Méditation soirée (15 novembre 2013)

« La fête, (…) c’est le grand emportement contre un ordre avantageux pour en faire jaillir un amour. »[1]

Pour conclure cette soirée, je voudrais tout simplement partager avec vous cette petite méditation de France Quéré sur « Suivre Jésus » :

« Les véritables partenaires de Jésus sont ceux, hommes ou  femmes, qui lui portent témoignage. […] Les disciples ne représentent pas, dans l’ordre de l’annonce, des privilégiés. Les paroles attendues par Jésus, les mots de la conversion, jaillissent comme au hasard en des consciences isolées, chez des inconnus, des modestes, des réprouvés. Ce sont ces obscurs qui allument les incendies de la foi. La Bonne Nouvelle éclate, par intermittence, dans ces exclamations, dans ces gestes qui dressent devant la foule ignorante et les élites réticentes l’impérieuse réalité du Fils de Dieu. L’Évangile est lui-même construit autour de ces noyaux de témoignage. Il est constitué d’une juxtaposition de reconnaissances et celles-ci forment la trame de la prédication. Les disciples et leurs successeurs transmettront, mais le rôle primordial est dévolu à des gens qui, sans connaissance préalable, on fait éclater, pour la première fois, le message de la grâce. Ce sont ces êtres qui portent la dynamique du récit et se révèlent les agents essentiels de la foi. Ils construisent, de leurs mains vives, de leurs consciences étonnées, l’espérance des hommes. Si Jésus n’avait rencontré qu’incompréhension, s’il n’avait pas touché aussi des êtres quelconques, au hasard des foules, l’Evangile serait-il Bonne Nouvelle ? »[2]

A notre tour entrons sur ce chemin de conversion et de témoignage de cet amour premier. Cet amour premier qui fait tomber les murs, les barrières, les frontières que notre société, administrations, et parfois institution construisent dans de long chantier pour reprendre Olivier. Alors comme le propose le commentaire de Ze Bible pour l’épisode de Jésus et de la samaritaine  » à nous aussi, Jésus demande à boire, comme s’il avait soif de nous rencontrer. S’il nous arrive de l’éviter, parfois en nous moquant, il ne lâche pas prise. Il insiste jusqu’à mettre en lumière tous les recoins de notre vie, même les plus sombres. Aux yeux de Jésus, chaque personne a une valeur infinie, même si elle pense le contraire ! »

« Jésus a [donc] soif, au sens littéral d’abord, mais aussi soif de rencontrer les humains et de les rejoindre au plus profond de leur être pour les abreuver. »[3]

Oui chers amis, nous croyons en « Un Dieu qui cherche l’homme et a soif de le rencontrer. Un Dieu qui se laisse trouver là sur la route et qui fait que rien n’est plus comme avant. »[4]

Alors comme avec les disciples, où Jésus déracine pour mieux replanter, nous aussi, après ce temps où nous avons fait plus ample connaissance, nous sommes invité à suivre sans savoir forcément vraiment où nous allons mais en sachant déjà avec qui nous prenons la route. La suivance exige un déplacement et l’entrée dans une mission comme nous l’avons entendu cet après-midi avec Abraham, alors je vous invite à bien dormir avant de découvrir plus encore cette mission demain matin à 8 h 30 …

 

[1] René Char, Les Matinauxcité par Marion Muller Colard dans détails d’Evangile, deuxième édition, Editions Passiflores. 2013 (les pages ne sont pas numérotés dans ce livre)

[2] France QUERE, Les femmes de l’Evangile, Seuil, 1982, p. 185-186

[3] Alain Marchadour, Venez et vous verrez. Nouveau commentaire de l’Evangile de Jean. Bayard. Novembre 2011, p.130.

[4]Fabienne AMBS, Notes bibliques et prédication pour le 03.03.2002. Coordination nationale ERF « Edifier-Former ».

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