La création n’est pas à vendre : regards croisés d’acteurs de terrain

Retour sur la table-ronde du samedi 19 mars 2016

avec Jean-Luc Clatot (agriculteur), Jean-Christophe Debauge (éducateur spécialisé) et Nicolas Demonfort (historien)

Avec un agriculteur, un éducateur spécialisé sur la pédagogie scoute et un historien, cette table ronde pouvait faire croire qu’elle allait nous élaguer ce thème d’une façon claire, nous laissant partir qu’avec des certitudes.
Il n’en fut rien, à se demander même quelle était la relation entre le sujet et certains acteurs ?

Surtout avec Jean-Luc Clatot expliquant sa carrière d’agriculteur basée sur des pratiques agricoles développant le rendement. Reprenant la ferme familiale confinée dans un clos masure, il la transformera au fil du temps en industrie agricole, avec des bâtiments ressemblant plus à des usines, allant même jusqu’à traire les vaches automatiquement, depuis l’arrivée de son fils comme exploitant.

Jean-Christophe Debauge, responsable scout, mettant en avant que la pédagogie scoute n’éduque pas à respecter la nature, mais à la contempler, à l’aimer et à apprendre à vivre avec. C’est en tout cas ainsi que l’a compris  Martin Kopp, présent à cette table.

Enfin, Nicolas Demonfort, agrégé en histoire, nous amène directement sur le sujet. Selon lui, le concept du développement durable a échoué. En effet il semblerait que l’équilibre entre l’économique, l’environnement et le sociétal, ne tienne jamais, l’économique étant souvent le gagnant. Afin d’étayer sa position, l’aménagement de l’estuaire de la Seine a servi d’exemple pratique.

En rentrant de cette table ronde, des questionnements sont toujours présents : quels liens mettre entre toutes ces interventions ? Et comment ne pas laisser l’économie absorber notre création ? Et si notre éducateur nous avait montré la voie : réapprendre à nos enfants à avoir le contact avec la nature, en l’aimant, en vivant avec et pas simplement à côté, pour en faire des citoyens capables d’agir pour notre création.

Et notre agriculteur, d’une discrète façon, nous a simplement montré l’amour qu’il a de son métier. Même si ses pratiques n’ont pas parues aux yeux de tous des plus respectueuses de l’environnement, elles lui servent simplement à en vivre.

Pour finir, cette table ronde nous a peut-être montré que la transformation de notre société, pour remettre la création à son centre, ne se fera pas sans les personnes qui la dégradent, s’en servant simplement pour vivre. Elle se fera aussi en éduquant nos enfants à la connaître et l’aimer.

Patrick Mériat

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