Message du président au SRNN 2013

             Chers Frères et Soeurs et chers Amis,

 

    J’ai envie de dire depuis cette estrade : « Il est beau le visage de notre nouveau synode ! ». Enfin, depuis que l’on en parlait, depuis que l’on se posait la question de savoir comment on allait pouvoir se réunir, comment on allait pouvoir se retrouver, nous sommes, en synode, au cœur de cette nouvelle région.

   Nous avons pris le temps. Il a fallu du temps. Il y a eu des étapes ecclésiales, des étapes communautaires, des étapes institutionnelles, mais ça y est nous y sommes, et maintenant, j’allais dire, comme certains me l’ont dit, « il faut bien faire avec ». Avec cette nouvelle réalité bien sûr, les uns avec les autres, faire avec nos histoires, avec notre présent et faire surtout en vue de notre futur, de notre futur commun.

   Alors, rappelez-vous… Rappelez-vous comment nous avons essayé de baliser les étapes jusqu’à aujourd’hui. Il y a quelques années, nous avions fait le pari d’une Eglise audacieuse, de la reconnaissance, capable de s’ouvrir à l’accueil de tous. Audacieuse, pour pouvoir sortir de ses routines, de ses habitudes, de ses conforts, car, pour la région Nord-Normandie historique, il fallait faire ce pari de pouvoir sortir de ses habitudes, de ses repères, de ses frontières. Une Eglise audacieuse et une Eglise de la reconnaissance, car sans se reconnaître frères et sœurs, comment faire le pari de la confiance, du vivre ensemble. Mais aussi une Eglise de l’accueil, de l’accueil mutuel, car aujourd’hui nous sommes toutes et tous nouveaux les uns pour les autres. Il n’y a pas, du moins je l’espère, dans nos têtes, les anciens qui connaissent la région et les petits nouveaux qui ont tout à découvrir. Non, car les anciens de la région ne connaissent pas encore grand-chose de l’Oise ou de Marne-Ardennes. Nous sommes  toutes et tous nouveaux les uns pour les autres.

   Nous demeurons donc cette Eglise, cette Eglise audacieuse de la reconnaissance, ouverte à l’accueil de tous. Et cela par grâce. Non peut-être parce que nous l’avons choisi, mais parce que Dieu nous a conduits jusqu’à cette nouvelle réalité. Il nous a accompagnés, Il nous a donnés de pouvoir, comme je le disais l’année dernière, traverser sereinement les saisons de la vie, traverser les hivers de naissance, d’incarnation, les printemps de résurrection, de vie nouvelle, les étés de transfiguration, de manifestation de la gloire de Dieu, les automnes de réforme, de reformation. Dieu nous a accompagnés dans ces étapes, membres des synodes Nord-Normandie, de l’Est, de la Région Parisienne. Nous avons vécu l’année écoulée en réalisant ce qu’à travers ce projet de nouvelle région, Dieu faisait naître de nouveau pour nous, ce que Dieu ressuscitait en nous, ce que Dieu transfigurait, afin qu’ensemble, au cœur de ce monde, nous soyons les uns avec les autres signe et manifestation de sa gloire. Nous sommes à l’automne, dans le temps de la réforme, de la reformation, déjà en route vers 2017.

   Sur ce chemin de nouvelle région, il y a un mot que j’ai entendu, reçu, sans savoir toujours comment l’interpréter au fil de mes rencontres d’églises locales, de consistoires ou de groupes divers. Beaucoup d’entre vous, ou en tous cas beaucoup de ceux que vous représentez à ce synode, ont eu cette phrase : « Ah ! cette nouvelle région, quel chantier ! ». Comment entendre et comment en tant que président du conseil régional recevoir cette phrase : « Quel chantier ! ». De façon positive : « Ah ! c’est chouette ! On est au  travail. C’est un beau chantier. » Ou alors, de façon plus négative : « Quel chantier vous nous faîtes là, parce que vous nous changez la re(li)gion quoi ! » Et je n’ai pas voulu répondre ou essayer de chercher ce qui se cachait plus loin. J’ai tout simplement accueilli ce que cela disait de changements, de difficultés peut-être à savoir vers où l’on partait, puisque l’on nous avait dit : « Va, quitte ton pays, quitte ta région, quitte tes repères, et tu verras où le Seigneur te conduira ».

   Cette réflexion qui m’a été faite maintes fois a cheminé et aujourd’hui je voudrais, pour ce temps de message, essayer de réfléchir un instant avec vous à ce qu’est un chantier. Qu’est-ce qu’un chantier ? Nous avons toutes et tous dans la tête, lorsque l’on prononce ce mot, des images bien précises : le chantier de notre maison, si nous en avons construit une ou retapé une, le chantier de la rue qui nous embête pour sortir de chez nous, le chantier qui coûte des sous et qui ne servira peut-être pas à grand-chose.

   Qu’est-ce qu’un chantier ? Il y a des points communs à tous les chantiers, que ce soit les petits chantiers de la vie ou les grands chantiers d’une société. On va en cibler quelques uns. Pour vivre un chantier, aujourd’hui, on commence par faire des fouilles ; ensuite, on terrasse ; enfin, on pose des fondations. Et à travers ces trois premières étapes, on ne voit toujours rien de ce que l’on est en train de construire. Des fouilles pour ne rien perdre du passé, pour garder tout ce que les générations précédentes ont vécu, posé, et pour inscrire le futur dans l’histoire. D’abord faire des fouilles. Une fois que l’on a compris comment on en était arrivé-là, ce qui avait été vécu-là, alors on terrasse. On fait tout redisparaître. Terrasser, ce n’est pas niveler. Terrasser, c’est redonner au sol sa possibilité de porter un nouveau vécu. Terrasser, c’est respecter les pentes pour le bon écoulement des eaux. Terrasser, c’est respecter la viabilité du terrain. Et ce n’est qu’une fois que l’on a terrassé, redonné cette capacité à vivre, que l’on va poser des fondations. Et, l’avez-vous remarqué, pour poser des fondations, on recreuse là où on avait creusé hier pour faire des fouilles, là où l’on a comblé pour terrasser le terrain. On va poser enfin les fondations qui doivent avoir comme réalité de pouvoir supporter ce qui va s’élever.

   Dans notre projet régional, je crois que ces trois étapes, nous les avons vécues. Elles sont un petit peu derrière nous et bien présentes encore aujourd’hui et elles le seront encore bien  demain. Nous avons pris le temps des fouilles, ah ! peut-être pas archéologiques, mais nous sommes quant même remontés à des décisions synodales de 1970, qui avaient donné à l’époque naissance aux régions telles qu’on les connaissait. Et nous avons essayé de comprendre pourquoi quarante ans plus tard, il fallait redistribuer les cartes. Nous avons donc fait le travail des fouilles d’une histoire que nous connaissons maintenant un peu mieux, car en fait qui d’entre nous était présent aux décisions synodales de 1970 ? Pas de mains qui se lèvent. Donc, c’était vraiment un travail de fouilles, presque archéologiques, en Eglise. Puis, nous avons, je crois, terrassé le terrain, c’est-à-dire que nous avons essayé de prendre cette photographie régionale, nouvelle région, en essayant de se dire : « Eh bien oui, c’est viable et nous allons faire le pari de vivre, de vivre cette nouvelle région que Dieu nous donne et que nous nous donnons. » Enfin, nous avons posé des fondations. Nous pourrions penser que les plus importantes étaient les décisions synodales qui actaient les choses. Je crois que les plus importantes de ces fondations sont les liens que nous avons tissés en nous rencontrant, en essayant d’apprendre à nous connaître, petit à petit, simplement, sans brusquer les choses, en essayant de respecter l’histoire de chacun, en essayant de découvrir que, pour les uns et les autres, il était peut-être difficile de se projeter encore. Mais comment se projeter déjà dans une maison dont il n’y a que les fondations ?

   Ainsi, nous pouvons poursuivre ce chantier. Si nous avons pris le temps des fouilles, le temps du terrassement, le temps des fondations, ce n’est pas pour rien. Maintenant, il faut voir comment le chantier va se planifier. Alors, une fois que les fondations sont posées sur un chantier, c’est comme pour l’avant, il y a plusieurs étapes. On voit apparaître les murs maîtres, les dalles. Et lorsque cela a assez séché, peuvent s’y appuyer des cloisons. Sur ces murs, dans ces cloisons, on veille à ce qu’il y ait des portes et des fenêtres. Et lorsqu’on estime que l’on est assez avancé, qu’il n’y a plus à élever, on pose une charpente, une toiture et pour le folklore un petit bouquet sur la cheminée.

   Eh bien, dans l’Eglise, pour notre projet tout se planifie de la même façon. Il y a aussi en Eglise l’importance d’avoir les murs maîtres, les piliers, les choses sur lesquelles nous allons pouvoir nous appuyer, nous reposer, et ils ne sont peut-être pas matériels. Il y a avant toutes choses, comme murs maîtres, l’assurance de la présence du Christ à nos côtés, à chaque étape. Il y a comme murs maîtres la Parole de Dieu, parole de vie, qui est la seule raison d’être du projet que nous poursuivons. Il y a la mission confiée à l’Eglise et la certitude que par le Christ, par l’Esprit, nous sommes frères et sœurs, non parce que nous avons choisi de l’être, mais parce que le Seigneur nous donne de l’être les uns pour les autres.

   Voilà peut-être, au cœur de notre projet de vie d’Eglise, ce que peuvent être les murs maîtres. Ils ne sont pas ce que nous maîtrisons. Ils sont ce que Dieu nous donne et que nul ne peut détruire, parce qu’inlassablement, par amour, jour après jour, fidèlement, Il les  consolide, et cela Lui seul peut le faire. Alors oui, chers amis, avons-nous foi dans ces murs maîtres qui sont déjà élevés, dont nous ne sommes pas à l’origine, mais que nous avons à découvrir, à recevoir comme garants de ce que nous bâtissons ensemble. C’est bien sur la présence du Christ, c’est bien sur la Parole de Dieu, c’est bien sur avec l’assurance que l’Esprit-Saint donne sens à nos paroles et à nos actes, que nous pouvons alors penser à la façon dont nous allons organiser l’édifice, en suscitant au cœur même de nos vies d’Eglises, locale, consistoriale, régionale, des espaces de vie destinés à l’une ou l’autre activité de la vie d’Eglise.

   C’est là qu’apparaissent les cloisons de la vie d’Eglise. Il faudra bien l’espace de la catéchèse. Il faudra bien l’espace de la diaconie. Il faudra bien l’espace du témoignage. Il faudra bien l’espace de l’évangélisation. Il faudra l’espace des visites et il faudra l’espace de l’accueil… Sur ces cloisons adossées aux murs maîtres, veillons à garder la possibilité de toujours mettre des portes et des fenêtres. Des portes et des fenêtres, car aucune activité de l’Eglise ne peut se suffire à elle-même. Nous avons toujours besoin d’aller de l’une à l’autre pour être édifiés les uns par les autres, pour être accompagnés les uns des autres. Il n’y a pas la catéchèse qui s’auto-suffit, il n’y a pas de ministère de la visite qui s’auto-suffit… Mais il y a une catéchèse qui répond à la visite, à l’étude biblique. Il y a une diaconie qui répond à l’annonce de l’Evangile… Et c’est grâce aux portes et aux fenêtres que nous ouvrons d’une activité sur l’autre, d’une communauté sur l’autre, d’une région sur l’autre, que nous pouvons découvrir combien cet espace, cet édifice est vivant, abrite la vie.

   Ces fenêtres, et ces portes ne nous ouvrent pas uniquement les uns aux autres, mais elles nous permettent de rester ouverts au monde. L’édifice ne doit pas prendre le risque de devenir une propriété privée. L’Eglise doit rester un espace public et dans l’espace public. Oui, cultes publics, réunions publiques. Et pour cela il faut avoir à cœur ces convictions, cette assurance de la foi afin de ne pas prendre peur face aux bruits du monde, mais de savoir, au nom du Christ, écouter, accompagner, et peut-être, pouvons-nous l’espérer, apaiser les cris du monde. Ces portes et ces fenêtres sont la meilleure parade à la xénophobie et au racisme. Elles permettent à chacun de pouvoir découvrir qu’il y a au sein de l’Eglise, pour le blessé de la vie ou des paroles propagées, une place, une oreille, non pour faire bien, mais parce que l’Evangile nous dicte cette attitude au cœur du monde, de génération en génération. Nous ne serions plus une Eglise de l’audace, de la reconnaissance, de l’accueil, si nous prenions le risque de faire surveiller nos portes. Alors oui, chers amis, l’édifice que nous bâtissons ensemble, il est tout à la fois pour nous et toute à la fois je crois dans cette société, pour le monde.

   C’est pour cela, qu’au-dessus de ces murs maîtres, qu’au-delà de ces cloisons, il y a une charpente et il y a une toiture. Lorsque la toiture est posée sur un chantier, on se dit : « On va pouvoir travailler à l’abri. » Quel est l’abri pour le chantier de l’Eglise ? Oui, peut-être une toiture image de la main bénissante de Dieu, qui couvre de son ombre apaisante chacune des rencontres, chacun des accueils qui se vivent-là, au nom du Christ. Le chantier n’est pas pour autant terminé avec la toiture et le petit bouquet dans la cheminée. Parce qu’une fois que les murs maîtres, que les cloisons, que la toiture sont posés, il reste l’électricien, le plombier, l’escalier pour monter à l’étage, et il faut là organiser les choses. Car le gros œuvre généralement ça se passe bien. On ne prend pas trop de retard pour le gros œuvre, sauf s’il y a un gros gel.

   Mais alors après, pour les petites mains, qu’est-ce que c’est compliqué ! Le plombier ne peut pas passer parce que l’électricien n’est pas passé. Mais si le plombier n’est pas passé pour mettre …, l’électricien ne peut pas mettre… Et à ce moment-là, tout devient compliqué. Dans l’Eglise, c’est parfois un peu pareil. Lorsqu’on essaie d’harmoniser les acteurs du chantier, non pas pour les uniformiser, mais pour faire en sorte qu’ils travaillent de concert, c’est là que tout devient un vrai chantier. Discerner des priorités, parce qu’on en est bien conscient, nous ne pouvons pas tout faire, pas tout accueillir, en tous cas dans un seul lieu, dans un seul style de réunion. Nous sommes bien conscients que pour la catéchèse : « Ah ! peut-être qu’il faudrait la faire différemment, mais en fait qui peut la faire, et puis on n’a plus assez de monde et puis parfois on n’a plus assez d’enfants, et puis …. Ouh la la, quel chantier ! ». « Et puis les cultes le dimanche matin, il faudrait qu’il y ait un culte dans chaque temple, tous les dimanches, mais on n’a plus assez de pasteurs ou de prédicateurs laïcs… Ouh la la, quel chantier ! ». « Et puis nos lieux, il faudrait quand même les mettre en conformité par rapport à l’accessibilité parce que la loi … Ouh la la quel chantier ! ».

   Eh oui, où en est aujourd’hui le chantier ? Il y a en fait un tas de chantiers. Comment nous mettons-nous au service de ce(s) chantier(s) ? Car depuis tout à l’heure, il y a des hommes et des femmes dont je n’ai pas parlé. Ce sont tous ceux qui passent sur le chantier, qui se succèdent, tous ceux qui sont là, apportant chacun leur petite pierre, sachant qu’aucun ne peut tout faire, mais que chacun est « obligé » de faire quelque chose pour le tout. « Obligé », parce qu’il a lui la formation, parce qu’il a lui le charisme, parce qu’il a lui le goût de la décoration, « obligé » non pas parce qu’on l’oblige, mais parce que le charisme qu’il a l’oblige à participer de cette façon-là. Je crois qu’en Eglise, en région, et dans chacune de nos communautés locales, nous sommes invités à nous poser cette question : « Quel charisme ai-je? », non pas pour moi, non pas pour me faire plaisir, mais pour le bien commun, pour le projet de tous.

   Alors, nous allons bien voir si ce synode nous permet d’aménager une pièce, deux pièces. Ne nous leurrons pas, on n’en fera pas cinquante ! Si ce synode nous permet d’ouvrir en confiance une porte, deux portes, une fenêtre peut-être pour risquer un regard vers l’extérieur. Il faut peut-être commencer petit, mais il ne faut pas économiser ce que l’on peut faire, même si l’on se pense petit. Et puis réaliser, chers amis, la présence à nos côtés de notre Union et de l’ensemble des Eglises chrétiennes des autres familles, réaliser que la mission de l’Eglise dépasse chacune de nos Eglises particulières, et se trouve dans une mission commune, l’annonce de l’Evangile au monde d’aujourd’hui. Donc, chers amis, nous qui vivons dans cette dissémination du protestantisme, osons là aussi vivre l’annonce de l’Evangile avec les frères et sœurs en Christ que le Seigneur nous donne et pas uniquement avec ceux qui se reconnaissent dans une déclaration de foi ou une déclaration d’union. Aujourd’hui, soyons Eglise en confessant, mais alors là du fond du cœur, de tout notre être :  « Jésus-Christ est le Seigneur ! ». Et de là, tout découle. Et de là, nous sommes « protégés » des communautarismes qui sont si mortifères. Et par là, est donnée toute la dimension de nos communautés, qui n’est plus liée alors à un territoire, à une géographie, mais qui demeure liée au Christ.

   Poursuivons ensemble le chantier. Ne pensons pas qu’il soit fini. Il est pour notre génération, il est pour la génération qui nous suivra. Mais poursuivons ce chantier en veillant à toujours l’adapter aux réalités que nous découvrons, en veillant surtout à ne pas le vider de son sens premier pour complaire aux lobbyings, aux modes de communication, au vocabulaire de la communication moderne. N’oublions jamais qu’une confession de foi, « Jésus-Christ est le Seigneur », peut être tout à la fois la fondation, le mur maître, la raison des cloisons, l’obligation aux fenêtres et aux portes et la bénédiction qui donne au projet de vie de porter fruit. Une seule confession de foi : « Jésus-Christ est le Seigneur ». C’est en s’appuyant sur cette confession de foi, c’est en osant la proclamer, la traduire en paroles et en actes pour aujourd’hui, qu’alors notre projet d’Eglise sera porté par la foi, l’espérance et l’amour, les trois piliers de la spiritualité. C’est alors que notre projet de vie d’Eglise sera vécu dans les trois dimensions de la vie communautaire : la louange, l’annonce de l’Evangile, la diaconie. Et c’est là que se trouvent tout à la fois la bénédiction de Dieu et les fruits de la bénédiction de Dieu, pour nous et pas seulement pour nous, mais pour tous ceux et toutes celles qui gravitent autour du chantier, autour du projet, tous ceux et toutes celles qui ont envie de s’arrêter un instant et qui ont besoin, de façon vitale d’être reconnus dans leur choix, accompagnés dans leur choix, visités sur leur lieu de vie, sans se sentir récupérés, sans se sentir devenir la propriété d’un autre, parce que le Christ nous appelle et les appelle à la liberté et non à l’esclavage, parce que le Christ nous libère et les libère nous permettant d’accompagner leur vie comme Il accompagne nos vies. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exigences, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir d’incompréhensions ou de divergences de points de vue. Mais la priorité des priorités, c’est de poser-là l’assurance que le salut a été acquis par Grâce, par le Christ à la croix, c’est la priorité de la proclamation de cette confession de foi : « Jésus-Christ est le Seigneur ».

   Alors, nous allons poursuivre la route. Je crois que le Seigneur promet notre région à de belles naissances, à de belles résurrections, à de belles transfigurations et à de belles réformes. Je le crois. Et je crois, qu’ensemble, dans la collégialité de tous les acteurs du chantier, dans ce respect mutuel, dans cette unité nécessaire, dans cette sagesse que Dieu nous donne, je crois que nous sommes capables de relever ce défi qui nous a été lancé et que nous avons accepté, d’être cette région Nord-Normandie aujourd’hui, parce que le Christ, aujourd’hui, nous reconnaît tel que nous sommes-là : une région élargie, se cherchant encore, mais une région bénie. Oui, bénie par Celui qui nous donne d’être et à qui nous voulons rendre tout honneur et toute gloire. Alors, chers amis, chers frères et sœurs, relevons les manches ! J’allais dire au travail …, non…A la mission ! Pour se donner des forces, un petit apéro et un repas de bienvenue, pourquoi pas ! Le Seigneur n’est sûrement pas contre, lui qui a vécu la convivialité et l’hospitalité des repas partagés. Alors oui, que vraiment au-delà des mots, il y ait des rencontres et que ce synode soit beau en découvertes, qu’il soit beau aussi en promesses. Un très bon synode.

 

Merville, le 15 novembre 2013

Pasteur Olivier Filhol,

Président du Conseil régional Nord-Normandie

 

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