Les hommes se prennent-ils pour Dieu ?

Depuis la nuit des temps les agriculteurs ont toujours eu une autonomie pour nourrir leurs semblables. Tous les ans ils ont toujours utilisé une partie de leur récolte pour s’en servir pour en faire la semence de l’année suivante.


Genèse 1 : Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.

Et cela fut ainsi, cette phrase à elle toute seule nous donne l’impression que Dieu a fait cela pour l’éternité, que ça ne pourra pas en être autrement.

Peut-être pas tant que cela ! Depuis toujours les agriculteurs ont sélectionné leurs graines pour faire évoluer les variétés cultivées. De l’épeautre, nous sommes arrivés au blé. Cette métamorphose s’est faite dans la durée, au profit de tous, pour le bénéfice de tous.

Maintenant c’est le changement, l’évolution des semences ne se fait plus uniquement par la sélection, ne permettant qu’une évolution lente d’une variété, mais en modifiant le gène de la plante pour lui donner des caractéristiques apparentes de résistance contre des maladies, des parasites ou un meilleur rendement des cultures. En plus de la controverse que peuvent engendrer les OGM, ces nouvelles semences ont été développées par des multinationales puissantes qui ont breveté leur principe, soutenu par certains états. Ces derniers obligent bien souvent les agriculteurs les plus faibles à leur payer tous les ans des droits d’utilisation de ces semences dont ils ne peuvent plus se passer. Et c’est bien là le scandale : une pratique ancestrale de partage et de gratuité appartenant à l’humanité devient privée et sous l’autorité de quelques-uns.

Sans ambiguïté, ce nouveau système prouve pour qui travaillent ces multinationales et les pays l’acceptant : mammon !                                                        

Patrick Mériat

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