Culte du 10 mai

Romains 7 entre mal et bien 

Lettre aux confinés du 10 mai 2020

 

Chers amis, 

nous sommes au jour -1 d’une première étape du déconfinement, 

mais nous sommes, à ce jour, à un nombre inconnu de jours avant que nous puissions reprendre nos activités au temple.

Une chose est sûr : Nous sommes dimanche, et c’est un jour pour faire halte et pour se ressourcer. Lire la Bible et prier pour que la lecture nous inspire un message et une aide dans notre actualité. 

 

Voici les lectures proposées pour aujourd’hui : Actes 6.1-7, 1 Pierre 2.4-9 et Jean 14.1-12, mais je propose de méditer la lecture suivante de l’épître aux Romains. 

 

Lectures   Romains 7.14-25 / 8, 1.2.

7, 14 Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis un être de chair, vendu au péché. 15Car ce que je produis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je fais, c’est ce que je déteste. 16Si ce que je fais, c’est ce que je ne veux pas, je suis d’accord avec la loi pour dire qu’elle est bonne. 17Maintenant, ce n’est plus moi qui produis cela, c’est le péché qui habite en moi.  18Je le sais, rien de bon n’habite en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Car il est à ma portée de vouloir, mais non pas de produire le bien. 19Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. 20Si je fais ce que, moi, je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le produis, c’est le péché qui habite en moi. 21Je trouve donc cette loi, pour moi qui veux faire le bien : ce qui est à ma portée, c’est le mal. 22Car, pour ce qui est de l’homme que je suis intérieurement, je prends plaisir à la loi de Dieu, 23mais je vois dans mon corps tout entier une autre loi qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif — captif de la loi du péché qui est dans tout mon corps. 24Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? 25Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur ! Ainsi donc, moi, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché.

8, 1 Oui, il n’y a maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus Christ. 2 Car la loi de l’Esprit saint, qui donne la vie par Jésus Christ, m’a libéré de la loi du péché et de la mort. 

 

Prédication 

  • Si vous vous êtes dit : « Confinement , chouette, j’aurais le temps pour faire ceci, et cela, et enfin aussi … autre chose » –  et que finalement vous ne l’avez pas fait. Cette prédication est pour vous. 
  • Si vous vous êtes retrouvés ces dernières semaines , en faisant le bilan de ce que vous avez réussi dans la vie et que vous avez eu le sentiment : « En regardant de plus près, je n’ai pas fait grande chose. » Cette prédication est pour vous.  
  • Si cela vous est déjà arrivé, de vous être lancé dans une action avec les meilleures intentions du monde, et que finalement on vous l’a reproché ou que cela n’a pas donné de fruits, cette prédication est pour vous. 

( Pour celles et ceux, qui trouvent que tout va bien, et que de toute façon il ne faut pas trop juger, ni soi même ni les autres, vous pouvez lire et voir autre chose.) 

Pour moi même, et pour celles et ceux qui se retrouvent avec moi plutôt dans le premier groupe, voici mes réflexions : 

1. JE – qui suis-je? 
Vingt – quatre fois dans ces quelques lignes Paul écrit « je ». Il se présente, il se dévoile, il confesse ce qu’il pense être. Une présentation devant des personnes qu’il ne connait même pas. Il écrit aux Romains qu’il voudrait bien rencontrer un jour. Chose curieuse dans ces circonstances de dire tout ce mal de lui même :  « 18 Je le sais, rien de bon n’habite en moi » .

En vérité, ce qu’il décrit n’est pas très spécifique pour Paul. 

Nous pouvons facilement remplacer les « je » par « on » ou par « nous tous ». Paul, la vedette parmi les apôtres, au pic de sa carrière, se présente comme un parmi d’autres, partage une philosophie simple et pourtant difficile à avouer : Nous sommes peu de chose. L‘interêt de son constat est qu’il se développe sur une arrière pensée judéo-chrétienne. 

 

2.  Homme de connaissance, mais le mal est couché devant sa porte 

Nous avons un premier regard sur l’être humain (« une anthropologie ») dans les premiers chapitres de la Bible. L’être humain se retrouve doté d’une intelligence qui lui permet de distinguer entre le bien et le mal (Gen 3, 5.6).  Et la première découverte sera pour lui, d’être « nu », d’être vulnérable et fragile et d’en avoir peur (Gen 3, 7.10). Connaitre le bien et le mal, est donc loin d’être réconfortant mais très déstabilisant. Pour illustrer pourquoi c’est ainsi, il suffit de lire le chapitre qui suit: Cain va tuer Abel, son frère, par jalousie, par peur de ne pas être accepté, alors que lui le serait. Et l’auteur de ces lignes met dans la bouche de Dieu la phrase : Gen 4, 6Le SEIGNEUR dit à Caïn : Pourquoi es-tu fâché ? Pourquoi es-tu renfrogné ? 7Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n’agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et son désir se porte vers toi ; à toi de le dominer !

Voilà la réalité de l’être humain : Doté d’une intelligence, certes, mais incapable par moment de maitriser ses émotions et ses désirs, habité par la peur, impossible de dominer le péché. Le péché c’est cette attitude qui empêche de vivre ensemble fraternellement. Le péché c’est quand l’homme voit dans sa fragilité une menace et n’arrive plus à faire confiance, ni à Dieu, ni à l’autrui. Le péché c’est agir pour son avantage au détriment d’autrui et contre la volonté de Dieu. 

Ce péché est devant notre porte … sur le seuil, car c’est en sortant par la porte, en se dé-confinant, en osant la rencontre avec l’autre que les risques surgissent : Nous pouvons ainsi « attraper » la convoitise, la jalousie ou être contaminés par le mépris et les suspicions. 

Dans sa lettre aux Romains, et notamment dans le chapitre 7,  Paul fait de multiples allusions à cette sagesse du premier Testament. Il évoque cette intelligence donnée à l’homme et le mal qu’il a à s’en servir convenablement. Au verset 18 il reprend cette idée du mal devant notre porte, mais il va encore plus loin:« Cela m’habite » …dit Paul, ou littéralement : « il est entré par ma porte ». Nous sommes devenus inséparables. Ce qui était au départ une bête devant la porte, est devenu un animal de compagnie constant.

 

3. Corps et péché, le corps de la grande famille en Christ 

Pour préciser, et contre tout malentendu : Même si Paul oppose la loi spirituelle et le péché qui habite le corps, la chair … cela n’a rien à voir avec ce qu’est devenue, dans l’histoire de l’église, l’idée d’un péché charnel, une doctrine qui méprise le corps et toutes les désirs et besoins qui vont avec, la sexualité, manger, boire … se faire du bien. 

Je ne vois pas cela chez Paul. 

Je crois plutôt que pour lui, notre chair, notre corps, est signe de notre existence terrestre (cf I Cor 15). C’est la maison que nous habitons, c’est notre condition d’êtres humains. Et dans cette condition nous avons parfois,  ou souvent,  du mal à maitriser le chaos de nos actions. La loi nous dit bien ce qu’il faut faire, mais l’application se fait attendre. 

Je pense au code de la route. Pour un permis de conduire nous apprenons le code de la route et comment conduire une voiture, mais cela n’empêche pas de commettre des accidents. Mon beau père disait à ses enfants à juste titre : « Le permis donne la permission de conduire. Cela ne veut pas dire qu’on sait conduire. Il faut s’entraîner et rester vigilant. » 

Paul prêche dans le même sens. Et le chantier principal que nous avons à travailler, d’après lui, le grand thème qui traverse toutes les écritures de Paul, c’est le « vivre ensemble », c’est la vie fraternelle. « Cain, où es ton frère ? » Une première question dans la Bible. Et Paul, sans cesse, nous renvoie à être frères et soeurs les uns pour les autres  :

  • être frères et sœurs, en cherchant des compromis dans la diversité de convictions et comment le vivre en église (Gal 2) 
  • être frères et soeurs en apaisant des relations déséquilibrées dans la société de son époque; par exemple la relation entre homme et femme, ou maitre et esclave (Gal 3) 
  • être frères et soeurs, en dominant tout ce qui veut nous éloigner les uns des autres, par exemple combattre son propre orgueil et savoir reculer pour laisser la place à son prochain et finalement laisser la place à l’amour comme lien entre nous  (I Cor 12 et 13).

Le vrai corps, se définit par nos relations et le fait de collaborer les uns avec les autres. Et ce corps là, la collectivité, nos relations de toutes sortes, est toujours en danger de dégénérer vers le mal, de devenir un enfer plutôt (Sartre) qu’un réseau de solidarité. 

 

4.  La paix comme exemple de la fragilité et vulnérabilité du vivre ensemble 

Prenons un exemple : La Paix. 

Nous célébrons des dates marquantes ces jours-ci. 

8 mai 1945 – 2020 = 75 ans d’armistice et fin de la deuxième guerre mondiale 

5 mai 1949 – 2020 = 71 ans de l’Institution du Conseil européen 

9 mai 1950 – 2020 = 70 ans de la déclaration de Robert Schumann qui a donné à l’Europe une vision et un point de départ. 

 

Nous pouvons célébrer et dire notre reconnaissance pour tant de progrès acquis : une armistice d’une telle durée, la libre circulation (hors temps de Covid ) et des collaborations diverses. 

En même temps nous ne pouvons pas fermer les yeux devant la bête / les bêtes qui sont couchés devant nos portes et qui peuvent à tout moment menacer la paix acquise. 

70 ans après Schumann nous avons dans presque tous les parlements des représentants qui prônent le nationalisme, qui cherchent à diminuer les projets à l’échelle internationale et sont forts pour présenter face aux problèmes de nos jours un bouc émissaire après l’autre , mais peu de solutions constructives. Nous vivons toujours avec des problèmes de préjugés racistes. Nous observons toujours des attaques contre des lieux de cultes et des religions. Chaque crise, une crise économique ou celle de la pandémie, nous fait sentir le déséquilibre au sein de la société, une précarité qui existe et qui peut être source de conflits à venir.  La paix, nous pouvons la commémorer et la célébrer en ce mois de mai, mais uniquement si nous voyons que cela reste un chantier en cours, et que nous avons à la consolider toujours à nouveau. 

 

5. l’intelligence de connaître ses limites et d’agir en sorte 

Ce que les croyants peuvent apporter dans cette démarche c’est d’abord cet aveu biblique : Nous, les êtres humains, nous sommes « nus », vulnérables, nous sommes loin d’être parfaits. Le mal ne couche pas loin de nous, il nous habite même. Nous sommes à la fois : des gens intelligents qui avons une idée de ce qu’on devrait faire et de ce que la loi nous  demande sans cesse de faire; et en même temps nous avons du mal à la mettre en pratique. Cela nous échappe. 

Mais nous utilisons toute notre intelligence pour suivre la volonté de Dieu, tant qu’elle est à notre portée  (Paul : Ainsi donc, moi, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, …) tout en sachant que cette compétence est bien limitée. (Paul : tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché. (Rom 7, 25)).

Mais pour les croyants c’est finalement cette connaissance de nos limites qui est notre force et ce que nous pouvons apporter à ce monde tel qu’il est. 

Cette connaissance nous évite le piège de se croire propriétaire d’une vérité. Pour Paul aussi vaut la confession que Jean a transmis dans son évangile : La vérité se trouve en cheminant avec le Christ (Jean 14), elle nous précède, nous suivons les traces et les signes, mais elle ne s’achète pas par tranches ou au poids !

Ainsi, nous nous découvrons libérés de l’idée de devoir réussir ( Rom 8, 1.2.). 

Ainsi nous nous découvrons encouragés à tenter de faire au mieux, sans crainte d’échouer. 

Ainsi nous sommes graines d’espérance pour ce monde qui souffre de tellement d’échecs humains. En suivant les ressuscité , les chrétiens font partis de celles et ceux qui se relèvent toujours à nouveau d’une défaite pour une nouvelle tentative.

Certes, le Mal est devenu notre animal de compagnie, mais tant que nous tentons de l’apprivoiser tous les jours de nouveau, nous faisons rayonner la présence de Dieu parmi nous. 

Dans notre groupe de prière sur whats ap circulait cette prière que je partage ici plus largement:

 

« En face des sombres pronostics apportés par la prospective, 

il importe de se souvenir que, dans les périodes les plus difficiles, 

bien souvent un petit nombre de femmes et d’hommes,

répartis à travers le monde, 

ont été capables de renverser le cours des évolutions historiques, 

parce qu’ils espéraient contre toute espérance. » 

 

« Toi, le Christ, Tu offres un trésor d’Évangile, 

Tu déposes en nous un Don unique,  celui d’être porteurs de Ta vie. 

Mais, pour qu’il soit évident que le Rayonnement vient de Toi et non pas de nous, 

Tu as déposé ce Don irremplaçable dans des vases d’argile,

dans des cœurs de pauvres, 

Tu viens prendre place dans la fragilité de nos êtres, là et non pas ailleurs. 

Alors, sans que nous sachions comment,

Tu fais de nous, si démunis et vulnérables, 

le Rayonnement de Ta Présence parmi les humains.

Amen. »  

 

(Frère Roger, le fondateur de la communauté œcuménique de Taizé) 

 

cantique : Libres de nos chaines 

 

 

Témoignages et salutations

 

Avec quelques paroissiens, on aurait du vivre ce matin, un culte outre Rhin, à Neuwied.

En attendant et espérant une vraie rencontre pour 2021, voici ce qu’ils nous écrivent:

 

  • Salutations depuis Neuwied / Allemagne 

« Bonjour chers tous,

nous espérons que vous êtes en bonne santé, ainsi que vos proches.

Nous sommes désolées que à cause de ‚Corona‘ et son confinement, on ait dû reporter votre voyage en Rhénanie du 7 au 10 mai et votre visite chez nous à une date ultérieure.

Aujourd‘hui nous avions prévu de célébrer ensemble une culte franco-

allemand. Malheureusement cela n‘est pas possible, mais nous sommes liés en pensée.

Nous nous réjouissons de votre visite et du culte ensemble, si possible, au

mois d‘avril 2021.

Prenez bien soin et de vos proches.

Cordialement et à bientôt

Pasteure Julia Arfmann-Knübel, pasteure 

Pasteur Martin Haßler, pasteur 

Conny Achilles et Otto Vriend »

 

  • Salutations depuis Marlow / Angleterre de la part de George Flett

George avait prévu d’être avec nous il y a une semaine. J’ai pris des nouvelles sur comment ils vivent la situation actuellement dans l’église. Voici son retour: 

« Bonjour, Christina,

C’est grand dommage que la visite du jumelage ait dû être annulée. 

En réponse immédiate à vos suggestions je vous envoie ici un video de Marlow que j’ai reçu ce matin. 

cliquez ici pour le lien vers Marlow

J’ai aussi été en contact avec notre pasteur, David Downinig et je confirme de nouveau que nous ferons de notre mieux de vous envoyer quelque-chose de notre église.

Avec les bons vœux de notre église,  George »  

 

 

  • témoignage et début d’une prière par David, paroissien à Marly et Marie, son fiancée, habitant en Allemagne

« Ma copine allemande et moi nous sommes rencontrés lors de mon échange universitaire en Allemagne, elle a appris ma langue et moi la sienne. L’amour par lequel nous sommes portés l’un vers l’autre sera scellé lorsque nous le pourrons. Et j’aime son pays, et elle aime le mien.

La grâce de notre Dieu a maintenu la paix entre nos deux pays depuis 75 ans, merci.

Malheureusement malgré la relation au beau fixe qu’ont entretenu nos gouvernements respectifs, et malgré les multiples appels au respect mutuel, certains mauvais comportements sont toujours présents et ma fiancée en a été témoin. Et la crise que nous traversons tend à les exacerber. C’est triste car les seules choses qui séparent nos deux peuples sont un peu d’eau et quelques lettres. Si nous n’aimons pas notre prochain, notre voisin d’outre Rhin, qui pourrons-nous aimer d’autre ?

 

Prière : Merci Seigneur pour la paix entre nos deux pays, donne nous la capacité d’ouvrir notre esprit et de réellement considérer chaque individu sans ses différences qu’il a avec nous. Seul ton amour peut nous y aider. Fais-le jaillir sur chacun de nous, afin que nous puissions le faire jaillir sur les autres en retour. Amen

 

Continuons la prière, écrite par une personne vivant à la frontière franco-allemande :

 

Prière 

Dieu, Seigneur de tous les peuples,
Aujourd’hui, j’aimerais tout d’abord te dire merci.
Merci pour tout ce qui a changé
depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Nos pays se sont réconciliés,
des préjugés et des haines sont tombés,
des échanges fructueux et des coopérations étroites
sont devenus possibles et même souhaitables.
En tant qu’étrangère, je peux vivre ici, grâce à l’Europe.
Merci pour la paix dans laquelle j’ai grandie.
Merci pour ceux qui ont osé rêver cette paix,
pour les résistants, les audacieux, les bâtisseurs.

 

Mais si je te dis ma reconnaissance,
j’aimerais aussi te livrer
ma frustration et ma tristesse.
Car en ce moment même,
les frontières sont fermées.


Je te confie ceux qui ne peuvent pas voir leurs proches
qui habitent dans le pays voisin.
Je te confie ceux qui travaillent de l’autre côté du Rhin,
ceux qui ont peur de perdre leur emploi,
ceux qui se lèvent plus tôt et qui rentrent plus tard
en raison des contrôles à la frontière.
Et ceux qui se sentent discriminés ou méprisés,
ceux qui souffrent de propos haineux
liés à leur nationalité.


La peur de la maladie fait ressurgir de vieux clichés
qu’on pensait avoir vaincus.
Elle nous pousse à chercher des coupables.
Aide-moi, aide-nous à ne pas chercher
la paille dans l’œil de l’autre
sans voir la poutre dans le mien, le nôtre.
Car la paix commence chez moi.


Lorsque je m’indigne
contre des paroles méprisantes des individus,
qu’elles ne deviennent pas
par mon interprétation et dans ma bouche
des slogans d’une nation contre une autre.
Lorsque je parle de la peur des uns envers des autres,
que je n’essaie pas de dissimuler mes propres angoisses.

 

Dieu, fais de moi, fais de nous des artisans de paix.
Donne-moi de prendre au sérieux ma tristesse
suite à la fermeture des frontières.
Je la préfère à une peur vague et sans objet précis.
Ma douleur me dit combien je tiens
au va-et-vient entre nos pays.


Donne-moi de supporter ma frustration actuelle.
Qu’elle me rappelle
que toute paix est fragile
et jamais chose acquise.
Que c’est à moi
comme à chacun individuellement
d’y mettre du mien.


Je ne veux pas sans cesse critiquer nos gouvernements,
mais prier pour eux,
pour les médias et les journalistes,
pour les nombreuses associations franco-allemandes,
pour les militants qui œuvrent pour la paix,
et pour nos Églises, qu’elles deviennent militantes
afin que ta paix advienne.


Que je n’oublie pas les frontières fermées
devant lesquelles des hommes,
femmes et enfants attendent et souffrent,
que je n’oublie pas les guerres en cours.
Lorsque la maladie nous menace ici,
élargis notre regard bien au-delà de nos frontières,
car ce que nous faisons ici
change ce qui se passe là-bas.

 

Ressuscité, tu nous appelles à la vie,
tu nous appelles à travailler pour un monde meilleur,
rempli de paix, de respect, de bonheur.  Amen

 

 

cantique  :  avec le Christ dépasser des frontières

 

 

Ensemble nous disons

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles. Amen.

 

Bénédiction

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.

 

 

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