Notre culte de Pâques 2020

12 avril 2020 

Joyeuses Pâques 

 

 
Avec certains d’entre vous, et ensemble avec la communauté catholique, nous nous sommes souvent retrouvés à l’aube pascale à la croix St-Michel, dans la forêt au dessus de l’Etang-la-Ville, question d’accueillir ensemble le message de la résurrection. Comme ce n’est pas possible cette année, voici une aube presque pascale, prise par la fenêtre en plein ville. Car la lumière de la résurrection nous retrouve partout, aussi à travers nos fenêtres, pour illuminer nos confinements divers.
 
Vidéo Aube Pascale
3 min, musique Pfender Paugois à Reims , images Marly-le-Roi)
 
 
 
 
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

 

Prions et disons notre reconnaissance :

 
Seigneur,
C’est l’aube de Pâques ; ta lumière vient vers nous.
Les rayons traversent nos fenêtres,
se glissent à travers nos portes fermées,
touchent corps et âme et nous font sentir ta présence.
 
À travers le temps,
ta force ne s’est jamais arrêtée,
ni devant le tohu-bohu, le chaos invivable du tout premier temps,
ni devant les idées têtues et bornées des hommes,
ni devant des mers rouges et toutes sortes d’impasses,
ni devant les murs des palais des gouverneurs du monde,
ni devant la pauvreté et la misère des gens, les plus ordinaires.
 
Alors il ne faut pas s’étonner qu’une pierre tombale ne t’arrête pas.
 
C’est pourquoi, Seigneur,
ce n’est pas la pierre roulée et enlevée qui m’impressionne aujourd’hui,
mais que des hommes et des femmes en deuil aient retrouvé le chemin vers la vie,
voilà ma reconnaissance et ma joie.
Que des hommes et des femmes, muets de regrets et de chagrin,
aient commencé à annoncer bonnes nouvelles partout dans le monde,
voilà ma reconnaissance et ma joie.
Que des hommes et des femmes jusqu’à nos jours s’engagent contre l’injustice et cherchent à aider à porter des croix de souffrances de toutes sortes,
voilà ma reconnaissance et ma joie.
 
Aujourd’hui j’ai le certitude que tu ne t’arrêtes pas devant nos portes fermées ni devant nos cœurs lourds de soucis , mais que tu nous rejoins là où nous sommes pour partager avec nous ta force de vie, malgré tout ce qui nous menace.
 
Loué sois-tu ! Amen
 
 
Lecture bibliques pour dimanche de Pâques 2020 :
 
Jean 20.1-9
1Tôt le dimanche matin, alors qu’il faisait encore nuit, Marie de Magdala se rend au tombeau. Elle voit que la pierre a été retirée de l’entrée du tombeau. 2Elle court trouver Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. » 3Pierre et l’autre disciple partirent et se rendirent au tombeau. 4Ils couraient tous les deux ; mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. 5Il se baissa pour regarder et vit les bandes de lin qui étaient posées là, mais il n’entra pas. 6Simon Pierre, qui le suivait, arrive à son tour et entre dans le tombeau. Il voit les bandes de lin posées à terre 7ainsi que le linge qui avait recouvert la tête de Jésus ; ce linge n’était pas avec les bandes de lin, mais il était enroulé à part, à une autre place. 8 À cet instant, l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier au tombeau, entra lui aussi. Il vit et il crut. 9 En effet, les disciples n’avaient pas encore compris l’Écriture selon laquelle Jésus devait ressusciter d’entre les morts. 10 Puis les deux disciples s’en retournèrent chez eux.
 
Colossiens 3.1-4
1Puisque vous avez été ramenés de la mort à la vie avec le Christ, recherchez alors les choses qui sont au ciel, là où le Christ siège à la droite de Dieu. 2Préoccupez-vous de ce qui est là-haut, et non de ce qui est sur la terre. 3Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. 4Votre véritable vie, c’est le Christ ! Quand il paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui, en participant à sa gloire.
 
 
Méditation
 
Chers amis,
 
  • La finitude humaine
 les dernières semaines nous ont rapprochés de la mort.
En principe, nous savons tous que nous sommes mortels, mais, dans la pratique, nous trouvons des moyens pour garder à distance cette évidence :
les famines ? c’est ailleurs.
les guerres ? c’est du passé.
les accidents ? il y a des précautions à prendre.
la maladie ? il faut bien se soigner.
Mais, depuis quelques semaines, tous les jours, on nous annonce des chiffres de décès du covid dans notre pays et dans d’autres pays, et nous prenons des nouvelles des uns des autres : « Tu vas bien ? Et dans ta famille ? Tout le monde ok? »
 
Nous, les êtres humains, nous avons en commun avec tout ce qui vit, d’être limités dans le temps, d’être limités dans nos possibilités d’agir et de maîtriser notre destin.
Mais il est propre aux humains que nous sommes capables de nous en rendre compte, d’avoir connaissance de notre finitude et de notre vulnérabilité. Toute avancée scientifique ou technologique ne changera rien à cette réalité. Les sciences peuvent repousser certaines limites, mais pas les effacer.
 
À la fin de cette année, nous aurons certainement le même taux de mortalité en raison de crises cardiaques ou de cancers ou toutes autres causes que les années précédentes, mais, à la différences des autres années, nous aurons enfin osé en parler à haute voix.
 
Paradoxe : depuis que nous mettons des masques, les masques d’autrefois sont tombés ; nous ne faisons plus semblant d’être invincibles.
 
  • La finitude sous la lumière de la résurrection
 
Début mars, nous avions démarré un groupe de lecture autour d’un cours universitaire donné par Dietrich Bonhoeffer en hiver 1932/33. Bonhoeffer commence son enseignement sur la création par une prémisse :
toute notre réflexion doit débuter à partir du Christ et cela veut dire à partir de la Fin.
Cette prémisse, dans le contexte d’une réflexion sur la création, avait fait réagir le groupe et déclenché un débat assez vif : Mais comment Bonhoeffer peut-il dire cela ?!?
 
Un très bon ami de Bonhoeffer, Eberhard Bethge, disait de Bonhoeffer :
« Dietrich était très intelligent et, au début de ses études et de son enseignement, la foi était une affaire de cerveau. Plus tard, avec les années, et surtout éprouvé par les circonstances de sa vie (vivre sous une dictature, être interdit de prendre la parole, se voir en prison et finalement condamné à mort), la foi a glissé plus bas, dans son cœur. »
 
Et Bethge donne un exemple et cite un passage des lettres écrites en prison, fin mars 1944, peu avant Pâques :
« De la résurrection du Christ, un nouveau vent purificateur peut souffler dans le monde aujourd’hui. »
 
Voir la fin, d’après Bonhoeffer, n’est pas oublier ce qui est autour de nous. Au contraire, c’est témoigner que la fin a déjà une influence sur nous aujourd’hui.
Car ce n’est pas n’importe quelle fin, ce n’est pas la fin qui dirait : « c’est fini », mais c’est précisément la fin d’une résurrection, d’une force plus forte que toute finitude, une force qui nous engage et nous appelle à agir.
 
Bien qu’inculpé par les nazis au titre du complot contre Hitler, Bonhoeffer, pouvait espérer une libération car ses adversaires manquaient de preuves. Mais sachant que les indices contre lui étaient trouvés par hasard et que plus rien n’était à espérer, Bonhoeffer écrivait ceci:
 
« Quand on a complètement renoncé à faire de soi-même quoi que ce soit,
que l’on soit un saint ou un pécheur converti ou un homme d’église, un homme juste ou injuste, un malade ou un homme sain – et c’est ce que j’appelle vivre ici même et non dans un au-delà, à savoir vivre nos missions, nos questions, vivre les succès et les échecs, les expériences et tout ce qui nous laisse désemparé –, alors c’est là que l’on se jette complètement dans les bras de Dieu ;
c’est là que l’on ne voit plus juste nos propres souffrances, mais que l’on se rende compte des souffrances de Dieu dans le monde, c’est, à cet instant-même que l’on veille avec le Christ à Gethsémani. Et je pense que c’est la foi, c’est la conversion, et de cette façon nous devenons êtres humains, nous devenons chrétiens. »
 
Conscient de la fin que le tribunal nazi lui réserve, Bonhoeffer sent le vent de la résurrection souffler, même à travers les barreaux de la prison, il sent ce vent de Dieu autour de lui comme une brise légère : « Je suis avec toi. »
 
Certes, son propre engagement a échoué. La fin physique, la fin de son passage sur terre est proche. Mais cela ne signifie pas que son engagement était vain et que cette vie était vidée de sens. Bonhoeffer trouve la force à vivre insoumis jusqu’au bout en se rappelant cette autre fin que Dieu a annoncée à travers la vie, la souffrance et la résurrection de Jésus.
 
Vivre par la fin, vivre par la force de la résurrection (vivre de la résurrection), « c’est Pâques après tout ».
 
  • le vent qui souffle, la lumière qui brille… dans nos vies
 
Chers vous tous,
 
combien de fois devrons-nous encore argumenter et lutter contre ce malentendu si répandu : « Ah vous, les chrétiens, vous vous fichez de choses de ce monde, car vous n’attendez rien d’autre que la vie après la mort ! »
 
Ça, ce serait vivre vers une fin, vivre en direction de la vie après la mort.
 
Mais Bonhoeffer nous secoue et nous encourage à vivre de et par la résurrection, ici et maintenant dans notre vie.
C’est certes un peu compliqué à imaginer : un vent qui souffle depuis la fin vers nous, devrait être un vent de face, mais Bonhoeffer, le vit comme un vent dans le dos : c’est ce vent qui souffle depuis la fin qui l’a poussé à prendre des engagements, à oser douter et échouer et à vivre débout jusqu’au bout. C’est un vent qui fait agir, et c’est tout sauf de patienter vers un au-delà.
 
Avec cela, il se place dans la lignée du message biblique :
La question de la résurrection ne trouve pas sa réponse au niveau du tombeau vide, ne s’arrête pas dans l’attente d’une vie après la mort.
 
Prenons le texte de l’évangile de Jean, proposé pour aujourd‘hui :
Marie-Madeleine voit le tombeau et ne comprend pas. Elle comprendra plus tard, quand le ressuscité entrera dans sa vie.
Deux autres disciples courent, examinent. L’un croit, l’autre ? On ne le sait pas.
Mais de toute façon la vraie force de la résurrection ne va pas se sentir ici.
Ils vont retourner chez eux, dit le passage. Et c’est là que la force de la résurrection a sa place et sa mission : Pierre va commencer à prêcher et fonder une première communauté à Jérusalem. C’était son vent dans le dos.
 
Certes, les Colossiens vont lire dans la lettre : 3, 1 Puisque vous avez été ramenés de la mort à la vie avec le Christ, recherchez alors les choses qui sont au ciel, là où le Christ siège à la droite de Dieu. 2 Préoccupez-vous de ce qui est là-haut, et non de ce qui est sur la terre.
Mais, la suite de la lettre le précise bien : Ce n’est pas pour oublier la terre, mais pour y appliquer ici bas ce que le haut nous enseigne.
 
  • Pour conclure :
 
Oui, nous avons la claire conscience de notre finitude humaine, mais le monde ne restera pas sur l’odeur de la mort si nous laissons entrer le vent de la résurrection pour aérer notre existence et pour inspirer nos actes.
 
La résurrection souffle déjà auprès de nous,
ici dans nos vies,
autour du lit du malade,
dans nos appartements en attente d’un déconfinement,
autour de bureau de l’entrepreneur qui fait son bilan avec angoisse et incertitude,
auprès des jeunes avec une formation interrompue,
auprès des soignants à bout de souffle,
auprès des télétravailleurs dont les yeux piquent et qui ont mal au dos,
autour des bénévoles des associations diverses révoltés par la misère,
dans le ventre des mamans enceintes,
auprès de toi auprès de moi
souffle la résurrection.
 
Ouvrons nos fenêtres pour ce vent qui vient vers nous,
vivons, portés par cette force, ici et maintenant. Amen
 
 
Musique : A toi la Gloire  
 
 
 
 
 
Laissons souffler le vent de la résurrection 
S’il vous plaît : Envoyez nous un message de Pâques, de résurrection et d’espérance. 
Un dessin, une photo prise par la fenêtre, un mot d’encouragement …
nous allons tenter d’en faire une grande fresque virtuelle d’ici dimanche prochain.
Merci d’avance ! 
 
à anvoyer à :  pasteure.chw@gmail.com ou 06 10 13 27 43 

 

Voici un message de Pâques 

 
… de la part de 30 pasteurs de l’Église Protestante Unie de France en région parisienne. Ils et elles repondent tous à la question : Le Christ est réssuscité – et alors ? 
 
 
 
Nos annonces : 
 
Nous espérons que vous allez bien. N’hésitez pas à nous donner de vos nouvelles :
Tel. 01 39 58 50 58 /  06 10 13 27 43 ou pasteure.chw@gmail.com
 
Tous les textes, envoyés les des dernières semaines, ainsi quelques photos du printemps au temple sont disponibles sur notre site :
 
Service numérique inter-paroissial : Vos enfants et petits enfants vous demandent des échanges par whats’ap, des visioconférences, d’envoyer des photos … mais vous avez un peu du mal sur le plan technique ? Pour celles et ceux qui souhaitent être aidés et impressionner ensuite ses proches, voici deux paroissiens proposent leurs services
contact : David tel. 06 52 12 16 64 et
Michaël (uniquement le week-end) tel. 06 27 09 03 85
 
En pièce jointe vous trouvez le message de Pâques, transmise par la pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil National. 
 
Nous vous rappelons la mise en place d’un numéro vert d’écoute :
 
 
 
Avant de nous quitter 
 
Credo (D. Bonhoeffer)
 
Je crois que Dieu peut et veut faire naître le bien à partir de tout, même du mal extrême. Aussi a-t-il besoin d’hommes pour lesquels « toutes choses concourent au bien ».
 
Je crois que Dieu veut nous donner chaque fois que nous nous trouvons dans une situation difficile la force de résistance dont nous avons besoin. Mais il ne la donne pas d’avance, afin que nous ne comptions pas sur nous-mêmes, mais sur lui seul. Dans cette certitude, toute peur de l’avenir devrait être surmontée.
 
Je crois que nos fautes et nos erreurs ne sont pas vaines et qu’il n’est pas plus difficile à Dieu d’en venir à bout que de nos prétendues bonnes actions.
Je crois que Dieu n’est pas une fatalité hors du temps, mais qu’il attend nos prières sincères et nos actions responsables, et qu’il y répond.
 
Bénédiction
 
Dieu devant toi,
       où tu iras, il t’attendra, il sera avec toi.
Dieu derrière toi,
       il sera la force qui te pousse à l’acte.
Dieu autour de toi,
       pour te murmurer sans cesse : « Je suis avec toi, ne crains pas.»
 
 
Musique : Nous sommes liés par une chaîne d’amour 
 
 

 

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