Vers Pâques 2021

Un parcours pour vivre la semaine sainte et Pâques à maison

 

Pour vivre la semaine sainte et Pâques à la maison, nous vous proposons ce parcours méditatif du jeudi saint au dimanche de Pâques. Comme fil rouge, nous avons choisi de nous interroger sur les pierres et ce qu’elles peuvent symboliser, en écho aux récits que nous proposent les Evangiles des derniers jours de la vie de Jésus, de sa mort et de sa résurrection.

Vous pouvez télécharger la totalité du parcours ici

Ou le suivre jour après jour ci-dessous.

Marion Heyl et Emmanuel Rouanet.

 

Jeudi

Pierres pour faire mémoire


Ensuite, Jésus prend du pain, il remercie Dieu, il partage le pain et le donne aux disciples en disant : Ceci est mon corps donné pour vous. Faites cela en souvenir de moi.
Luc 22,19

 

Le SEIGNEUR déclare : « Dans peu de temps, je vais établir une nouvelle alliance avec le peuple d’Israël et le peuple de Juda. Elle sera différente de l’alliance que j’ai établie avec leurs ancêtres, quand je les ai pris par la main pour les faire sortir d’Égypte. Cette alliance, ils l’ont brisée, et pourtant, j’étais leur maître. C’est moi, le SEIGNEUR, qui le déclare. » Le SEIGNEUR déclare encore : « Voici l’alliance que je vais établir avec le peuple d’Israël à ce moment-là. Je mettrai mes enseignements au fond d’eux-mêmes, je les écrirai sur leur coeur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » Le SEIGNEUR déclare : « Personne n’aura plus besoin d’instruire son prochain ou son frère en disant : “Connaissez le SEIGNEUR ! ” En effet, tous me connaîtront, du plus petit jusqu’au plus grand. Je pardonnerai leurs fautes et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. »
Jérémie 31,31 à 34

 

Voilà les commandements que le SEIGNEUR vous a donnés d’une voix puissante, du milieu du feu, de la fumée et du nuage épais. Il vous a parlé à vous tous, qui étiez rassemblés au pied de la montagne, et il n’a rien ajouté. Ensuite, il a écrit ces commandements sur deux tablettes de pierre qu’il m’a données.
Deutéronome 5,22

 

Jeudi. Il y a quelques jours, Jésus est entré dans Jérusalem. Aujourd’hui, il fête la Pâque avec ses disciples et avec eux se souvient que Dieu a fait sortir son peuple d’Egypte, de son esclavage. En faisant mémoire de cet événement, il se rappelle qu’aujourd’hui encore, Dieu intervient dans nos vies pour nous rendre libres. Bien souvent, l’humain a besoin d’ériger des pierres pour se souvenir : les monuments, les statues, les plaques commémoratives sont autant de pierres qui nous donnent des repères, nous permettent de nous rappeler de ce qu’on ne veut pas oublier ou qui ne doit pas être oublié, nous permettent de réactiver aujourd’hui le sens de ce qui s’est passé autrefois ; elles nous permettent de nous rassembler, en communauté, autour de ces évènements et de les inscrire dans une certaine éternité. En instaurant la fête de la Pâque, c’est dans les corps et les esprits que Dieu a voulu poser une pierre pour faire mémoire : à travers l’écoute de la Parole, le partage en famille et les aliments mangés ce soir là, il inscrit en chacune et chacun le sens de la sortie d’Egypte et la liberté qu’Il a ainsi accordée au peuple. C’est de la même manière qu’à travers le prophète Jérémie il nous promet que sa Parole sera désormais déposée en nous, dans nos coeurs, et non plus sur des tablettes de pierre qui bien que solides peuvent toujours être brisées. Ce jeudi soir, en donnant un sens nouveau à la Pâque juive et en nous invitant à nous souvenir de Lui à chaque célébration de ce repas, Jésus-Christ nous a offert une nouvelle pierre qui nous rappelle que c’est pour notre vie qu’il a donné la sienne ; que c’est dans le corps formé par l’Eglise rassemblée que nous pouvons aujourd’hui le rencontrer, Vivant.

Pour prier
En ce jeudi, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour les signes de sa présence qui nous rappellent que nous ne sommes jamais seuls et prier pour tous nos frères et soeurs en Christ.

 

Vendredi

Pierres de nos violences


Avec Jésus, on emmène aussi deux autres hommes, des bandits, pour les faire mourir avec lui. Un des bandits cloués sur une croix insulte Jésus en disant : « Tu dis que tu es le Messie. Alors, sauve-toi toi-même et sauve-nous aussi ! » Mais le deuxième bandit fait des reproches au premier en lui disant : « Tu es condamné à mort comme cet homme, et tu ne respectes même pas Dieu ? Pour toi et moi, la punition est juste. Oui, nous l’avons bien méritée, mais lui, il n’a rien fait de mal ! »
Luc 23,32.39 à 41


Jésus va au mont des Oliviers. Le matin suivant, de bonne heure, il retourne dans le temple, et tout le monde vient auprès de lui. Jésus s’assoit et se met à enseigner. Les maîtres de la loi et les Pharisiens amènent une femme et ils la placent devant tout le monde. On vient de la surprendre en train de commettre un adultère. Les maîtres de la loi et les Pharisiens disent à Jésus : « Maître, on a surpris cette femme juste au moment où elle commettait un adultère. Dans la loi, Moïse nous a commandé de tuer ces femmes-là en leur jetant des pierres. Et toi, qu’est-ce que tu dis ? » Ils disent cela pour lui tendre un piège. En effet, ils veulent avoir une raison pour l’accuser. Mais Jésus se baisse et il se met à faire des traits sur le sol, avec son doigt. Les maîtres de la loi et les Pharisiens continuent à l’interroger. Alors Jésus se redresse et leur dit : « Parmi vous, celui qui n’a jamais commis de péché, qu’il lui jette la première pierre ! » Ensuite, Jésus se baisse de nouveau et il se remet à faire des traits sur le sol. Quand les gens entendent ces paroles, ils s’en vont l’un après l’autre, les plus vieux d’abord. Jésus reste seul avec la femme, et elle est toujours là devant lui. Jésus se redresse et lui dit : « Où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » La femme lui répond : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Tu peux t’en aller, et maintenant, ne commets plus de péché. »
Jean 8,1 à 11


Il y a un temps pour lancer des pierres et un temps pour les ramasser.
Ecclésiaste 3,5

Vendredi. Jésus est accusé, condamné, humilié et cloué au bois. « Pour toi et moi, la punition est juste » affirme un des deux bandits. Est-ce vraiment justice que de décider de la mort d’un homme sur une croix ou de lapider une femme pour la punir de son péché ? C’est en tout cas ce que veut la logique humaine, reconnue et acceptée même par les victimes. Mais qu’en est-il de la logique de Dieu, de cette logique qui est tout-amour et à laquelle Jésus nous renvoie avec les accusateurs de la femme adultère, tout comme il y renvoie le bandit crucifié à ses côtés ? L’être humain est prompt à ramasser des pierres, et à s’en servir contre les autres. La violence nous habite, et c’est au quotidien qu’il nous faut la combattre en nous. La mort terrible de Jésus que nous racontent les Evangiles nous dit toute cette violence dont l’humain est capable, ce besoin de vengeance, cette manière de faire sortir la haine qui est en nous en la projetant sur un autre. Mais cette violence ne révèle-t-elle pas nos propres souffrances ? Les accusateurs de la femme adultère, renvoyés à leur vie, à leurs histoires et très certainement à leurs péchés, reposent à terre les pierres qu’ils avaient amassées, réalisant que c’est aussi à eux qu’ils feraient violence en les jetant sur elle. La croix du Christ nous rappelle aussi cela et nous renvoie aussi bien à toutes ces fois où nous avons condamné sans parvenir à pardonner et toutes ces fois où nous avons été atteints par les pierres que d’autres nous jetaient. Sur sa croix, il est peut-être temps aujourd’hui de les déposer.


Pour prier
En ce vendredi, nous pouvons prier pour toutes les personnes en souffrance et tout particulièrement pour celles qui souffrent à cause de la violence d’autres humains.

 

Samedi

Pierres de nos tombeaux


Ils allèrent donc organiser la surveillance du tombeau : ils scellèrent la pierre qui le fermait et placèrent les gardes.
Matthieu 27,66


Il n’y a pas d’eau pour la communauté. Alors elle se réunit contre Moïse et Aaron. Les Israélites accusent Moïse en disant : « Ah ! si seulement nous étions morts, nous aussi, quand nos frères sont morts sous les coups du SEIGNEUR ! Pourquoi est-ce que vous nous avez amenés dans le désert, nous, le peuple du SEIGNEUR ? Est-ce pour mourir là avec nos troupeaux ? Pourquoi est-ce que vous nous avez fait quitter l’Égypte ? Pour nous amener dans ce lieu horrible ? Ici, nous ne pouvons rien semer. Il n’y a ni figuiers, ni vignes, ni arbres fruitiers. Il n’y a même pas d’eau à boire ! » Moïse et Aaron quittent ces gens rassemblés et ils vont à l’entrée de la tente de la rencontre. Là, ils tombent, le front contre le sol, et la gloire du SEIGNEUR se montre à eux. Le SEIGNEUR dit à Moïse : « Prends ton bâton et, avec ton frère Aaron, réunis la communauté d’Israël. Sous leurs yeux, vous parlerez au rocher qui est là-bas, et il donnera de l’eau. Pour eux, tu feras sortir de l’eau du rocher et tu donneras à boire à la communauté d’Israël et à ses troupeaux. »
Nombres 20,2 à 8


Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Ainsi, vous suivrez les lois que je vous ai données, vous ferez attention à mes règles et vous leur obéirez. Vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu.
Ezéchiel 11,19 et 20

 

Samedi. Jésus est mis au tombeau, la pierre est scellée. Aujourd’hui, on croit que rien ne se passe. La mort l’a emporté, la pierre qui ferme le tombeau dit tout son pouvoir. Elle est posée là, inerte et inanimée comme un corps sans vie ; lourde et impossible à déplacer ; fermant l’accès au tombeau et marquant ainsi la nette séparation entre le monde des morts et celui des vivants. Mais de la pierre, Dieu peut faire jaillir la vie comme d’un rocher il a fait jaillir de l’eau dans le désert. Là où nos coeurs sont asséchés par la tristesse, la souffrance, la culpabilité, la colère, le manque d’amour ou tant d’autres sentiments qui nous enferment comme dans un tombeau, Dieu vient nous donner un coeur de chair. Un coeur qui peut ressentir la souffrance,  mais aussi l’amour et la joie. Un coeur qui bat, un coeur qui vit. Dans le silence de ce samedi, alors qu’on a l’impression que rien ne se passe jusqu’à l’aube du dimanche, Dieu est à l’oeuvre. C’est là, dans le mystère du tombeau fermé, là où il n’y a pas de témoins, que se joue la victoire de la vie sur la mort et que s’opère la résurrection.

 

 

Pour prier
En ce samedi, nous pouvons remettre à Dieu toutes les pierres qui pèsent dans nos vies et lui demander d’en faire jaillir la vie.

 

Dimanche

Pierres roulées

 

Quand le sabbat est fini, Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et Salomé achètent des huiles parfumées pour aller les mettre sur le corps de Jésus. Le dimanche matin, très tôt, au moment où le soleil se lève, elles partent vers la tombe. Elles se disent entre elles : « Qui va rouler pour nous la pierre à l’entrée de la tombe ? » Mais les femmes regardent et elles voient qu’on a déjà roulé la pierre, pourtant elle est très grande. Elles entrent dans la tombe, elles voient un jeune homme, assis à droite, en vêtement blanc. Alors les femmes sont effrayées. Mais il leur dit : « N’ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qu’on a cloué sur une croix. Il s’est réveillé de la mort, il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait mis. Maintenant, allez dire à Pierre et aux autres disciples : “Jésus vous attend en Galilée. Vous le verrez là-bas, comme il vous l’a dit.” »
Marc 16,1 à 7


Dans tout ce qui nous arrive, nous sommes les grands vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en suis sûr, rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a montré dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les esprits, ni le présent, ni l’avenir, ni tous ceux qui ont un pouvoir, ni les forces d’en haut, ni les forces d’en bas, ni toutes les choses créées, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu !
Romains 8,37 à 39


Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
Dimanche matin. La pierre a été roulée, le tombeau est ouvert. Ce qui fermait l’accès au tombeau et marquait cette séparation entre le monde des morts et celui des vivants ne fait plus obstacle : un passage a été ouvert ! Personne n’a vu Jésus sortir du tombeau. Le mystère demeure entier mais désormais l’espérance est possible ! Avec le Christ, nous sommes invités à sortir de nos tombeaux, à ne pas nous enfermer nous-mêmes dans ce qui n’enferme plus ! Avec les femmes et les disciples, nous sommes invités à reprendre le chemin de la vie, à retourner dans nos Galilées, là d’où nous venons et là où le Christ nous attend : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » demandent les anges aux femmes venues au tombeau, dans la version que nous propose Luc de ces évènements. C’est dans le quotidien de nos vies que désormais nous pouvons rencontrer le Christ, assurés que plus aucune pierre ne peut nous séparer de son amour.

Pour prier
En ce dimanche, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour toutes les fois où il nous a mis debout quand la vie nous avait mis à terre, et prier pour qu’Il continue à faire germer en nous la vie.

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