Vivre, quel protocole ?

Il y a quelques décennies, le mot d’ordre était « Il est interdit d’interdire ». Plus d’injonctions, plus de règles contraignantes, liberté, liberté chérie… Nous pensions que le protocole était la marque d’un monde périmé, « l’ancien monde ». Et voilà qu’il nous rattrape et prend une belle revanche, nous contraignant à passer sous les fourches caudines du « protocole sanitaire ».

La rentrée scolaire s’annonce (cochez la case qui vous convient) : compliquée, épuisante, déprimante, sinistre, triste, effrayante… et j’en oublie. Pourtant, « ces trois choses demeurent, la foi, l’espérance et l’amour. Et la plus grande des trois c’est l’amour » (1 cor 13,13).

Rien à voir, a priori. Et pourtant tout à voir. Car il s’agit de vivre. Vivre quoi ? vivre comment ? vivre pour quoi ? Vit-on pour se protéger ou prend-on des risques pour la vie ? Tremble-t-on de mourir ? Mais c’est un risque vital, un risque de chaque instant de la vie, depuis le premier souffle jusqu’au… dernier. Alors en attendant ou plutôt sans attendre, vivons et prenons soin les uns des autres. Vivons et manifestons notre affection à ceux qui nous entourent. Vivons et faisons des projets, vivons et aimons, vivons et chantons (même masqués). Ne nous arrêtons pas de vivre avant d’être mort. Ne privons pas les autres de notre présence, ils ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux.

En un mot, soumettons-nous de bonne grâce ou en soupirant aux contraintes imposées mais n’oublions pas de vivre maintenant. La pierre a déjà été roulée du tombeau. Le Christ est déjà ressuscité et il nous donne sa vie dès maintenant. Je souhaite à chacune et chacun une rentrée sous le signe de la résurrection.

Emmanuelle Seyboldt, pasteure et présidente du Conseil national de l’EPUdF

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