L’atelier de formation coupe couture

Tout d’abord je me permets, chers amis lecteurs, de vous souhaiter une année 2016 qui vous permette, dans la grâce de notre Seigneur, d’appréhender avec lucidité et amour les enjeux souvent douloureux de notre époque.

En janvier dernier, l’association « les amis de Kiliba » a organisé son Assemblée Générale. Elle est active et ne demande qu’à prendre de l’ampleur. Si vous souhaitez en faire partie écrivez-nous. Tous les projets prévus en 2015 ont été exécutés et nous en sommes heureux. Pour cette année, pas moins de 6 personnes ont projeté de partir au printemps. Malheureusement le climat politique au Burundi est des plus mauvais et nous devrions rejoindre Bukavu et Kiliba en passant par Goma, capitale de la province du Nord Kivu.

Je vous propose, cette fois-ci, de vous parler de femmes qui ont monté un atelier de couture. Voici leur histoire :

L’ATELIER FORMATION COUPE COUTURE

Depuis 2010, à la demande d’un groupe de femmes, veuves pour beaucoup, nous avons aidé à redonner vie à  un atelier de coupe couture. En effet, ces femmes avaient vu leur atelier saccagé pendant la guerre et elles désiraient reprendre un travail traditionnel qui leur tenait à cœur.

Nous avons participé à l’achat d’une machine à coudre à pédale et à chacun de nos voyages nous leur apportons du fil, des aiguilles et autres petits matériels dont elles ont besoin. Rapidement, elles ont pu se procurer une deuxième machine à coudre, l’atelier prenait forme et elles étaient heureuses. Julienne Bidetwa, institutrice à l’école primaire de Kiliba a rapidement été élue responsable de l’atelier. Christine, épouse du pasteur Philémon Lubungo  fait office de professeur de couture. L’atelier est ouvert deux après-midi par semaine et, depuis 5 ans, beaucoup de femmes ont appris à coudre des vêtements pour les nourrissons, des robes et aussi à broder. L’ambiance de l’ouvroir est excellente et pendant qu’elles cousent, elles devisent entre elles. C’est ce même atelier qui confectionne les costumes des 40 boursières (jupe bleu roi et corsage blanc) pour aller à l’école.

Julienne, Christine et quelques autres femmes  redoublent d’activités et d’imagination pour vendre les vêtements et faire quelques bénéfices. Elles se déplacent sur les marchés à l’entour mais l’argent ne rentre pas. En effet, ou les gens sont très pauvres et achètent des vêtements très bon marché qui arrivent par lots en Afrique des surplus des pays riches, ou les femmes un peu aisées souhaitent porter des vêtements originaux et nos couturières ne peuvent les satisfaire car elles n’ont pas le matériel adéquat. Par exemple les femmes coquettes aiment porter des robes avec beaucoup de broderies et cela n’est possible à confectionner que si on possède des machines à coudre sophistiquées. Elles sont loin de pouvoir répondre à ces demandes car elles n’ont pas réussi à acheter du matériel de base telle cette petite machine à incorporer les boutons pression comme on en voit sur les jeans qui coûte 150 $.

Elles cherchent d’autres solutions… et nous aussi avec elles. Peuvent-elles vendre des robes en France ? Des nappes ? Leur dernière idée est une réussite : sur les 100 $ que notre association leur a donnés en juin 2015 lors de mon dernier voyage, elles m’ont invitée à aller avec elles à Uvira (la ville voisine) pour choisir du tissu « au goût des Françaises » ? Je suis rentrée et ai vendu très rapidement le tissu. Elles ont pu ainsi faire un bénéfice de 60 $. Nous venons de recevoir un nouveau lot de tissus à vendre. Ceci peut, ici en France, nous paraître bien modeste mais c’est la réalité du pays.

Une autre idée pourra je l’espère transformer leur activité. Un grand nombre de jeunes filles du village souhaitent apprendre à coudre. Les responsables sont enthousiastes à mettre sur pied cet enseignement. C’est un projet que l’association « les amis de Kiliba » a décidé de soutenir.

Le nom de cet atelier se transforme il ne se nomme plus Atelier coupe couture mais Atelier formation coupe couture tel que je l’ai indiqué en titre.

Je vous  reparlerai de ce projet lorsque je reviendrai de Kiliba à la fin du printemps.

Merci de continuer à lire ces relations que nous tissons au fil de nos voyages avec des gens qui sont devenus nos amis. Merci au Conseil Régional et à son Président de bien vouloir continuer à donner une tribune à notre aventure humaine commune.

Si vous souhaitez recevoir des informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter.

   

Février 2016   Martine Durand  Association « les amis de Kiliba »  Contacter @CONTACT_132@

 

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