Patrice Bonnal, un arboriculteur « raisonné »

Patrice Bonnal, paroissien de l’Eglise protestante unie de Lillebonne, est arboriculteur et apiculteur. Il a fait le choix d’une arboriculture raisonnée, c’est à dire respectueuse à la fois de l’environnement et de la santé des consommateurs.

Pourquoi ce choix du « raisonné » et quels sont les grands principes de cette démarche ?

Du temps de ma formation, j’ai été en stage dans une pépinière bio. J’ai donc très vite été sensibilisé à cette démarche et lorsque j’ai repris le verger dans lequel je travaille toujours, en 1985, j’ai tout de suite décidé de mettre en pratique ce que j’avais appris : proposer des produits de qualité, pour bien nourrir les gens. L’arboriculture raisonnée consiste principalement à utiliser les possibilités offertes par la nature elle-même et à limiter au maximum l’utilisation d’insecticides, qui non seulement peuvent être dangereux pour la santé mais qui sont aussi source de déséquilibres : en tuant certains prédateurs, ils empêchent la nature de se défendre seule contre les nuisibles.

Tu as aussi fait le choix des circuits courts pour vendre tes fruits, notamment à travers des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Pourquoi ?

Au départ, c’était surtout une motivation financière : le prix de vente est plus élevé, puisqu’il n’y a pas d’intermédiaires entre moi et le consommateur. Mais les AMAP permettent aussi de rencontrer des gens, d’échanger des idées et des savoirs-faire, de créer du lien avec les consommateurs et entre producteurs, de mettre en place une certaine forme de solidarité. C’est très intéressant et cela permet une grande ouverture. J’apprécie aussi de pouvoir faire visiter mon verger aux consommateurs, de leur montrer comment les fruits qu’ils mangent sont produits.

Quelle est ta devise ?

« On n’hérite pas de la terre de nos ancêtres, on l’emprunte à nos enfants ». Je crois qu’il faut travailler dans cet esprit, avec le souci de laisser une terre propre à nos descendants. Or chacun peut contribuer au changement, c’est à nous d’appliquer tout ce qui peut contribuer au bien-être de l’humanité.

Propos recueillis par Marion Heyl

 

 

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