Message d’accueil

Quelques paroles d’accueil pour ce premier synode de l’Eglise protestante unie en région Nord-Normandie, ce premier synode pour une nouvelle Eglise, ce premier synode aussi pour un certain nombre d’entre vous, nouveaux délégués, là au nom des églises locales qui vous ont élus conseiller presbytéral et au nom des conseils presbytéraux qui vous ont élus délégué au synode régional.

            En effet au synode régional, on n’y est pas comme cela. On y est parce qu’on y est envoyé ou appelé. Aucun d’entre nous n’est là de son propre chef. Nous sommes là parce que d’autres, dans notre histoire, nous ont fait confiance et ont discerné, reconnu ce mandat, cette mission d’être membre d’un synode régional de leur Eglise.

            Cela est vrai pour chacun des ministres qui n’est ministre de notre Eglise que parce qu’il a été reconnu, oui reconnu dans ce ministère, reconnu liturgiquement et envoyé vers une église locale de l’Eglise réformée de France, et donc aujourd’hui de l’Eglise protestante unie de France. Oui, pour chacun des ministres, il y a au début de toutes choses la confiance de Dieu envers des hommes, envers des femmes, et la confiance des frères et des sœurs en Eglise.

            Pour chacun des laïcs, vieux routards des synodes ou « bleus » des synodes, il y a aussi au début du chemin synodal une confiance exprimée par les membres d’une association cultuelle, par un conseil presbytéral, confiance qui précède donc le fait d’être synodaux.  

            Et c’est bien parce qu’il y a cette confiance première de Dieu, c’est bien parce qu’il y a cette confiance des autres, que nous pouvons, comme cela est dit dans la déclaration d’union, vivre un temps synodal non uniquement comme un passage administratif obligatoire, mais comme un temps d’Eglise porté par un Autre, guidé par un Autre, un temps où il n’y a pas de chef si ce n’est le Christ, le Christ auquel nous sommes les uns et les autres soumis.

            Oui, c’est Lui qui donne vie à un synode.

            C’est dans cette confiance placée en Christ que nous pouvons alors oser assumer pleinement ce ministère de membre d’un synode régional, que l’on soit vieux routard des synodes et que l’on ait l’impression d’avoir déjà tout vécu en synode, ou que l’on soit tout jeune en synode et que l’on ait l’impression que l’on ne comprendra jamais toutes les astuces, toutes les règles.

            Un synode, c’est un temps d’Eglise où justement la confiance première est donnée, reçue, mais en aucun cas n’est à justifier, car le Christ la donne et la redonne, nous la donne et nous la redonne aujourd’hui pour aujourd’hui.

            C’est avec cette notion de confiance qui nous précède que je voulais simplement vous accueillir et accueillir aussi l’Eglise protestante unie en Nord-Normandie comme don de Dieu.

            Vous l’avez remarqué, cette Eglise protestante unie de France a une façon spécifique de naître. Après l’adoption de ses statuts par le synode national de l’ERF, elle est née dans la multitude des églises locales. Oui, ce sont les églises locales qui les premières ont fait leur ces statuts et ont pu s’appeler « Eglise protestante unie de … ». Elle naît en ce mois de mars par les synodes régionaux qui peuvent s’appeler « Synode régional de l’Eglise protestante unie de … ». Et ce n’est qu’au mois de mai, lorsque auront trouvé leur vraie souffle de vie chacune des églises locales, chacune des régions, que nationalement il y aura une Eglise protestante unie de France.

            Nous ne sommes pas Eglise parce que plus haut une institution existe et nous dit de l’être. Nous sommes Eglise parce que le Christ nous rassemble et nous donne d’être. Et parce que nous nous reconnaissons frères et sœurs, nous pouvons réaliser l’Eglise au-delà de la communauté locale dans une communion de communautés, dans une union d’églises locales.

            Et c’est là que naît une région. Et c’est parce que nous pouvons aller un peu plus loin dans notre regard, que nous pouvons reconnaître, au-delà de notre région, d’autres frères et sœurs avec qui nous sommes en pleine communion, que peut voir le jour une union d’églises.

            Je ne sais pas si dans tous les dédales des décisions synodales ou des dossiers synodaux qui ont conduit à l’adoption d’une nouvelle constitution, d’un nouveau calendrier de vie, nous avions pleinement saisi cela.

            Mais chacune de nos communautés a été Eglise protestante unie avant même que n’existe un synode national de l’Eglise protestante unie de France, avant même que ne soit élu un conseil national de cette église.

            Et c’est peut-être là que se dit ou que se traduit toute la confiance que Dieu nous fait et qui nous permet de vivre la mission à travers les ministères personnel et collégial, de l’annonce de l’Evangile, en offrant cette lumière qui habite même les plus profondes ténèbres et qui fait qu’elles sont alors elles aussi lumière comme nous le dit le psaume de ce jour.

            Alors oui, bienvenue à vous membres de l’Eglise protestante unie en Nord-Normandie pour vivre ce temps de synode. Il sera aussi un temps où nous apprendrons à faire connaissance les uns avec les autres.

            Aussi, je dirais aux vieux routards des synodes : « N’allez pas trop vite dans ce qui vous semble évident afin que les nouveaux puissent marcher à votre pas ». Rien n’est évident et pourtant tout est donné, ce temps comme chaque temps.

            Que ce synode soit guidé par l’Esprit-Saint et qu’il nous soit donné de le vivre en confiance et sagement. Merci.

 

                                                                                              Pasteur Olivier Filhol

                                                                                              Dieppe, le 16 mars 2013

 Message d’accueil enregistré et transcrit par la suite.

Contact