La période de l’Avent n’est pas un décompte avant Noël mais la célébration du Dieu qui vient. Elle nous permet de ne pas faire de Noël une commémoration ou un anniversaire mais bien ce moment où nous reconnaissons le Dieu Puissant dans l’enfant sans force, le Tout Autre dans le Tout Proche, le Très-Haut dans le Très-Bas.
La période de l’Avent nous rappelle aussi que Dieu est le Dieu du mouvement et que nous sommes nous aussi appelés non pas à tenir nos positions mais à être ceux du passage, du voyage…
La guerre fait rage en Syrie et au-delà des exactions de fanatiques sanguinaires nous sentons tout le poids de l’engrenage géopolitique, nous sentons bien à quel point les luttes de pouvoirs et d’intérêts financiers freinent les actions nécessaires.
Il vient
Au Pakistan, la condamnation à mort d’Asia Bibi pour christianisme blasphème, vient d’être confirmée.
Il vient
Un jeune homme meurt tué par une explosion au cours d’une manifestation pour la défense de l’environnement
Il vient
La crise continue de sévir révélant l’impuissance des politiques et le poids égoïste d’intérêts économiques à court terme.
Il vient
Il vient et c’est tellement difficile à croire, difficile d’espérer encore que Dieu est Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Il vient et c’est tellement difficile à vivre, difficile de ne pas nous replier sur le bon vieux temps passé, sur nos peurs et sur nos conforts, difficile de nous ouvrir à l’amour auquel il nous invite, amour des plus démunis, amour même des ennemis et des violents.
Il vient et cela ressemble tellement peu à Noël, à la trêve des confiseurs, à la féérie des catalogues, aux lumières des réveillons…
Il vient et cela ressemble tellement à la Nativité, à la tyrannie du recensement, au manque de place dans les auberges, au massacre des innocents et à la lumière rejetée par les siens.
Aujourd’hui, comme hier, Il vient.
Eric GEORGE