont membres d’aucune église.

Et nous vous le redisons : vous êtes les bienvenus ! en direct ou en différé !

Tout est différent : ce qui délimite notre communauté, ce qui définit le dedans et le dehors a été étonnamment secoué. Nous sommes partagés entre la préoccupation de retrouver celles et ceux qu’on n’a pas vu depuis longtemps et la joie d’accueillir de nouveaux visiteurs.

Le calendrier aussi a été secoué : On a dû reporter les baptêmes et les confirmations, sans parler de l’Assemblée Générale avec le renouvellement du conseil presbytéral.

Certes nous avons replanifié ces évènements, mais une question se pose à nous maintenant : quand et comment allons-nous revenir célébrer Dieu ensemble ici ?

Pour le moment, le virus circule toujours, le risque est encore réel et nous devons être prudents.

Mais au-delà de cette prudence, ne pourrions-nous pas être tentés de rester confortablement chez nous comme des télé-pratiquants ? C’est vrai que demeurer chez soi et s’installer devant un écran, ne plus avoir à sortir, à se déplacer, à mettre en route toute la famille, c’est pratique et simple. Surtout si en plus, on a repris le travail et les transports en commun dans la semaine.

Le culte sur internet présente un autre avantage : outre de ne pas avoir à bouger de chez soi, il permet de le regarder quand ça nous arrange. Si nous ne sommes pas prêts à 10h45, eh bien nous le regarderons plus tard ! Et puis, c’est aussi la possibilité de regarder d’autres cultes, d’autres célébrations, de vivre d’autres ambiances, et je peux facilement me retrouver à zapper d’un culte à l’autre, comme avec la télé !

A l’extrême et au bout de ces logiques-là, on s’en doute, il y a quelques risques pour nous même et pour nos communautés, j’en vois au moins 2 : celui de finalement ne plus rencontrer personne en restant chez soi et celui de transformer nos célébrations internet en sorte d’émissions que l’on consommerait à notre guise sans avoir à participer, à s’engager, à prendre part au service dans l’église.

Alors oui ! en cette Pentecôte 2020, cette question de notre retour à l’église est importante : quand et comment allons revenir (ou venir) en église ? Comment concilier la prudence face au risque sanitaire et le retour à une vie communautaire rayonnante et au service ?

Toutes les églises se posent cette question. Et chacune doit y faire face dans la particularité de sa situation. Si vous venez d’une autre église que le Foyer d’Aubervilliers, vous le comprenez bien, j’en suis sûr !

Ici à Aubervilliers, à la question du déconfinement s’ajoute celle suscitée par la vacance pastorale qui débutera en juillet, puisque vous le savez, je quitte Aubervilliers le 3/07 et je serai le pasteur de la paroisse de Poissy à partir de cette date. J’espère vivement que nous pourrons tous nous revoir d’ici là, ce serait difficile pour moi de devoir partir sans avoir pu vous saluer tous et toutes, jeunes et moins jeunes.

Que l’on soit cependant sans crainte pour la suite, le conseil presbytéral a anticipé cette vacance pastorale, les cultes et les principales activités seront assurées. Mais je comprends que plusieurs s’en inquiètent. Ça semble risqué, parce que ça nécessite des engagements de la part d’un plus grand nombre et l’on pourrait craindre que tout s’étiole, voire s’effondre progressivement.

On ne maîtrise jamais totalement un risque, il y a toujours de l’imprévu, exactement comme dans le récit des Actes des Apôtres. Mais il est possible aussi que cette période soit une formidable opportunité pour un nouveau développement de la communauté dans cette ville.

Le risque, l’imprévu et le possible ! nous sommes au cœur de ce moment.

Et pour y penser, on peut commencer par se souvenir de l’histoire du Foyer, ne serait-ce que pour mesurer toutes les évolutions, toutes les transformations, les épreuves traversées, toutes les joies, les rencontres, toutes les existences nourries en pas moins de 70 ans de présence dans cette ville.

Vous l’avez compris, ce matin, nous sommes appelés à ne pas rester enfermés, à sortir de l’enfermement de nos craintes, ce qui n’empêche pas d’être prudent ! à en sortir et à croire au possible attendu et inattendu ! l’imprévu et l’inattendu n’apportent pas que des mauvaises nouvelles, ils sont aussi vecteurs de la bonne nouvelle et de la grâce.

Ce matin, c’est comme si Jésus lui-même, par son esprit venait nous rejoindre dans chacune dans nos existences, dans chacun de nos intérieurs, pour nous souffler dessus et nous répéter « la paix soit avec vous ! comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Recevez le souffle saint ! ».

Et ça commence par un grand coup de souffle, avec de nouvelles langues

  • pour oser parler avec celles et ceux que nous ne rencontrons jamais,
  • pour sortir du milieu retreint de nos compatriotes, de celles et ceux qui nous ressemblent, qui partagent la même langue maternelle et la même culture.

Quelle joie que de pouvoir parler d’autres langues que la sienne !

 

Mais, celle et ceux qui en ont fait l’expérience, le savent :

Il faut, à un moment donné, se lancer, oser prendre le risque de ne pas être compris, voire le risque du ridicule, il faut tester de nouvelles formes de prononciation. Je sais qu’à Aubervilliers, vous êtes nombreux à parler plusieurs langues ! tout de même, dans cette ville où le monde entier se croise, c’est bien le moins !

Jésus l’avait dit à ses disciples : « vous recevrez de la puissance quand l’Esprit Saint viendra sur vous » et alors vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre. Et nous ici, à Aubervilliers, quelle chance avons-nous ! ce sont les extrémités de la terre qui se sont rejoints ici !

 

Alors comment vivre ça ?

C’est à ce moment précis que l’enseignement de Paul est précieux.

Comment savoir que nous sommes inspirés du vrai souffle de Dieu ?

Paul nous apporte une réponse à la fois simple et très ouverte :

« Personne ne peut déclarer « Jésus est le Seigneur ! » s’il n’est pas inspiré par l’Esprit Saint ». Si tu es là et que tu écoutes, tu ne dis probablement pas « Maudit soit Jésus », mais comment comprends-tu « Jésus est le Seigneur » quand tu le déclares ?  

Et la suite de l’enseignement de Paul nous permet de comprendre que si nous déclarons notre foi ensemble, avec les mêmes mots, nous vivons la foi, chacune et chacun de façon singulière, parce que chacune, chacun reçoit un don différent. Notre inspiration est à la fois personnelle et communautaire, individuelle et collective.

Comment en comprendre le fonctionnement ? « Com-prendre » c’est-à-dire « prendre ensemble » ? L’Esprit se manifeste en chacun pour le bien de tous de telle sorte que la diversité et l’unité sont indissociables. Diversité des dons reçus et unité de l’ensemble.

Tellement indissociables que c’est comme 2 pancartes de signalisation qui nous indique la même direction pour l’avenir : diversité et unité.

Et maintenant le risque et le signe :

D’abord le risque.

C’est celui que l’on prend en sortant de notre confinement intérieur.

C’est celui d’être en relation avec l’autre, l’étrange étranger, celui qui pourrait nous déranger par sa façon bien à lui d’investir et de faire sienne sa déclaration « Jésus est le Seigneur ».

Alors, c’est sûr ! pour ne pas prendre ce risque, le mieux serait de rester chez soi et de vivre sa foi en spectateur enfermé. Et l’on peut aussi être enfermés à plusieurs ! Mais notre foi se développera t’elle, s’enrichira t’elle, s’épanouira t’elle, le grain de blé donnera t’il du fruit ? Les disciples seraient-ils allés jusqu’aux extrémités de la terre si Jésus les avait laissés s’enfermer dans leur chambre haute, tout en prière qu’ils étaient ?

Le risque d’être ensemble, c’est aussi le risque de l’échange, de la discussion, du désaccord et je vous le concède, c’est plus facile d’être en accord quand on est tout seul ou très peu nombreux.

Le risque, c’est aussi celui d’entreprendre pour porter l’évangile là où nous avons été appelés à le faire. Ce risque-là, c’est celui de ne pas être compris, de ne pas être bien accueilli, celui de prendre position en étant minoritaire, le risque d’oser avoir un avis et de se prononcer quitte à déranger.

Après la 1ere Pentecôte, le récit des Actes témoigne de tous les risques pris par les 1ers chrétiens. Les difficultés n’ont pas manqué, mais l’évangile s’est bien propagé jusqu’au extrémités de la terre et il continue de le faire.

Nos églises en témoignent encore aujourd’hui.

 

 

Et maintenant le signe sur cette route :

Je parlais des 2 pancartes indiquant diversité et unité.

Voici maintenant un signe qui indique qu’on est sur la bonne route.

Se projeter sur ce chemin inconnu peut sembler difficile et inquiétant, mais ce qui me frappe dans les récits bibliques de la Pentecôte, c’est la joie ressentie par les disciples alors que Jésus les quitte. Cette joie du chemin envisagée ensemble est bon signe et il est doublé d’un autre signe, celui de la paix. Ce double signe de la joie et de la paix vécu, expérimenté individuellement et communautairement témoigne plus que n’importe quel miracle de la manifestation de l’Esprit en nous et au milieu de nous.

Dans ce temps particulier de transition, je nous souhaite de ressentir cette paix et cette joie face à ce qui s’ouvre devant nous.

Chers sœurs et frères,

à Pentecôte on dit souvent que c’est l’anniversaire de l’église.

Je ne crois pas qu’on se souvienne du jour anniversaire de notre Foyer. Tout juste puis-je dire que ce bâtiment date de 1973, donc bientôt 50 ans.

Peut-être pourrait-on considérer que le jour de l’anniversaire de notre église ici à Aubervilliers, c’est le jour de la Pentecôte. Et dans ce cas, à la Pentecôte 2023 vous pourrez fêter joyeusement les « au moins 50 ans » de votre église.

En plus, il est très probable que d’ici là, le métro soit enfin ouvert et le centre-ville enfin rénovée et si en plus, les travaux de rénovation de votre Foyer sont terminés. Quelle fête ce sera !

D’ici là, j’ai l’impression que les cultes continueront d’être diffusés sur internet et en direct pendant longtemps. Tant mieux !

En attendant, je vous encourage à ne pas vous laisser submerger par la crainte des risques à prendre et je vous souhaite un bon anniversaire de votre église, dans la joie et la paix de notre Seigneur Jésus le Christ.

Amen

 

 

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