1er décembre 2019 – Le moment opportun de dire : oui ! – Romains 13, v.11-14 – B. Marchand

Texte biblique (Traduction Nouvelle Bible Segond)

Romains 13, v.11-14

11 […] vous savez en quel temps nous sommes : c’est bien l’heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus proche de nous que lorsque nous sommes venus à la foi. 12 La nuit est avancée, le jour s’est approché. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. 13 Comportons-nous convenablement, comme en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauche, sans dispute ni passion jalouse. 14 Mais revêtez le Seigneur Jésus-Christ, et ne vous préoccupez pas de la chair pour en satisfaire les désirs.

Prédication

L’apôtre Paul écrit aux chrétiens de Rome pour leur communiquer la Bonne Nouvelle qu’il a reçue de Dieu lorsque Dieu l’a appelé à être son envoyé, son apôtre. C’est ainsi que Paul commence sa lettre aux Romains. Dans cette longue lettre, Paul leur parle de la justice de Dieu, c’est-à-dire comment Dieu nous ajuste à lui, nous rend plus proches de lui, plus proche de la vie vivante, et comment cette justice transforme la vie du chrétien.

Alors que Paul commence à exposer en quoi la grâce de Dieu renouvelle la vie du chrétien, dans l’amour du prochain, il annonce que le temps est venu : “vous savez en quel temps [en quel moment opportun] nous sommes”, dit-il. “C’est bien l’heure”, continue-t-il. C’est le moment opportun, pour Paul, pour les chrétiens de Rome, de vivre de cette vie nouvelle, transformée par la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Il ne s’agit pas de tarder plus, car le salut est proche.

Le salut, c’est l’approche du jour, du plein jour, de la lumière ; c’est l’éveil. Ce sont toutes les métaphores que Paul emploie pour parler de la venue de Jésus-Christ pour sauver l’être humain de son enfermement dans son “moi”, le moi qui le conduit à la mort spirituelle. Paul désigne le moi par la chair, ce qui tourne l’être vers soi-même et le coupe des autres et de Dieu. Le moi plonge l’être humain dans la nuit, les ténèbres, le sommeil, autant de termes qui s’opposent au jour, à la lumière, à l’éveil. Le Christ sauve l’être humain de son moi pour une vie vivante, pleinement tournée vers les autres et vers Dieu, et confiante.

Le salut est proche, dit Paul. C’est le bon moment pour vivre déjà de la Bonne Nouvelle qui s’accomplit, pour vivre “comme en plein jour”, comme si le plein jour était déjà là. C’est le bon moment de revêtir le Seigneur Jésus-Christ, dit Paul, comme un manteau de lumière, pourrions-nous poursuivre.

Paul parle de revêtir les “armes de la lumière”. On n’a besoin d’armes que s’il faut se battre, n’est-ce pas ? Ainsi, Paul ne cache pas que vivre “comme en plein jour” ne se fait pas sans combat, le fameux combat contre le moi — la “chair” — dont il a été question tout à l’heure.

Ces paroles adressées aux chrétiens de Rome, dans les années 50 du premier siècle de notre ère, nous les entendons aujourd’hui encore. Est-ce donc toujours d’actualité ? L’actualité de la venue de Jésus-Christ se renouvelle-t-elle sans cesse ? La vieille lettre de Paul, un peu jaunie par le temps, fait-elle toujours sens ? Dans les années 50, les chrétiens pensaient vraiment que le Christ allait revenir pour le salut définitif. Puis, l’attente s’est faite longue et l’espoir s’est tournée non pas en désespoir mais en espérance.

Aujourd’hui, premier dimanche de l’avent, nous sommes entrés dans le temps de l’avent. Nous annonçons que Jésus-Christ vient dans le monde. Il ne s’agit pas de faire semblant et de rejouer la naissance prochaine de Jésus à Bethléem. Jésus est effectivement né parmi les humains ; il a eu une vie dont nous avons le témoignage dans les évangiles ; il est mort, et il est relevé de la mort par Dieu, toujours selon le témoignage des premiers chrétiens. C’est le fondement de notre confiance en Dieu, en son amour et en sa faveur pour nous.

Mais qu’attendons-nous encore ? Le temps de l’avent est le moment opportun pour se redemander encore et encore ce que chacun attend de son Dieu. Est-ce que je fais semblant de croire à toutes ces histoires — parce qu’on m’a dit qu’il fallait y croire —, ou bien est-ce que je place ma confiance dans la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, la faveur de Dieu pour chaque être, une faveur qui est amour et pardon inconditionnels ? Est-ce que cette confiance faite à Dieu me transforme comme enveloppé dans un manteau de lumière — pour reprendre cette métaphore ?

C’est le bon moment de me demander si j’attends toujours d’être sauvé, et de quoi, si j’ai suffisamment confiance en Dieu pour espérer l’impossible : espérer d’accueillir pleinement Dieu dans ma vie et me laisser entièrement transformer par lui. Espérer ma nouvelle naissance, mon Noël en Jésus-Christ. C’est le bon moment de dire oui à Dieu, de lui dire : oui, je suis ferme, solide, confiant ; de lui dire en d’autres termes : amen !

 

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Contact