L’énigme du mal

L’énigme du mal : la morsure du serpent

En ne répondant pas à la question des disciples qui demandaient qui est responsable de la cécité de l’aveugle de naissance, Jésus nous enseigne qu’il y a des questions qui nous échappent. Le philosophe Paul Ricœur disait que le mal était absurde, il ne devrait pas être, mais il est. Il est “l’insensé par excellence”. En référence au drame du jardin d’Éden de la Genèse, certains ont appelé cela “la morsure du serpent”.

Pourquoi le serpent mord-il? Pour rien, parce qu’il est serpent. Pourquoi certains sont-ils atteints et pas d’autres? Pour rien, parce que le virus a croisé leur chemin. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas combattre les serpents. Une fois qu’il a déclaré que le mal était au-delà de nos compréhensions, Ricœur le définit comme “ce contre quoi on lutte, quand on a renoncé à l’expliquer”. Le mal relève de «ce qui ne doit pas être et que l’action doit combattre», ce qui nous permet de saluer la formidable mobilisation des chercheurs contre la maladie.

Antoine Nouis, dans Réforme du 7 Mai 2020

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