L’Église, communauté de croyants

« Partout où nous voyons la Parole de Dieu être purement prêchée et écoutée, les sacrements être administrés selon l’institution du Christ, là il ne faut douter nullement qu’il y ait Église ».

C’est ainsi que Calvin définissait l’Église dans son Institution de la Religion Chrétienne, disant avec ses mots ce que tous les Réformateurs ont dit à leur manière et ce qui a été très fortement réaffirmé dans la Concorde de Leuenberg : l’Église est créature de la Parole de Dieu, sous sa forme audible (la prédication) et  visible (les sacrements), et communion de toutes celles et ceux qui se rassemblent autour d’elle.

Ainsi, l’Église n’est pas d’abord un lieu, une institution, un programme d’activités ou une association, un ensemble de doctrines ou un programme éthique, mais elle est communauté d’hommes et de femmes qui écoutent et annoncent la Parole de Dieu, à la fois rassemblés et nourris par cette Parole et envoyés pour la proclamer au monde.
Une communauté qui n’est donc pas fermée et dont nous ne connaissons pas les frontières, mais qui se constitue et se renouvelle à chaque fois autour de l’écoute et de l’annonce de la Parole.

Dans le livre des Actes, juste après le récit de la Pentecôte et la présentation d’un certain idéal des débuts de l’Église chrétienne, il nous est dit que « chaque jour, le Seigneur ajoute à leur communauté ceux qui sont sauvés » (Actes 2,47). Ce verset nous rappelle que cette dimension communautaire est tout à fait centrale dans la foi chrétienne. Elle n’est pas simplement un mode de fonctionnement ou d’organisation, mais la communion vécue en Église est constitutive de la foi : on n’est pas chrétien tout seul, mais on est « ajouté » à la communauté de toutes celles et ceux qui sont sauvés par lui.

Cette communion, qui est tout à la fois relation à Dieu et aux autres peut se vivre de bien des manières, mais le culte chrétien en a toujours été le moment privilégié. Il est ce temps où la communauté se rassemble dans sa diversité en présence du Christ, Parole vivante, dans la joie et la simplicité de cette rencontre. Il est ce temps où l’Église est suscitée chaque fois à nouveau par la proclamation et l’écoute de cette Parole, par le dialogue qu’elle établit avec Dieu. Il est ce temps où le partage du pain nous rappelle que Dieu se donne à nous et nous rejoint, chacun et tous, personnellement et communautairement. Il est ce temps où la communion devient visible, et est en elle-même un témoignage donné au monde.
                          

Marion Heyl, Pasteur

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