Chers amis,
De l’hiver au printemps les jours vont croissant l’aube est plus matinale avec chaque lever de soleil, l’oiseau chante plus tôt sa joie en attendant la douceur du printemps.
De Noël à Pâques l’Eglise chemine comme de l’enfantement à la résurrection, la flamme vacillante au coeur de l’hiver laisse la place à l’aube du matin de la vie retrouvée, l’Eglise chante sa joie et sa reconnaissance pour la présence quotidienne du Sauveur.
Si en cette saison, si en ce temps de l’Eglise nous avançons pas à pas, méditation après méditation, de rencontre en rencontre, de mission en mission, il arrive que la clarté du matin soit voilée par un nuage qui passe, que la force de vie soit fragilisée par un événement dramatique. Cela est vrai pour la nature qui va de réveil en réveil. Cela est vrai pour chacune de nos vies qui va de présent en présent. Cela est vrai pour chacune de nos communautés qui va de projet en projet. Cela est vrai aussi pour notre société qui va d’actualité en actualité, pour le monde qui va de nouvelle en nouvelle…
Et dans ce mouvement de la vie, dans cette succession des temps Dieu mystérieusement trace un chemin et y pose les signes du Royaume qui vient. Ils sont là pour garder vive la lumière de l’espérance. Ils sont là pour garder forte l’espérance de la foi. Ils sont là pour garder ferme la foi des témoins d’aujourd’hui.
Oui, les signes sont là, divers pour chacun mais disant à tous la présence de Dieu à nos côtés.
Il y a le buisson qui ne se consume pas et qui témoigne ainsi de l’Eternel présent qui se nomme « Je suis ».
Il y a la rosée du matin qui devient manne, cette nourriture nécessaire pour l’étape du jour présent.
Il y a un puits de la rencontre où se distribue une eau qui par Grâce devient en nous fontaine de vie éternelle.
Il y a une parole échangée qui fécondée par l’Esprit se révèle être bonne nouvelle pour notre aujourd’hui et celui de monde.
Il y a la main tendue qui invite au compagnonnage, à la solidarité et qui signifie la main de bénédiction.
Il y a tous ces petits signes de la vie au creux desquels Dieu dépose un souffle de vie qui nous entraîne dans l’élan de la foi et nous porte vers la pleine réalisation de la promesse.
Car par-delà tous ces signes il y a …
Il y a la croix dressée au Golgotha, signe de la vie offerte pour sauver la Vie, support de la vie mortelle promise à la Vie éternelle, lieu du cri de révolte face au ressenti de l’abandon, du cri de confiance dans l’abandon aux mains du Père.
Il y a la croix du Golgotha signe du Salut offert par Grâce, fragile lumière demeurant présente dans les ténèbres de la Terre, prémices de l’aube du jour nouveau, du matin de la Vie ressuscitée.
De Noël à Pâques nous cheminons de la vie à la vie, de naissance en naissance, accompagnés des signes que Dieu nous donne pour nous aider à grandir dans la Foi, dans l’Espérance et dans l’Amour.
De Noël à Pâques nous vivons au rythme des enseignements de Jésus, des miracles de Jésus, des guérisons et des dialogues, des appels et des envois en mission …Nous traversons les villages, nous entrons dans des maisons, nous parcourons des déserts, nous longeons des cours d’eau… Nous sommes tour à tour silencieux et en dialogue, faisant la pause ou en action, seul ou en groupe, dans la méditation ou le témoignage… Nous vivons au rythme de la Parole qui peuple le quotidien de nos réalités joyeuses ou douloureuses…
De l’hiver au printemps nous vivons au rythme de l’attente de la germination, du dégel, de la douceur retrouvée… Nous partageons l’intimité des rencontres et respirons l’air vif des matins de givre… Nous faisons confiance à la Terre en qui nous avons déposé les semences de nos futures moissons…
Pas à pas le Seigneur accompagne notre chemin de Noël à Pâques, de Bethléem au Golgotha, de la crèche au tombeau vide. Ce Chemin est celui de la vie, celui de la foi. Enveloppés d’une nuée de témoins, rejoints par une multitude de signes de la Grâce que ce chemin soit alors pour chacun, pour nos communautés, pour l’Eglise et pour le monde, un chemin de Salut, de résurrection, de transfiguration !
Beau chemin vers Pâques, il s’ouvre et nous réserve des paroles d’Amour, des gestes de solidarité, des élans de fraternité, le Seigneur y fait de nous des signes pour les autres et des autres des signes pour nous car tous les marcheurs y demeurent dans Sa main.
Fraternellement en Celui qui nous bénit.
Pr Olivier FILHOL