21 avril 2019 – Vivre en Ressuscité-e – Luc 24, v.1-12 – Ch. Hervaud

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Vivre en Ressuscité-e

Il y a exactement 20 jours, un de mes amis chers est mort.
C’était un homme débordant de vie, joyeux et plein d’humour. Il a exploré des domaines divers comme la philosophie, la littérature, le conte, la poésie, mais aussi le sport, ou la peinture. Toujours passionné par tout et par tous car il aimait partager, dialoguer, en restant attentifs aux autres.

Je suis donc, comme vous le voyez, dans les souvenirs, dans ce que cet ami a offert à son entourage et à ce qu’il m’a donné.

C’est dans un état similaire que devait se trouver les femmes allant au tombeau ce matin là, après la mort de Jésus. Elles s’appelaient : Marie Madeleine, Jeanne, Marie de Jacques, et bien d’autres , nous dit le texte, celles là, nous ne saurons jamais leurs prénoms. C’était les femmes qui étaient au pied de la croix et qui ont vu jésus mourir et agonir. Elles ont assisté à une mort violente et injuste.

C’est comme si la mort les avait enveloppées elles aussi.
Elles sont courageuses ces femmes au tombeau, et rempli d’un amour bien vivant, pour leur maître, quand elles viennent pour embaumer le corps de jésus.

Alors, nous pouvons comprendre aisément le choc qui les a laissés pétrifiées quand elles ont constaté l’absence du corps de Jésus. Une pierre roulée, un espace vide. Elles cherchent un mort, mais elles ne trouvent rien. Rien ? Non, car 2 hommes, 2 messagers du divin se présentent à elles en habit de lumière. La vie est là de nouveau devant elles, car ces messagers leur apportent une bonne nouvelle :
Jésus n’est pas mort , il s’est réveillé, il est vivant. Et elles se souviennent des paroles de Jésus. Et elles croient.

Elles aussi, elles se réveillent, lèvent la tête, et se mettent en marche. Elles vont vers la vie. Elles quittent le tombeau(le texte dit qu’elles se retournent, elles accomplissent là une véritable conversion) Elles quittent la mort et décident de vivre. Elles choisissent la vie. Joyeuses et assurées, rempli du vivant, elles vont apporter leur message de vie aux onze disciples et à tous les autres.

L’expérience de ces femmes , leur témoignage, nous parle encore aujourd’hui, comme si elles étaient là devant nous. J’ai un grand respect pour elles qui ont affronté une grande douleur et qui ensuite ont porté une grande nouvelle.

Elles nous montrent le chemin de la vie.
Elles nous invitent à quitter tout ce qui nous maintient dans la mort, que ce soit à l’intérieur de nous ou à l’extérieur de nous. Elles nous poussent vers le vivant.

Elles n’ont pas assisté à la résurrection, mais leur foi dans la parole du divin, leur a permis de vivre leur propre résurrection.

Comment porter en soi la résurrection ?
Comment vivre en ressuscité ?

Cela semble difficile ou mystérieux. Et pourtant, c’est peut être beaucoup plus simple qu’il n’y paraît. En effet, nous savons implicitement quand nous sommes vivants : en nous un feu brûle, une joie éclate.

Quand nous allons vers le vivant, nous ressentons un grand bien être. Restons attentifs à nous mêmes et nous saurons quand nous nous écartons du vivant, c’est à dire de Dieu lui même puisqu’il est le vivant.
L’apôtre Paul nous exhorte à vivre les fruits de l’Esprit. Avez vous remarqué que ces fruits célèbrent la vie et l’amour ?

Dans les choix que chacun de nous doit faire, nous demandons à Dieu de nous aider pour le meilleur dans notre vie et celle de notre famille ou nos amis, en nous portant vers des désirs de vie, et non de mort. Parfois il faut quitter, tourner le dos, à ce qui nous tire vers le bas, vers le sombre, comme l’ont fait les femmes qui ont tourné le dos à la tombe.

Ce qui nous rend vivant, nous le savons.
En nous, nous savons, chacun de nous le sait.

Vivre aujourd’hui en ressuscité , c’est aussi apporter la vie à ce qui nous entoure : aimer, ouvrir la porte, marcher, se mettre en mouvement, témoigner, dire le vivant.

Il y a bien des façons et chacun de nous peut trouver le chemin de la vie.
Et en église ? Comment porter le vivant ?

Peut être ce poème du pasteur Eric Galia que Bertrand Marchand nous a fait écouter une fois dans un culte, peut nous donner envie, nous encourager.

Il porte en lui la vie, en tout cas, c’est ce que j’ai ressenti quand j’ai entendu les mots suivants :

Criez de toit en toit, de terrasse en terrasse,
Criez pour la vie, Criez pour la joie,
Pour le monde et pour soi,
mais criez de toit en toit, de terrasse en terrasse
il y a du bon en toi, en ton frère, en ta sœur d’en face.

Voilà quelques phrases de ce texte, qui m’entraîne, me porte en avant, me met en marche, dans ma joie de ressuscitée.
C’est tout un programme, n’est ce pas ?
Criez partout (et non pas murmurer), sur les toits et sur les terrasses, (bien en vus, et non pas cachés), rencontrer mon frère, ma sœur d’en face, (et qui sont ils, qui sont elles ? Où sont ils, où sont elles ? ) et voir le bon en chacun ( ça demande une grande transformation de soi même, non?)

Si nous avons trouvé la vie par jésus-christ, pourquoi mon frère, ma sœur d’en face ne le trouverait il pas ?
Acte de foi, acte de vie que Jésus nous demande, sinon notre foi est vaine, morte, elle n’est plus dans le vivant.

Jésus nous dit : Je suis la résurrection et la vie.
Aujourd’hui, nous célébrons la vie à travers l’évènement de la résurrection.
Oui, célébrons la vie, chaque jour, chaque heure, chaque minute !

Amen.

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