21 juillet 2019 – La présence de Dieu – Matthieu 28,v.16-20, Psaume 42,v.1-6, Exode 17,v.6-7 – J-L Massot

Prédication

inspirée de la revue Christus n°263 « La présence de Dieu »

Dans les périodes de gros temps spirituel, quand la violence des vents agite les esprits et bouleverse les repères intérieurs, la question se pose alors : où est Dieu ?

Car c’est plutôt l’absence de Dieu que nous ressentons. Dieu, personne ne l’a jamais vu (Jean 1 :18) ! Voici le paradoxe de notre foi en un Dieu révélé et caché.

La présence que nous expérimentons avec les personnes que l’on côtoie est une présence visible, présence du corps et des sens. Je reconnais l’autre de loin à sa démarche au son de sa voix, ou sa façon d’être. Les amis de Jésus l’ont ainsi connu, ils l’ont suivi, écouté, mangé ensemble…
Mais après son départ, cette présence ne se laisse plus percevoir de la même façon ! Quand jésus dit : »je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde… » (MT 28 :20), il nous atteste de cette réalité.
Toute la vie chrétienne est un chemin de recherche, mais l’expérience la plus immédiate que nous faisons est une absence. Notre foi se construit entre confiance joyeuse et doutes.

Je l’entends souvent à l’hôpital, comment encore croire en Dieu, quand la maladie et la douleur vous ronge, quand les atrocités de la guerre vous poursuivent jusqu’à la fin de vos jours ! Il est compliqué de trouver du sens à l’existence. Comme me disait un patient, votre visite ne résous pas le problème mais aide à avancer quand même…

Sur ce sujet délicat, la présence de Dieu, je vous propose 3 axes :

Le premier : sommes nous déjà présent à nous même, car si nous sommes déconnecté de notre propre réalité, comment pouvons nous alors appréhender cette présence de Dieu. Car si Dieu est peut être phénoménalement absent, ou comme furtivement de passage, il est néanmoins présent comme en témoignent les effets de cette présence : Dieu était là et je ne le savais pas.
Pour Calvin, connaitre Dieu est lié à se connaitre soi-même !
Saint augustin disait de la charité fraternelle que non seulement elle vient de Dieu mais qu’elle est Dieu. En effet, Dieu est amour.

Cette présence de Dieu ne m’est présente que dans la mesure où je m’en soucie, et m’en préoccupe, où je lui fais de la place, où je lui dégage du temps. Retire toi dans ta chambre disait Jésus…

Les 2 disciples d’Emmaüs avaient du mal à reconnaître Jésus qui les a rejoints, trop préoccupé par leur déception de la mort du christ, et leur espérance effondrée. Ils sont ailleurs ! Comment les ramener au présent de la présence ? Jésus se tient là à coté d’eux, et eux sont dans leurs ruminations, pas vraiment disponibles à Jésus ! Ils ne sont pas présent, ouvert à ce qui se passe a coté d’eux. C’est seulement, après coup qu’ils réalisent.

Le 2ème axe, c’est la relecture de sa vie. Considérer les choses avec un peu de recule, de hauteur. Comme le psalmiste Ps 42 :4-5, il se rappelle dans la difficulté, des jours meilleurs qu’il a connu dans son histoire.
Nous pouvons aussi considérer l’histoire du peuple d’Israël dans la bible, l’histoire de Jésus et du christianisme dans ses débuts. S’il y a des ombres, il y a aussi sujet à espérer. N’oublions pas ce que l’évangile a changé dans nos existences, comment l’Eglise a pu être un soutien tout au long de notre parcours.

Les moments de consolation ou de bénédictions sont à même de nourrir notre espérance dans l’épreuve.

Le 3ème axe : L’amour…

Dieu ne cesse de nous échapper, car il nous appelle au-delà de toutes les images qu’on se fait de lui !

Finalement, la seule présence tangible de Dieu est celle de l’amour, là où sont les hommes qui aiment, Dieu est présent. Prendre soin de soi, s’accepter, se pardonner pour faire la même chose dans la relation à l’autre et dans le service. J’ai eu faim, soif, j’étais nu et étranger….Dieu est là où se manifeste l’amour, l’attention, le soin…

La présence intégrale dont nous espérons jouir à la fin de la route, commence à s’esquisser ici bas, non plus dans le dialogue, mais dans le silence, signe d’union plutôt que de connaissance. Dans la prière, dans la célébration, nous ne sommes pas totalement étrangers à cette présence de Dieu.

Amen

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