Le principe des Écritures seules (sola scriptura)Les Écritures sont les seules références pour connaître le Christ.
Dire l’autorité seule des Ecritures, c’est avant tout refuser la tradition comme autorité à côté d’elles, de même que le magistère (Eglise, pape et ministre). Boileau (XVIIe) écrira pour se moquer : « Tout protestant est un pape une Bible à la main », et on en est fier. La prédication est importante, pour comprendre ce que le texte, écrit par l’auteur dans son contexte, choisi par d’autres dans leur contexte, peut nous dire à nous ici, dans notre contexte. Pour le protestantisme auquel nous appartenons, dire sola scriptura (seules les écritures ont autorité) a eu pour conséquences qu’au XVIe, quand la réforme de son Eglise (romaine) n’a pas marché, Luther a réfléchi aux sacrements : il n’en a gardé que les deux recommandés explicitement dans les textes par Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi » et « baptisez-les ». La Bible ne dit pas que les disciples étaient célibataires et même les épîtres parlent de la famille des épiscopes… Avant le XXe s. où le ministère féminin, dans certaines Églises, fut accepté, les protestants pensaient devoir suivre à la lettre le conseil de bon sens de Paul : « Femmes taisez-vous ». Aujourd’hui, on le lit dans le contexte (pas pour tous les protestants). Il en est de même du baptême par immersion dans certaines Églises. Dangers : Cela signifie-t-il que chacun peut croire et dire ce qu’il veut ? oui et non. Oui. L’intervenante cite l’exemple de différentes Églises dans le monde. Non, car il y a l’inspiration de l’Esprit saint aussi pour les lecteurs. L’intervenante n’a pas d’explication ni de description de comment cette inspiration se produit : cela relève de l’expérience personnelle. Les Réformateurs chrétiens protestants disent juste que c’est progressif, partiel, lent, jamais achevé et que tous n’en font pas l’expérience, ou du moins ne reconnaissent pas cette expérience. Ils parlent du témoignage intérieur de l’Esprit saint et de celui extérieur des Écritures. C’est donc une expérience personnelle, à lier au libre-arbitre. Et il y a la communauté qui peut être un garde-fou. Dans notre Eglise par exemple, quelqu’un qui veut devenir pasteur, fait des études puis rencontre plusieurs fois la commission des ministères, puis est affecté à un poste où le conseil presbytéral du lieu (avec les échelles consistoriale, régionale et nationale) peut dire de l’extérieur si la vocation est validée ou non… Nous retrouvons la même chose pour la lecture de la Bible ; nous pouvons la lire seul, mais la lecture en groupe est importante, l’avis, la compréhension de chacun peut nourrir la réflexion, la foi de quelqu’un d’autre. À travers la Bible, je peux entendre la Parole de Dieu, qui est Jésus-Christ (cf Jn.1). Un jour, un pasteur avant de monter en chaire dit : « Esprit saint, inspire-moi ! » et qui entend « Tu aurais pu travailler ! » L’inspiration ne signifie pas ne pas travailler ; l’inspiration est dans le travail. Mais l’inspiration est toujours discrète : le texte biblique de 1 Rs.19,11-13 dit la discrétion de la présence de Dieu, comme dans un souffle ténu… |