Prédication culte Pâques 21 Avril 2019-LARS

 

Chères sœurs, chers frères,

 

L’amour et la vie auront le dernier mot… Tout sera chamboulé, les derniers seront les premiers… Pâques ouvre de nouveaux possibles… Et ce sont les femmes, et non les autorités en place, qui reçoivent en premier cette Nouvelle ! Tout est renversé, tout est remis en question, pour nous permettre une vie nouvelle ! C’est ce que je voudrais aborder, en m’interrogeant sur les conséquences de ces bouleversements dans notre vie personnelle.

Il s’agit d’une histoire en phase avec notre époque, mais aussi avec la vie de nombreuses personnes, avec la tristesse et le deuil que nous pouvons connaître, nous aussi, avec les peurs qui sont aussi les nôtres. Le tombeau vide n’annule pas tout simplement le Vendredi saint, comme si une erreur s’était produite, qu’il faudrait réparer. Non, les femmes sont dans la tristesse du deuil, et c’est légitime, puisqu’elles ont perdu Jésus qu’elles aimaient. Car la vie, à première vue, n’est pas comme on l’entend parfois à Pâques. La mort n’est pas un incident, la souffrance n’est pas balayée, la peur n’est pas éliminée par de belles paroles. La frayeur est bien là, la mort omniprésente, les femmes peut-être plus proches de nous qu’aucune autre figure des récits de Pâques. Cette expérience des femmes nous montre que la foi pascale, la foi en la résurrection n’est pas une chose facile. Pâques est un processus pour aller vers la vie… et dans un processus dans notre propre vie. Le deuil est un processus, tout comme le chemin vers la vie. On dit que le deuil fait partie de la vie. C’est de ce récit de deuil que part le chemin qui conduit vers la vie. Les femmes ont dû faire cette expérience pour comprendre que le chemin vers la vie passe par l’épouvante et l’effroi. Les femmes n’en sont encore qu’au début, comme nous peut-être : nous savons que Jésus a vaincu la mort, nous connaissons la suite de l’histoire, mais nous devons commencer par apprendre à croire. Pour cela, les chants peuvent nous aider, comme ceux que nous chantons aujourd’hui, des chants qui proclament une vérité que nous devons encore apprendre à croire, une vérité qui dépasse notre propre foi.

L’histoire ne s’arrête pas au tombeau vide. Pâques nous parle d’un au-delà de la vie, et ce récit nous montre un chemin vers la vie. Pâques se produit chaque jour dans nos vies, lorsque nous trouvons un chemin pour sortir de l’obscurité. Lorsque nous nous redressons après un échec, lorsqu’après une perte, nous nous nous tournons à nouveau vers la vie, que nous osons un nouveau départ ou que nous vivons une réconciliation.

Jésus dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Il ouvre la perspective, dit l’espoir d’une vie possible au-delà du deuil, de la peur, et même de la mort. Le chemin se poursuit lorsque nous nous mettons en quête de Jésus Christ, en quête de Dieu. C’est dans notre vie, dans ce chemin qui se poursuit que nous trouvons Dieu. Il a ressuscité Jésus des morts. Il ne le laisse pas dans l’obscurité, loin de Dieu. Au contraire, il l’appelle à lui. Et nous aussi, nous pouvons expérimenter la résurrection chaque fois que nous sentons la présence de Dieu sur notre chemin, dans la consolation et dans la protection. Nous pouvons poursuivre ce chemin, dans la proximité de Dieu, qui nous soutient, nous accompagne, et parfois nous rattrape si nous tombons. Une femme m’a dit un jour, après avoir perdu son mari : « Dieu me lance en l’air tous les jours, et ça me fait tomber. Mais je sais qu’il finit toujours par me rattraper… »

Si Jésus Christ est ressuscité, alors la mort n’a plus de prise sur nous, elle ne peut plus nous retenir prisonniers dans notre vie. La mort ne doit plus régner en maître sur nos vies. Le passage par la mort est déjà suffisamment difficile. La mort reste un fait irréductible. Mais elle ne doit pas influencer notre vie ici et maintenant, ni la peur de l’avenir. Par la résurrection de Jésus, Dieu nous fait en quelque sorte la promesse d’être avec nous chaque jour, de nous rattraper si nous tombons, aujourd’hui comme demain. Amen.

 

 

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