« Là bas, je ne suis pas bien vu »

Cette expression, que nous avons tous déjà entendue ou utilisée, signifierait-elle que notre entourage soit parfois atteint de cécité ?

Cette phrase peut révéler un manque de reconnaissance de la part des autres, une certaine méfiance, un manque de considération à notre égard, voire même une forme de dédain ou de rejet qui peut parfois conduire à une forme de souffrance. Cette difficulté à vivre avec les autres, peut parfois mener à la révolte, voire à la dépression.

Mais être bien vu c’est quoi alors ? Ce n’est pas forcément se voir attribuer des qualités que nous n’avons pas toujours, et des honneurs que nous ne méritons pas vraiment. C’est parfois simplement être apprécié(e) des autres…

Mais nous-mêmes, avons-nous 10/10 aux deux yeux ? Comment voyons-nous ceux qui nous entourent ? Peut-être sommes nous, nous aussi atteints d’une maladie des yeux qui nous empêche de les voir dans leur réalité. Peut-être les voyons nous en XXL, ce qui nous amène à donner trop d’importance à leur regard sur nous, et de ce fait, d’en attendre trop…. ?

A force de rechercher la reconnaissance des autres, leur considération, on est amené, soit à « en faire trop », ou au contraire, à se garder de faire quoi que ce soit de peur de faire une gaffe. De là vient alors, parfois le sentiment d’incompréhension, de rejet.

Dans l’évangile, Jésus, lui n’a jamais cherché la considération des autres, leur respect ou à être reconnu par les pharisiens ou prêtres du temple. Sinon il n’aurait jamais été jusqu’à la croix. Au contraire, l’évangile est rempli de rencontres entre Jésus et ceux qui étaient « mal vus », voire rejetés.

Mais son message d’amour s’adresse d’abord à nous, lui vient à nous tels que nous sommes. Son message d’amour et de pardon nous demande d’abord de porter un autre regard sur les autres. Il nous demande d’exprimer cet amour reçu en le rendant dans les plus petites choses, et parfois aux plus humbles d’entres nous.

Dieu veut nous réconcilier avec nous-mêmes pour ensuite nous amener à pouvoir prendre soin des autres, dans une société où l’on nous exhorte à d’abord ne penser qu’à soi-même. En prenant soin de ceux qui nous entourent, en bravant nos peurs des « qu’en dira-t-on ? », nous nous plaçons dans une nouvelle forme de relation avec les autres. Une relation qui ne pourra que témoigner de notre foi, en s’appuyant, ne serait ce d’abord que dans les plus petits gestes d’amour, d’amitié, de compassion sans pour autant tomber dans l’excès : un sourire, une parole, un regard, une écoute.