Jean 1, 6-8 + 19-28 -Témoin de la lumière

En ce troisième dimanche de l’Avent, c’est avec une grande joie que nous accueillons les scouts de Manosque pour accueillir la lumière de Bethléem. Merci de votre présence parmi nous ce matin.

Dans ce temps de l’Avent, la lumière de Bethléem prépare nos cœurs à vivre la joie de Noël, Noël qui est aussi la fête de la lumière.

La lumière, il en est justement question dans notre texte d’aujourd’hui, un texte qui, comme celui de dimanche dernier, nous parle de Jean-Baptiste.

Nous tous qui habitons à Manosque, nous avons le privilège de vivre dans une région qui se distingue par la pureté de sa lumière. La Provence a toujours attiré les peintres.

La qualité de la lumière transfigure les paysages, elle rend toutes choses plus nettes, plus évidentes et plus belles, elle nous permet de voir clairement tout ce qui nous entoure. Ca, c’est pour la lumière matérielle.

Bien sûr, le texte d’aujourd’hui ne nous parle de cette lumière matérielle, il nous parle d’une lumière spirituelle. Mais qu’elle soit matérielle ou spirituelle, le principe de la lumière reste le même : la lumière permet de mieux voir les choses, et donc la lumière spirituelle permet de mieux voir les choses spirituelles.

Revenons maintenant à Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est un prophète, c’est-à-dire quelqu’un qui parle au nom de Dieu, un porte-parole de Dieu. Dans notre passage, avec son franc-parler, son honnêteté intellectuelle et cette humilité qui le caractérise, Jean-Baptiste affirme sans ambiguïté, sans détours, qu’il n’est pas lui-même la lumière, et que son rôle consiste juste à montrer cette lumière. C’est ainsi qu’il comprend sa mission.

Jean-Baptiste est venu, nous dit le texte, pour rendre témoignage à la lumière qui est le Christ. Jean-Baptiste est un simple témoin.

De cette lumière, il témoigne ici devant les autorités juives, comme il témoignera devant le peuple. Et il mènera cette mission à bien, puisque la dernière fois qu’il sera fait mention de lui dans cet Evangile, ce sera pour souligner qu’il aura été un témoin fidèle : Ce qu’il a dit au sujet de Jésus était vrai. C’était le rôle que Dieu lui avait départi et Jean-Baptiste a mené sa mission à bien. Le témoignage de Jean-Baptiste a été fidèle à la vérité.

Oui, Jean-Baptiste est un témoin, un témoin de la lumière. Or, vous vous souvenez, nous aussi nous sommes appelés à devenir des témoins, et notre Eglise est appelée à devenir, selon l’expression, une « Eglise de témoins ». Donc ce texte a quelque chose à nous dire.

Oui, comme Jean-Baptiste, chacun d’entre nous, nous sommes appelés à être des témoins de la lumière, et à faire part de notre expérience spirituelle pour que cette lumière puisse se propager, comme la lumière des bougies s’est propagée parmi nous ce matin.

Mais est-ce que vous vous êtes demandé pourquoi Jean-Baptiste a été choisi pour être ce témoin de la lumière ?

Eh bien, vous vous souvenez que Jean-Baptiste prêche la repentance. Il baptise dans le Jourdain tous ceux qui viennent à lui pour se repentir, c’est-à-dire tous ceux qui viennent reconnaître publiquement leur incapacité à vivre d’une manière agréable à Dieu, leur incapacité à se conformer à la Loi de Moïse.

Oui, la repentance est le passage obligé pour voir la lumière. Et elle ne concerne pas que les contemporains de Jean-Baptiste : elle nous concerne tout autant, nous qui vivons en ce XXIe siècle, parce que la nature humaine n’a pas changé.

Cette lumière, c’est celle qui éclaire tout être humain, comme le dit le prologue de cet Evangile. Tout ce qui nous est demandé, c’est de nous approcher de cette lumière et de nous laisser éclairer par elle.

La repentance, ce n’est pas quelque chose qui a lieu une fois pour toute : c’est une attitude de vie qui imprègne toute l’existence et que nous sommes appelés à redécouvrir pendant ce temps de l’Avent. La repentance, c’est une attitude de vie marquée par l’humilité, comme Jean-Baptiste était lui-même marqué par l’humilité.

Le temps de l’Avent nous prépare à la fête de Noël, et pour nous y préparer, il nous invite à faire preuve, comme Jean-Baptiste, d’honnêteté intellectuelle. Jean-Baptiste dit les choses telles qu’elles sont, il ne triche pas avec la réalité et quand les autorités juives lui demandent qui il est, il répond que non il n’est pas le Messie, non il n’est pas non plus Elie, non il n’est pas non plus le prophète annoncé : il n’est qu’une voix qui prêche la repentance, pour faire passer l’humanité de l’obscurité du péché à la lumière de la grâce.

Dans dix jours, nous allons célébrer Noël, la fête de la lumière, cette lumière venue dans notre monde, cette lumière destinée à nous éclairer et à éclairer tous ceux qui sont autour de nous. Sachons l’accueillir et sachons la propager autour de nous, aux membres de nos famille, à nos amis, à nos voisins, à nos collègues ou à nos camarades d’école pour les plus jeunes d’entre nous. Oui, sachons l’accueillir et la propager de la même manière que nous avons l’avons fait pour la lumière de Bethléem.

Amen.

Bernard Mourou

 

 

 

 

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