Culte du 16 août 2020

Romain 11 l'olivier 

 

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Proclamation de la Grace de Dieu 

Bienvenue, 

que la grâce et la paix soient avec vous. 

de la part de Dieu, notre créateur, 

en Jésus Christ, qui nous annonce l’amour du père pour ses enfants du monde, 

par le bien du St Esprit. 

 

Prions : 

Seigneur notre Dieu, aujourd’hui c’est ta présence que nous te demandons,

Non seulement pour cet instant de prière mais pour toute notre vie.

Nous avons besoin de sentir que tu es là,

Présent, dans le quotidien de nos vies,

Que nous ne sommes pas seuls, abandonnés à nous-mêmes.

Donne-nous de porter dans nos cœurs

La douce lumière de ta paix.

Aide-nous à orienter nos vies selon ta volonté,

Emplis-nous de Foi, d’espérance et d’amour,

Pour que nous marchions joyeusement sur nos chemins.

Fais renaître en nous le désir de te servir

Et donne-nous les forces nécessaires pour chaque jour.

Dans les difficultés, redresse-nous,

Dans les incertitudes, donne-nous la confiance.

Que ton évangile rayonne sur la terre

Et que partout ton Esprit-Saint suscite des témoins  de ta grâce. Amen.

 

Louange  Psaume 67 

Dieu, accorde-nous ta grâce et bénis-nous ; fais briller sur nous la lumière de ta face. 

Ainsi l’on saura sur la terre comment tu interviens ;  on saura parmi toutes les contrées que tu es le sauveur.

Que les peuples te louent, Dieu,

que les peuples te louent, tous ensemble !

Que les multitudes expriment leur joie par des cris,

car tu juges le monde de façon équitable,

sur la terre tu conduis les populations.

Que les peuples te louent, Dieu,

que les peuples te louent, tous ensemble !

La terre a donné ses produits ;

Dieu, notre Dieu, nous bénit !

Oui, que Dieu nous bénisse,

et que les populations les plus lointaines

reconnaissent son autorité !

 

Chant indiqué :   21 / 07, 1.2.5.   Qu’aujourd’hui toute la terre (page 235)  

 

Volonté de Dieu 

Esaïe 56.1-7

1Voici ce que le Seigneur déclare : « Respectez le droit, pratiquez la justice, car le salut que j’apporte est proche et ma justice est sur le point de se révéler. 2Heureux sera celui qui fait ce que j’ai dit, qui s’y tient fermement, qui observe le sabbat sans le profaner et s’interdit de faire quelque mal que ce soit ! »

3Il ne faut donc pas que l’étranger qui s’est attaché au Seigneur aille s’imaginer : « Le Seigneur m’exclut sûrement, à l’écart de son peuple. » L’eunuque ne doit pas non plus se dire : « Je ne suis qu’un arbre sec. » 4Car voici ce que le Seigneur déclare : « Si un eunuque observe mes sabbats, s’il choisit de faire ce qui m’est agréable, s’il demeure fermement attaché à mon alliance, 5alors je lui réserverai, sur les murs de ma maison, un emplacement pour son nom. Ce sera mieux pour lui que des fils et des filles. Je rendrai son nom éternel, rien ne l’effacera. » 6Quant aux étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer et pour l’aimer, pour être ses serviteurs, le Seigneur déclare : « S’ils respectent le sabbat sans le déshonorer, s’ils demeurent fermement attachés à mon alliance, 7alors je les ferai venir sur la montagne qui m’appartient, je les remplirai de joie dans ma maison de prière, j’accueillerai avec faveur les divers sacrifices qu’ils m’offriront sur l’autel. Car ma maison sera appelée “une maison de prière pour tous les peuples”. »

 

Prière de Repentance 

Seigneur, 

tu ouvres tes portes à tous les peuples et toutes situations de vie. 

Tu sais que nous avons parfois du mal à faire place dans nos coeurs, dans nos églises, dans notre vie quotidienne, à celui qui ne pense pas comme nous, 

qui ne vit pas comme nous, 

qui s’exprime autrement … 

Pardonne-nous et montre ta patience envers nous, à ce qu’on apprenne à nous accueillir les uns les autres. Amen 

 

Déclaration du Pardon

Avec lui, la bienveillance luit dans nos regards. 

Avec lui, l’allégresse résonne dans le monde, 

Avec lui, notre route est peuplée d’amis.

    Il vient, il entre chez nous! 

grâce à lui nos yeux s’ouvriront, 

grâce à lui, nos oreilles entendront la parole, 

grâce à lui, notre cœur sera en fête!

    Il vient, il entre chez nous, 

C’est lui, le Seigneur, qui bouscule nos habitudes. 

C’est lui le Seigneur, qui balaie nos idées fausses 

C’est lui le Seigneur, qui pardonne nos péchés.

 

Confession de Foi  Comme l’olivier 

Nous croyons en Dieu qui a créé l’olivier

Nous croyons qu’il nous le donne à contempler pour l’harmonie de sa ramure

Pourtant chaque branche est différente des autres, chaque feuille est différente des autres

Pourtant chaque  feuille est issue de la même branche et chaque branche est issue du même tronc

Nous croyons que, Dieu ne reprend jamais ce qu’il a donné (Rom 11, 29) mais que nous vivons tous de sa part. 

 

Nous croyons que la Parole de Dieu est la sève de vie qui coule dans l’olivier

Nous croyons que c’est lui qui nourrit et fait mûrir le fruit sur chaque branche

Nous croyons que l’huile produite par le fruit est l’amour que le Père nous donne par Jésus. 

Nous croyons que c’est notre mission de répartir autour de nous cet amour reçu. 

 

Nous croyons que la colombe qui peut voleter dans les branches en forme de couronne est l’Esprit Saint qui nous unit en Dieu

Nous croyons que chaque branche fait pleinement partie de l’olivier

mais une branche ne fait pas encore l’olivier. 

La où nos branches se tournent ensemble vers Dieu, là il prendra plaisir de venir habiter parmi nous. Amen 

 

chant :  41 / 35,  1.2.3.  Nous t’adorons  (611) 

 

Prière d’Illumination 

Nous te prions,

Seigneur de toutes choses, créateur des créatures, 

auteur de tout ce qui existe. 

Nos mains, nous les tendons vers toi; 

et notre esprit, nous l’élevons à toi.

Nous te prions: envoie sur nous ton Esprit saint; 

donne-nous de comprendre les Écritures, 

de les interpréter avec clarté et dignité, 

pour que ton peuple en retire du fruit.  Amen.

 

Lectures Bibliques 

Romains 11.13-32 

13 Je m’adresse maintenant à vous qui n’êtes pas Juifs : 

je suis l’apôtre destiné aux peuples non juifs et, en tant que tel, je me réjouis de la tâche qui est la mienne. 14 J’espère ainsi exciter la jalousie de mes frères et sœurs juifs pour en sauver quelques-uns. 15 En effet, quand ils ont été mis à l’écart, le monde a été réconcilié avec Dieu. Qu’arrivera-t-il alors quand ils seront de nouveau accueillis ? Ce sera un vrai retour de la mort à la vie !

16 Si la première part du pain est offerte à Dieu, tout le reste du pain lui appartient aussi. Si les racines d’un arbre sont offertes à Dieu, les branches lui appartiennent aussi. 

17 Israël est comme un olivier auquel Dieu a coupé quelques branches ; mais toi qui n’es pas Juif, il t’a greffé parmi les autres branches, comme une branche d’olivier sauvage : tu profites maintenant aussi de la sève montant de la racine de l’olivier. 18 C’est pourquoi tu n’as pas à mépriser les branches coupées. Comment pourrais-tu te vanter ? Ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte. 19Tu me diras : « Mais, ces branches ont été coupées pour que moi je sois greffé. » 20 C’est juste. Elles ont été coupées parce qu’elles ont manqué de foi, et tu te tiens là en raison de ta foi. Mais ne t’enorgueillis pas ! Fais bien attention plutôt. 21 Car, si Dieu n’a pas épargné les Juifs, les branches naturelles, prends garde, de peur qu’il ne t’épargne pas non plus. 22 Remarque comment Dieu montre à la fois sa bonté et sa sévérité : il est sévère envers ceux qui sont tombés et il est bon envers toi. Mais il faut que tu continues à compter sur sa bonté, sinon tu seras aussi coupé comme les autres branches. 23 Et si les Juifs ne restent pas dans leur manque de foi, ils seront greffés là où ils étaient auparavant. Car Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. 24 Toi, tu es la branche d’origine d’un olivier sauvage que Dieu a coupée et greffée, contrairement à l’usage traditionnel, sur un olivier cultivé. Quant aux Juifs, ils sont les branches naturelles de cet olivier cultivé : Dieu pourra donc d’autant mieux les greffer de nouveau sur l’arbre qui est le leur.

25 Frères et sœurs, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages, je veux vous faire connaître ce projet de salut révélé par Dieu : le peuple d’Israël restera en partie incapable de comprendre jusqu’à ce que l’ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. 26 Et c’est ainsi que tout Israël sera sauvé, comme le déclare l’Écriture :

« Le libérateur viendra de Sion,

il éliminera la révolte des descendants de Jacob.

27 Voilà l’alliance que je ferai avec eux,

quand j’enlèverai leurs péchés. »

28 Si l’on considère leur refus de la bonne nouvelle, ils sont des ennemis et cela pour votre bien ; mais si l’on considère le choix fait par Dieu, ils sont toujours aimés à cause de leurs ancêtres. 29 Car Dieu ne reprend pas ce qu’il a donné et il ne change pas d’idée à l’égard des personnes qu’il a appelées. 30 Autrefois, vous avez désobéi à Dieu ; mais maintenant, vous avez connu la compassion de Dieu, parce que les Juifs ont désobéi. 31 De même, ils ont désobéi maintenant pour que la compassion de Dieu vous soit accordée, mais afin qu’eux aussi connaissent maintenant cette même compassion. 32 Car Dieu a enfermé tous les humains dans la désobéissance afin de leur montrer à tous sa compassion.

 

Prédication

L’évangile de ce dimanche (Matthieu 15.21-28) nous raconte un événement qui n’est pas facile à entendre, puisque cela ne correspond pas tout à fait à l’image que l’on s’est faite d’habitude de Jésus. Je vous le raconte : 

Jésus s’est éloigné des territoires juifs, et s’est retiré dans un endroit à l’étranger. Avec des mots d’aujourd’hui, on voudrait dire: il est en vacances. Il cherche peut être aussi l’anonymat, de voyager incognito pour souffler un peu, lui qui est soumis à la pression de la foule qui le suit partout. 

Mais même là, parmi les païens, une femme le trouve et le supplie de venir chez elle pour guérir sa fille : « Seigneur, fils de David, prends pitié de moi ! Ma fille est cruellement possédée par un démon ! »  (Mt 15, 22) 

Jésus , ce Jésus qu’on connait dans d’autres situations comme quelqu’un qui se laisse toucher, émouvoir, un homme d’empathie et de compassion pour toutes sortes de souffrances, ici il se montre d’une froideur incroyable. 

L’histoire raconte, qu’il ne fait strictement rien, qu’il n’adresse même pas un mot à cette femme. Mais la mère en détresse ne cesse pas de crier, et de réclamer de l’aide, à un point que les disciples, énervés par le bruit, demandent à Jésus de faire enfin quelque chose. 

Jésus sort alors pour régler l’affaire et voici ce qui se passe : 

Il dit  « Je n’ai été envoyé que vers les moutons perdus du peuple d’Israël. »

25 Mais la femme vint se prosterner devant lui et dit : « Seigneur, aide-moi ! » 26 Jésus répondit : « Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »  27 « Seigneur, c’est vrai, dit-elle. Pourtant même les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » 28 Alors Jésus lui répondit : « Oh ! que ta foi est grande ! Que tout se passe pour toi comme tu le veux. » Et sa fille fut guérie à ce moment même.

C’est dur comme discours, mais au moins cela se termine bien : A la fin, l’enfant est guérie et Jésus découvre que sa mission va peut être plus loin qu’il ne pensait. 

Cet épisode illustre bien le fait qu’à l’époque on pensait par catégorie  : 

Il y a le peuple juif d’un côté et il y a des païens de l’autre. 

Bien sûr que Dieu veut être là pour les deux, mais cela est bien organisé : 

Il y a des prophètes pour des juifs, et des prophètes pour les étrangers

il y a des lois pour des juifs, et des lois pour les autres 

(mais il y a par exemple le shabat pour tout le monde

il y a un endroit au temple pour les juifs nés juifs, et les autres 

etc    bien qu’ils soient tous des enfants bien aimés de Dieu, 

il y a pourtant à chacun sa place et des limites à ne pas franchir 

Un Jésus, un envoyé, un message, une même nourriture spirituelle, « le même pain » pour les deux parties, cela semblait difficile au départ. Si difficile que même l’envoyé doit être convaincu grâce à la persévérance de la femme.

  • Mais retenons de cette rencontre : Il y a du « pain », une même nourriture spirituelle, pour tout le monde.

Voyons ce qu’écrit et fait l’apôtre Paul (Romains 11). Il se voit comme prophète envoyé aux païens, à lui de partager « le pain » / la nourriture spirituelle  avec les non juifs. La problématique n’est plus la même. C’est acquis qu’on donne le même pain, qu’on mange à la même table du Seigneur, dans un sens symbolique comme pour de vrai dans le partage de l’Agape. 

Pour Paul apparait un autre souci 

Puisqu’on distribue le même pain, le même message biblique, le même enseignement de Jésus parmi les juifs ET les païens, que se passe-t-il avec ceux qui le refusent ? 

Ils sont pour lui comme des branches qu’on a coupées  « parce qu’elles ont manqué de foi » (Rom 11, 20). 

Certes, c’est un jugement sévère de dire de quelqu’un qu’il manque de foi. Pour Paul, ce sont probablement celles et ceux qui ne voulaient pas voir en Jésus le Christ, qui ne voyaient en lui la continuité de l’alliance que Dieu, la continuité de Dieu en œuvre dans le monde. Celles et ceux, comme lui même au départ, qui soupçonnent dans le mouvement qui se crée à la suite de Jésus une hérésie plutôt qu’un mouvement intéressant à l’intérieur du judaïsme. 

  • Oui, Paul est sévère, mais plus encore il met en garde contre tout orgueil, et plus encore il s’oppose à l’idée que chrétiens et juifs ce seraient deux entités complètement et éternellement séparées. 

Ce n’est pas Paul, mais c’est l’histoire du christianisme qui est allée plus loin.  

Qu’ont en commun la cathédrale de Bamberg, de Worms, de Magdebourg ou de Fribourg-en-Brisgau (en Allemagne), de Rochester, Licoln, Salisbury et Winchester  (en Angleterre) et de Reims, de Bordeaux et de Strasbourg (en France) ?

Elles exposent parmi leurs sculptures la métaphore de l’écclésia / église triomphante d’un côté (une jeune femme avec couronne) et la synagogue aveuglée et déchue de l’autre (vieille femme, les yeux bandés, une lance brisée, une thora qui tombe de la main). 

 

Des allégories qui ont pour message : L’église , le christianisme a pris la place du judaïsme. Comme une vieille casserole qui ne sert plus à rien, on la jette dehors et on la remplace par du neuf. L’idée de la substitution s’est depuis gravée dans nos mémoires, parfois même pas consciemment, mais ce n’est pas le message biblique. C’est ni le message de Matthieu, ni de Paul, ni d’un autre livre. 

 

Ecclesia et Synagoga, statues du portail sud de la cathédrale de Strasbourg. (Copies exposées au musée de la Diaspora, à Tel Aviv.) xiiie siècle

Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (France)

 

 

 

Le discours de Paul se fait à l’intérieur du judaïsme et non contre lui. Sa vision se base dans la confiance dans la fidélité universelle de Dieu

Paul commence ainsi : 

Romain 11, 1 Je demande donc : Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certainement pas ! Car je suis moi-même Israélite, descendant d’Abraham, membre de la tribu de Benjamin.

C’est le préambule. C’est l’ouverture qui donne la tonalité. Même si certains n’ont pas la foi de voir ou comprendre ce qui se passe à travers Jésus Christ, ils ne sont ni rejetés, ni  condamnés. 

C’est comme dans un problème de calcul à résoudre. Quand il y a un « + » devant la parenthèse, tout ce qui sera écrit et se passe à l’intérieur de la parenthèse, devient positif et ne peut pas être négatif. La base sur laquelle se fait l’explication de Paul est celle-ci : Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, rien ne mettra terme à son alliance, à son amour pour Israel. 

Toute conviction que Paul expose ici, se passe alors au sein d’une parenthèse devant laquelle Dieu a mis son alliance, son amour, sa fidélité. 

Plus encore :  l’image de l’olivier souligne bien : nous sommes tous liés les uns aux autres, juifs et chrétiens, nous tous sommes nourris par la même sève, par la même promesse de Dieu, la même nourriture spirituelle. 

Rom 11, 18 C’est pourquoi tu n’as pas à mépriser les branches coupées. Comment pourrais-tu te vanter ? Ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte.

Voici le message pour les païens de l’époque de Paul : Quand vous voulez vous approcher du message de Jésus Christ, vous ne le pouvez pas sans faire connaissance des racines, jamais sans la sève qui nous arrive à travers le temps, à travers la foi transmise par nos ancêtres.

Jésus donne accès aux païens à cette sève, Jésus donne une autre lumière sur le message et la promesse transportée à travers le temps, mais jamais l’arbre n’était coupé pour en planter un autre. Sont réunis par la même amour celles et ceux qui se tournent vers le seul et unique Dieu. 

C’est bien aussi le message pour nous aujourd’hui. Malgré les différences qui restent, on ne peut pas être chrétien sans être « juif », c’est à dire sans être à l’écoute attentive du message biblique avant Jésus, sans être à l’écoute de comment les juifs vivent et interprètent leur foi aujourd’hui. 

C’est bien une mise en garde contre toutes sortes de tentations :

  • Au temps de Paul la tentation des païens était de voir dans le christianisme comme une nouvelle branche philosophique isolée, mais Paul a bien insisté pour lier le message chrétien toujours de nouveau à ses racines du judaïsme. 
  • La tentation de l’église à travers les siècles qui ont suivi était de vouloir se mettre à la place du judaïsme, avec beaucoup d’orgueil et de mépris de se croire supérieure et indépendante. C’est ainsi que l’église a préparé le terrain pour des persécutions des juifs, et parfois elle a même collaboré.
  • La tentation de nos jours ? Je dirais, c’est l’ignorance ou l’ indifférence. Au nom d’une tolérance facile, de se contenter de dire : Que chacun fasse comme il veut et pense ce qu’il veut et puis laissez moi tranquille et je vais faire ce que j’ai envie de faire. 

Le message biblique nous appelle à plus. Nous appelle à voir que nous sommes liés et nous invite à l’échange et au débat. S’intéresser à l’autre pour essayer de comprendre ce qu’il croit, essayer de formuler ce que je crois moi, rendre témoignage, sans craindre de heurter mais dans la confiance que nous vivons par les mêmes racines. Dialoguer car nous avons à apprendre et à évoluer ensemble. C’est du travail, mais bien bénéfique et un antidote contre tout fanatisme. 

Amos OZ, écrivain israélien et cofondateur du mouvement La Paix maintenant 

était invité en 2002 à parler devant un groupe de protestants allemands sur le thème 

« Comment soigner des fanatiques ». 

Dans son discours il touche aussi la question du fanatisme qui peut régner sur le plan religieux, par exemple entre chrétiens et juifs. Et il partage avec son auditoire un échange qu’il avait eu lors de son enfance avec sa grandmère. 

Le petit Amos lui avait posé la question : « Grand-mère, quelle est la différence entre un juif et un chrétien ? « 

Et la grand-mère aurait répondu : « C’est simple. Les chrétiens pensent que le Messie est déjà venu et qu’il reviendra un jour. Les juifs pensent qu’il viendra un jour. Alors au lieu de se pourchasser et de se faire la guerre ils devraient tout simplement attendre tous les deux l’arrivé du Messie. Et si le jour de son apparition les chrétiens  disaient: « Nous sommes contents de te revoir, Seigneur. » Dans ce cas les juifs devraient s’excuser auprès des chrétiens. Si par contre, ce jour là le Messie, s’adresse aux chrétiens en disant : Bonjour, je suis heureux de faire votre connaissance ! ce sera le tour des chrétiens de s’excuser auprès des juifs. » 

Très belle image de la part de la grandmère, pour l’expliquer à un enfant, mais je pense qu’une fois adulte, nous pouvons et devons même aller plus loin, pas juste attendre, mais marcher déjà ensemble dans cette direction. 

Une fois qu’on a accepté que nous vivons par les mêmes racines et la même sève, les branches peuvent s’ouvrir  librement et séparément vers le ciel. Chaque branche à sa façon. 

Quand j’ai vécu dans le Sud de la France on m’a expliqué par rapport à l’élagage des oliviers : « Dans un olivier on doit laisser assez d’espace entre les branches qu’une colombe puisse voler dans sa couronne. »

Liées, nourries de la même nourriture, tournées vers le même ciel, et pourtant il n’y a pas une branche semblable à l’autre, et il doit y avoir assez d’espace pour que chacune se développe librement. J’aime bien cette image. Liées et pourtant assez d’espace pour se développer différemment. Que notre relation entre juifs et chrétiens continue ainsi et que la colombe y vole toujours pour nous inspirer. Amen 

 

Musique après la prédication

    

Chant indiqué :   51 / 08   Grandes et merveilleuses    

 

Prière d’Intercession 

Seigneur, le Dieu d’Israël et , par Jésus Christ, notre Père,

nous te remercions pour ta Parole. 

Nous sommes désolés d’avoir été si souvent sourds à Ta parole et aveugles à la lumière d’Israël, et nous sommes désolés de toutes les choses qui ont entraîné notre aveuglement et notre surdité.

Ne cesse pas de nous enseigner, de nous éclairer, de nous guider. 

Dans la lettre aux Ephésiens, l’apôtre Paul nous exhorte à l’unité car il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et père de tous

Nous te prions, Seigneur, pour que nous espérions dans cette unité 

Dans l’évangile de Jean, Jésus nous exhorte à l’amour des uns pour les autres comme signe de reconnaissance des disciples.

Malgré nos différences de cheminement, donne-nous le courage d’aller ensemble annoncer ton évangile

Malgré nos différences de langage, soutiens –nous dans la poursuite du dialogue avec nos frères 

Malgré les tensions qui peuvent surgir, ne permet pas que nous oublions de prier les uns avec les autres

Dans les Béatitudes de l’évangile de Matthieu, il est dit « heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu « 

Nous te prions, Seigneur de faire de nous des messagers de paix ; que par nos comportements et notre attitude, nous aidions à la réconciliation entre les peuples, nous sauvegardions la création

Que par l’assurance que nous avons dans notre foi, nous allions sereinement à la rencontre des autres religions

Seigneur,

Fais que nous puissions remplir de vie ce témoignage: dans la prière et le dialogue, dans l’engagement politique et l’action diaconale, dans la recherche de la vérité et l’amour du prochain.

Nous prions pour tous ceux qui gouvernent dans notre pays et dans tous les pays, pour tous ceux qui ont leur mot à dire, pour tous ceux qui conseillent, pour tous ceux qui participent à la prise de décision : rends-les capables et prêts à travailler pour la justice et la paix. 

Nous prions pour tous ceux qui sont dans l’obscurité, dans l’ombre de la mort – les malades dans leur corps et dans leur âme, les aigris et les rancuniers, les véreux, les captifs, les réfugiés ici et dans le monde entier, les sans-abri et les pauvres, les personnes qui souffrent de la solitude ou de relations devenues tendues, perturbées ou silencieuses : 

Ouvre les à la lumière qui, en Israël et en Jésus-Christ, est pour tous les peuples, pour tous les êtres humains, pour tous les peuples du monde, pour toutes les personnes qui ont besoin d’aide, 

pour toutes les personnes qui ont besoin d’aide, envoie-leur des gens qui sont capables de les réconforter avec le confort avec lequel ils sont eux-mêmes réconfortés.

 

Tous  ensemble, nous te disons la prière que tu nous as apprise : 

Notre Père qui es aux cieux, 

que ton nom soit sanctifié, 

que ton règne vienne, 

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;

pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. 

Ne nous laisse pas entrer en tentation 

mais délivre-nous du mal, 

car c’est à toi qu’appartiennent 

le règne, la puissance et la gloire, 

aux siècles des siècles.  Amen.

 

Envoi / Exhortation 

Maintenant, il faut sortir,

gens de mon peuple, dit l’Eternel notre Dieu !

Ici, c’est le campement d’un instant ; 

le lieu d’une halte,

où Dieu et l’homme s’arrêtent

avant de reprendre la route.

Sortez, gens de mon peuple.

Vous êtes le peuple en partance,

votre terre n’est pas ici entre ces quatre murs.

Vous êtes un peuple en mouvement,

étranger, jamais fixé,

gens de passage vers la Demeure d’ailleurs.

Allez prier plus loin ;

la tendresse sera votre cantique

et la vie votre célébration.

Allez, vous êtes la Maison de Dieu,

les pierres taillées à la dimension de son amour.

On vous attend dehors,

gens de mon peuple !

 

Bénédiction Nombre 6,23-26  

L’Éternel te bénisse et te garde!
L’Éternel fasse luire sa face sur toi et te fasse grâce!
L’Éternel tourne sa face vers toi et te donne la paix!

 

Y’varecha Adonaï v’yishmirecha

Yaer Adonaï panav eleicha vihunecka

Yisah Adonaï panav eleicha

V’yasem l’cha shalom

 

 

 

 

 

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