Préparez le chemin du Seigneur – Predication sur Marc 1 1-8

La prédication du dimanche 7 décembre à Evreux par Marie Lise Riglet portait sur les textes du jour : 2 Pierre, 3, 8-14 et Esaie 40, 1-5 et 9-11, et principalement, sur Marc 1, 1-8

 Prédication

Introduction
Ce matin en ce deuxième dimanche de l’Avent, il nous est demandé de préparer la route au Seigneur…
Qu’est-ce que cela veut dire, pour nous, aujourd’hui ?
Nous avons été sauvés par le Christ, une fois pour toutes, et pourtant nous devons encore préparer la route, sa venue ?
Dans ces 3 textes, et principalement celui de Marc, nous sommes invités à témoigner d’un monde nouveau et à nous laisser chaque jour convertir par la Parole et l’Esprit Saint, comme Jean Baptiste.
Ces textes nous proposent un programme d’entrainement pour la venue du Seigneur :
1) Crier dans le désert
2) Etre prêt
3) Accueillir avec humilité
4) Crier notre espérance

1) Crier dans le désert

Il fait très sombre à Jérusalem. Très sombre à l’heure où sont mises par écrit les paroles d’Esaïe que nous venons d’entendre.
Très sombre à l’heure où écrit Marc, quelque 600 ans plus tard. Il fait encore très sombre aujourd’hui à Jérusalem…
Très sombre dans le cœur de millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde.

Des ténèbres planent sur la terre tout au long de l’histoire. Le découragement et la tristesse n’ont pas d’âge. Et pourtant tout au long de l’histoire, des voix ont crié dans le noir : la vie est belle, elle mérite d’être vécue. Et à chaque fois qu’une bouche s’est ouverte pour dire « la vie est belle », les ténèbres ont reculé !

D’abord dans Ésaïe. Avant le lever du soleil, des lueurs apparaissent. Des lueurs qui nous disent : le temps des ténèbres va vers sa fin, le soleil se lèvera, le bonheur et la paix prendront le dessus. Oui, la vie est fragile, le désert est aride, l’herbe se dessèche et la fleur se fane en un rien de temps.

Mais la parole de notre Dieu se réalisera… la parole qui dit : « Consolez, consolez mon peuple !… Comme un berger, il fera paître son troupeau, de son bras il rassemblera des agneaux et les portera sur son sein ; il conduira les brebis qui allaitent. »

Voici votre Dieu, il vient comme un berger. Il est ce roi de paix qui prend soin des siens, il est ce bon berger qui rendra belle la vie partout où il passe.

Alors, préparez son chemin. Faites en sorte que son avancée soit rapide. Libérez les voies d’accès jusqu’au hameau le plus reculé, jusqu’au village oublié de tous, jusqu’au fond de l’immeuble le plus insalubre. Préparez le chemin du Seigneur !

La parole d’Esaïe doit nous redonner confiance. Elle annonce la consolation à venir : un berger qui mène paître son troupeau en sécurité.
Ce que dit le Seigneur, c’est la paix … son salut est proche de ceux qui le craignent. Un peu d’appréhension n’est pas grave, avançons avec confiance, et tout tournera bien.

Donc, votre mission, si vous l’acceptez, est de crier votre espérance dans le désert de nos villes et de nos campagnes !

2) Etre prêts

Attendre activement le Seigneur :

Le passage de l’Épître de Pierre est quasiment incontournable pour l’Avent, nous y trouvons le thème du voleur qui vient quand on ne s’y attend pas… « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. »

Pierre nous dit aussi que le Seigneur patiente pour laisser au plus grand nombre le temps de se convertir, et ce qu’il dit de la venue du Jour de Dieu nous inquiète.

Cela nous déconcerte. Nous pouvons être tentés de dire : Seigneur, attends encore un peu, le temps que je mette mes affaires en ordre, le temps que je me prépare.

Noël tombe chaque année à la même date, mais cela ne doit pas nous induire en erreur. Erreur de penser que nous savons exactement où et quand le Seigneur fera irruption dans notre vie. L’Avent est un temps d’attente active.

C’est l’attente d’un renouveau plutôt que la saison de traditions trop bien rodées.

Oui nous sommes invités à ne pas nous endormir dans l’attente routinière de la fête de Noël ou même dans la certitude de la Grâce sans rien faire.

Ce temps de Noël nous appelle à nous préparer et à agir pour répondre à cette « grâce qui coûte », suivant la formule de Dietrich Bonhoeffer (Le prix de la grâce – Vivre en disciple). Le Christ vient, il s’est sacrifié pour nous, et nous demande de le suivre avec nos moyens. « Viens et suis moi ». Le Christ vient sous le visage d’une personne dans le malheur, d’un sans-abri, il peut être là chaque jour sans que nous le reconnaissions.

Se convertir :
L’Évangile de Marc, nous parle d’un baptême de conversion. C’est une opération de nettoyage qui déblaye le terrain pour le berger qui arrive, pour le prince de paix qui se lève.
L’activité de Jean n’est pas décrite comme quelque chose de marginal. Il met en mouvement toute une nation : « Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem, se rendaient auprès de lui ; ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en confessant leurs péchés ».

Toute la Judée est concernée, un peuple entier se convertit. Non pas sur ordre d’un suzerain, mais à l’écoute de la voix d’un prophète surgi des temps anciens, des temps de l’espoir jamais encore totalement réalisé. En ces temps difficiles pour le peuple de Judée, un prophète rallume l’espérance dans des cœurs endormis.

Sans espérance, pas de conversion possible! L’espérance donne le courage de se défaire des vieux mensonges. Elle donne le courage de déposer au bord de l’eau le fardeau de la honte et des remords.

Nous aussi nous sommes invités à nous convertir avec espoir, à déposer le fardeau de nos égoïsmes, à aller à l’essentiel.

3) Obéir avec humilité

Jean voyage léger ! Il est habillé au plus rustique. Jean se nourrit de ce qu’il trouve au désert : criquets et miel sauvage. Il avance pourtant à pas de géant. A sa suite, d’autres se mettent en route, pleins d’une attente inquiète.

Jean Baptiste, par son enseignement et par son vêtement replonge ses lecteurs dans cette atmosphère. Il porte une tunique en poil de chameau qui est le même vêtement que portait Élie, le prince des prophètes enlevé au ciel et qui échappa ainsi à la mort.
Jean Baptiste annonce qu’avec la venue de Jésus, une nouvelle page est en train de se tourner. Les choses ne seront plus comme avant. Une relation nouvelle avec Dieu va s’établir !

Jean Baptiste est comme une vedette qui déplace les foules, mais il sait qu’il ne peut rien sans la grâce apportée par Jésus. Il est là pour annoncer la venue du Seigneur et s’effacer devant lui avec humilité.

Le temps de l’Avent nous invite aussi à cette obéissance et à cette humilité devant la Parole de Dieu. Nous sommes invités à des efforts, à témoigner, mais nous ne pourrons rien sans écouter la Parole de Dieu et l’Esprit Saint.

4) Crier notre espérance

C’est aujourd’hui le deuxième dimanche de l’Avent. Dans trois semaines, nous célébrerons Noël… Noël est une fête de famille, une fête de la générosité, du partage, une fête de la fraternité. Il faut prendre le temps de préparer cette fête, ce banquet…

Il faut penser à ce qui peut faire plaisir à ceux qu’on aime, les plats, les biscuits, les treize desserts, les branches de sapin et les boules qui brillent. Noël est une fête où nous essayons de faire de la place aux autres dans nos vies et dans nos cœurs, au nom de Jésus.

Devons-nous choisir entre fêter Noël, ou rencontrer Jésus ? L’un n’exclut pas l’autre, heureusement ! Mais soyons lucide sur nous-mêmes. Parfois on est tellement occupé par les préparatifs matériels qu’on oublie de préparer son cœur. Et un cœur mal préparé a du mal à goûter toute la fête.

Alors, voilà, préparons notre cœur à accueillir Celui qui doit venir – Préparons le chemin que le Seigneur pourra prendre pour aller jusqu’à votre cœur. Prenons le temps, selon nos possibilités, à la suite de Jean, de laisser le silence envahir votre cœur. Dans le silence de notre prière préparons ce chemin pour le Seigneur. Au besoin, nous pouvons décharger quelques fardeaux au bord de ce Jourdain de nos prières : amertume, soucis…

Faites silence, puis donnez libre cours à ce cri qui conclut l’Apocalypse : « Amen, viens, Seigneur Jésus ! »

En conclusion :

Amen, viens Seigneur Jésus ! Que ce soit le cri de toute l’Église, le cri de toute l’humanité qui attend la paix, la justice, l’amour.
Que ce soit le cri de tous les hommes, femmes et enfants qui veulent croire que la vie est belle et qu’elle mérite d’être vécue.
Oui, notre Seigneur vient.

Fixons la parole des prophètes comme une lampe qui éclaire nos pas. Tenons ferme dans l’espérance, croyons de tout notre cœur qu’il vient combler nos cœurs, l’Emmanuel promis.
Crions de toute notre force cette prière qui sera exaucée : Viens, Seigneur Jésus.
En ce temps de l’Avent, préparons le chemin du Seigneur, en nous et autour de nous – il viendra, c’est promis, si nous savons regarder autour de nous et en nos cœurs.

Amen !

 

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