Culte des jeunes : La meilleure place ?

Le groupe de jeunes de notre Eglise est constitué de chrétiens et de non chrétiens, alors forcément quand ensemble, ils célèbrent un culte, ils partagent leurs dialogues et leurs recherches.

Qu’est ce que la foi ?

Croire en Dieu aujourd’hui ?

Comment est ce que Dieu guide notre vie ? 

La meilleure place ? (prédication)

Une scène courante du groupe de jeunes

  • Thomas : Sur la manière dont Dieu dirige nos vies, une réponse un pu plus pratique : scène courrante du groupe de jeunes

Stratégie : Première place : la meilleure place, je la mérite

Sur la scène, une chaise et un fauteuil. Sophie et Blaise se précipitent sur le fauteuil. Discrètement Amos va s’asseoir sur la chaise

  • Sophie : J’étais là avant, je l’ai vue en première !
  • Blaise : Mais tu ne la mérites pas cette place !
  • Sophie : Qui te dit que je ne la mérites pas ?
  • Blaise : Qui te dit que je ne la mérites pas plus que toi ?
  • Sophie : Alors tu es prêt à écraser les autres pour avoir la meilleure place ?
  • Blaise : Et toi, qu’est-ce que tu es en train de faire ?
  • Sophie : C’est vrai, mais, dans la vie, on a tous envie de la meilleure place.
  • Blaise : Justement, moi aussi j’en ai envie !
  • Sophie : On a pas toujours ce qu’on veut … et j’étais là la première !
  • Blaise : Mais tu ne la mérites pas cette place !
  • Sophie : Qui te dit que je ne la mérite pas ?
  • Blaise : Qui te dit que je ne la mérites pas plus que toi ?

 

  • Amos (de deuxième place) : Vous vous répétez un peu, là…. D’ailleurs ça me rappelle ce texte qu’on a vu en groupe de jeunes et que j’ai comme par hasard sous la main : Luc 14, 7 à 11.

 Jésus remarqua comment les invités choisissaient les meilleures places. Il dit alors à tous cette parabole :
 « Lorsque quelqu’un t’invite à un repas de mariage, ne va pas t’asseoir à la meilleure place. Il se pourrait en effet que quelqu’un de plus important que toi ait été invité et que celui qui vous a invités l’un et l’autre vienne te dire : “Laisse-lui cette place.” Alors tu devrais, tout honteux, te mettre à la dernière place. Au contraire, lorsque tu es invité, va t’installer à la dernière place, pour qu’au moment où viendra celui qui t’a invité, il te dise : “Mon ami, viens t’asseoir à une meilleure place.” Ainsi, ce sera pour toi un honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »

Du coup, c’est moi qui ai eu la modestie de me mettre à la meilleure place !

Blaise et Sophie regardent Amos, étonnés, puis se regardent entre eux, puis à nouveau Amos

  • Sophie (à Blaise) : euh vas y je te laisse la place.
  • Blaise : Non tu étais là la première, installe toi je t’en prie.

Il va installer une troisième chaise, à l’arrière. Tous courrent vers cette nouvelle chaise

  • Amos : Vous vous prenez pour qui là ? C’est moi qui suis à la dernière place donc je récupère cette chaise et je vous laisse mon ancienne place.
  • Blaise : Non non, je suis pas d’accord, c’est ma place que j’ai amené elle m’appartient d’autant plus qu’à toi.
  • Sophie : Attendez les gars pour vous mettre d’accord, je prend cette chaise.
  • Amos : Non là tu te mets d’accord toute seule… C’est ma place, un point c’est tout ! Comme le dit le dicton : “dernier en premier, dernier pour toujours !” (oui je viens de l’inventer)
  • Blaise : Oui mais comme le dit un autre : ” Qui prend la chaise, prend la chaise”
  • Sophie: Ok, ça rime à rien, on va pas s’éterniser des heures pour une chaise, je me mets au milieu comme ça, pas de risque ! Je n’aurais pas la honte de descendre de la première place ou de rester à la dernière.
  • Blaise : De toute façon je suis sûr que personne ne va m’en vouloir, je vais à la première place, je ne risque absolument rien.
  • Amos : Et bien je reste sur la stratégie gagnante : dernière place = honneur et je serai à la 1ère place au final !
  • Blaise : Mais tu risques que personne ne fasse attention à toi, et tu vas te chopper un lumbago avec cette mauvaise chaise, t’as vu comment elle est inconfortable.
  • Amos : Tu me sous-estimes ! Tout le monde veut me mettre en avant !
  • Sophie : Oh oh oh ! Stop ! On se calme ! Vous avez rien compris il y a aucune stratégie là dedans ! Tout dépend de l’avis de l’hôte et, de toute façon, votre égo, on ne veut pas le voir !
  • Amos : Tu veux donc dire que la modestie serait plus rentable que la stratégie ?
  • Sophie : Oui !
  • Blaise : Mais Sophie voyons, sans stratégie comment peux-tu réussir ? On use de la modestie de manière stratégique, cela prouve bien que la modestie est plus faible.
  • Sophie : Parce que tu te sens obligé de tout calculer pour être valorisé ?
  • Amos : Mais arrêtez là… Vous n’allez pas vous y remettre….
  • Sophie : Ok alors on reste comme ça et on verra bien où on sera à la fin de la prédication!
  • Amos : C’est pas notre place qui compte… c’est la façon dont on l’occupe à la vue des autres.
  • Blaise : On verra bien, en tout cas moi je suis sûr d’avoir la meilleur place
  • Sophie : On verra bien.

 

*Thomas* (en voix off) : Mais finalement,on a tous envie d’être valorisé par les autres, comment se départager ?

Sophie : Bonne question, et si on la posait à l’envers : Qui n’aurait pas eu envie d’avoir la place qui permet d’être valorisé auprès de l’hôte et auprès de tous les convives ?

Je ne vois pas beaucoup de mains se lever donc on peut en conclure que bien sur, on a tous envie d’être valorisé, je dirais même que c’est un besoin.

 Mais pour vraiment répondre à cette question commençons par le commencement : L’Homme. Et comme le diraient mes cours de sociologie, (attention ça risque de se corser) l’Homme est un être social. Le fait qu’il soit social, implique qu’il a besoin de vivre en groupe.  Et au sein d’un groupe, toute personne a deux besoins fondamentaux à savoir la protection et la reconnaissance.

Mais nous, ce soir, on va juste parler du besoin de reconnaissance, sinon je sens que je vais vous perdre avec toutes mes explications.

Donc, ce besoin de reconnaissance est principalement motivé par l’envie d’être considéré en tant qu’être humain à part entière et non ignoré ou rabaissé à l’état d’objet, de chose sans importance. De plus, l’Homme désire être vu, perçu comme un être unique. Comme vous avez pu le constater, il n’y a qu’une place par chaise !

L’être humain est sensible au regard et à l’attention de l’autre. Néanmoins, ce regard peut se révéler destructeur pour la personne si elle se sent jugée et peut amener une peur du jugement. La crainte de la dernière place qui fait mal au dos ou par exemple le prof qui distribue les notes par ordre décroissant à voix haute.

Au-delà de cette appréhension, la reconnaissance est primordiale pour la construction, la réalisation de la personne. Elle lui permet de développer ou renforcer un sentiment de confiance et valoriser l’estime de soi. On se sent récompensé en ayant le fauteuil bien confortable et d’autant plus si quelqu’un nous y invite. On se sent gagnant quand pour le spectacle de danse de fin d’année on vous met au premier rang.

L’estime de soi peut même aller jusqu’à valoriser l’ego ou le narcissisme de cette personne qui, en sociologie, permet la construction du Moi donc de la personne. Mais cette personne peut-être prête à tout pour accéder à la meilleure place celle dont il se sent propriétaire quitte  à écraser les autres. 

 

 

*Thomas*: On veut donc occuper la meilleure place également pour sa position et les avantages qu’elle nous accorde, doit-on donc arrêter et la laisser aux autres ?

 

Blaise : Il nous est tout à fait naturel de rechercher le meilleur, et par ceci, j’entends le meilleur pour nous. Mise en situation simple, qui, j’en suis sûr, parlera à tout le monde. On a eu une bonne partie théorique juste avant, parlons plus simplement, ainsi même Romain pourra comprendre. Il y a tout simplement une part d’un gâteau qui à l’air délicieuse posée juste à côté de moi, et J’AI FAIM. Dans cette situation le meilleur pour moi et de m’en emparer afin de calmer ma faim, un moment du moins oui en fait j’ai TRÈS faim, en effet cela ne vas pas suffire il me faudrait le gâteau en entier. Mais le fait est qu’en plus de subvenir à mes besoins, ce gâteau est tout simplement délicieux, et cela me cause le plus grand des plaisirs. Et alors je vous le demande, qu’est ce qui pourrait bien me pousser à avoir l’idiotie d’aller manger ces vieux gâteaux secs, vraiment infects, cachés dans un vieux placards de la cave. BISCUITS que même les souris n’ont pas voulu manger si c’est vous dire.

                Il en va de même pour cette place, le fauteuil en plus de me permettre de m’asseoir, est très confortable. Ce travail en plus de me me faire gagner beaucoup d’argent me laisse beaucoup de temps libre.

                Je recherche ce qui m’est le meilleur et c’est tout naturel, je veux juste être heureux, c’est pourquoi je veux être à la meilleur place, celle à coté du marié. Je suis tout simplement heureux d’y être, la raison n’importe peu, que ce soit pour mon honneur ou bien car il a de très bon accoudoirs, il faut juste que je sache que c’est ce qui est de meilleur pour moi, et c’est ça ce qui me rend le plus heureux. Mon seul et unique but est alors de m’emparer de ce bien.

 

*Thomas*: Au final avec ou sans stratégie on veut tous la même chose ?

Amos : Le problème est effectivement qu’on recherche tous la même chose, que ce soit l’honneur ou les meilleures choses. Si seulement quelques personnes cherchaient ce qu’il y a de mieux, le partage serait simple mais entre 7 milliards d’individus, ça devient tout de suite un peu plus compliqué… Il faut donc se décider afin de partager au mieux et faire des sacrifices car tout le monde ne peut pas avoir tout ce qu’il veut. La nature humaine nous pousse à nous organiser en société pour survivre mais on est encore très loin de trouver un accord  pour éviter ce genre de conflit. Dans cette parabole, Jésus nous expose donc cette situation (qui était donc déjà d’actualité il y a 2000 ans donc on voit les progrès sur le plan social) et nous propose de nous remettre en question afin de choisir nous même ce que l’on peut demander à avoir et ce que l’on doit laisser à d’autres.

On arrive donc au point difficile de la situation : puis-je juger moi-même de la place que je dois occuper ou qui peut la choisir pour moi ? Dans cette parabole l’hôte indique aux invités à quelle place ils doivent se mettre mais a-t-il le bon jugement et peut-il se permettre d’évaluer ses invités ?

 

Et si j’acceptais la place qu’on me donne ?

  • Blaise : Vous les croyants, vous savez comment Dieu a fait le plan de table. (Oui, la nourriture a une très grande place dans ma vie). Je veux dire vous savez comment les choses ont été organisées.
  • Sophie : Personnellement, je pense que notre place dans la vie est influencée par des rencontres, des évènements, des choix, et d’épreuves que nous traversons. Après, est-ce que c’est Dieu qui se trouve derrière tout ça et organise le plan de table, comme tu dis, honnêtement, je n’en sais rien.
  • Amos: Je ne sais pas si c’est lui qui nous impose notre place, ce qui nous arrive, mais je pense que nos réactions à ces événements sont orientées et influencées par Dieu. Et donc de cette façon il a finalement un impact sur les évènements vécus par chacun.
  • Blaise : Mais alors ça veut dire qu’à travers vous, Dieu à un impact même sur ma vie de non-croyant. Et du coup je n‘ai pas d’emprise sur ma vie ?
  • Amos : Chaque croyant a son propre point de vue sur la question. Tu as bien vécu sans le savoir jusque là, tu n’as pas à t’en préoccuper, notre pensée, elle n’affecte pas ta manière de vivre.
  • Sophie : En effet, cet impact que Dieu peut avoir sur ta vie va peut être affecter, influencer tes futurs choix, mais au final, je pense que c’est toi qui a le dernier mot.
  • Blaise : Mais y a-t’il une manière plus “saine” de vivre avec Dieu ?
  • Amos : Avec ou sans Dieu, la meilleure des vies se partage avec les autres. Ne cherchons pas à occuper la meilleure place mais mettons nous d’accord pour la partager.
  • Sophie : En effet, cherchons plutôt à occuper la place qui est la nôtre avec nos qualités et défauts.
  • Amos : Et puis, Jésus nous invite peut-être à nous soucier un peu plus de la place qu’on donne aux autres

 

 

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