Méditation biblique du 18 mars

Ça ne fait que 27 heures que le confinement est censément total,mais le temps va être long,Et beaucoup sont seuls…

Chers frères et sœurs,

Ça ne fait que 27 heures que le confinement est censément total,
mais le temps va être long,
Et beaucoup sont seuls…
Pour certains, la solitude et le contexte portent à la prière,
pour d’autres la solitude au contraire bloque tout.
Mais il faut faire sans la présence aimante ou amicale des autres,
sans la présente physique de l’Église.
Oserais-je alors vous proposer une brève méditation biblique,
à vous qui êtes seuls ou qui êtes plusieurs à la maison ?

C’était lundi soir, et le texte du jour (dans la liste de La Bible en 6 ans)
était dans le prophète Ésaïe.
J’ai été frappé, au chapitre 37, par les versets 18 à 20 :

Il est vrai, ô Éternel ! que les rois d’Assyrie ont exterminé tous les pays en jetant leurs dieux au feu – en fait, ceux-là n’étaient pas des dieux, mais des ouvrages de mains d’homme, du bois et de la pierre – et ils les ont anéantis. Maintenant, Éternel, notre Dieu, sauve-nous de la main de Sennachérib, et que tous les royaumes de la terre reconnaissent que toi seul es l’Éternel !

C’est un extrait de la prière du roi de Jérusalem, Ézéchias,
après les menaces renouvelées du représentant du roi d’Assyrie, il y a 2 700 ans environ.
Et j’ai pensé : si je remplace « les rois d’Assyrie » et « Sennachérib » par « le coronavirus »,
je ne suis pas très loin d’avoir ici un message fort actuel.
Mais il me faut alors relire le texte,
si c’est ainsi que l’Esprit parle à qui lit et médite la Bible.

La première leçon de cette prière ainsi actualisée,
beaucoup de gens l’ont remarquée, en tout cas sur les réseaux sociaux :
c’est que les certitudes humaines, les valeurs et l’idéologie de nos sociétés,
ce sur quoi tous comptaient dans leur vie quotidienne
(argent, travail, consommation, santé, liberté, individualisme – liste non exhaustive…)
tout ceci s’est effondré, comme la Bourse, devant un petit bout d’acide ribonucléique…
Il faut donc bien que nous nous demandions :
quels sont nos dieux que nous voyons ainsi disparaître dans le cataclysme ?
Quels sont mes dieux ? Quels sont vos dieux ?
À quoi est-ce que je tiens plus qu’à Dieu et à mes frères et sœurs,
et dont le manque fragilise et transforme mon existence ?
Or, ceci disparaît à cause du – ou grâce au – coronavirus…

Deuxième leçon bien évidente :
« ceux-là n’étaient pas des dieux ».
Nous avons besoin, non seulement maintenant mais en tout temps,
nous avons besoin de réaliser que nous nous confions et aspirons
à des idoles, des mensonges, des vanités (tous termes bibliques qui les dénoncent).
Toutes ces choses qui nous semblent indispensables à notre dignité
ne sont que du vide – du vide aimé, mais du vide.

Mais après (seulement après) ces deux exercices de lucidité,
je ne vous dirai pas que le coronavirus est une bénédiction,
non plus que ne l’était le roi d’Assyrie ou son général.
C’est une horreur qui fait mourir et qui est elle-même vouée à la mort.
Nous avons besoin que Dieu nous en libère
– troisième leçon –
et il faut donc le lui demander.
Si les chrétiens – qui connaissent leur Dieu d’amour – ne lui demandent pas ça,
alors, qui le fera ?…
Lui demander qu’il nous en débarrasse,
qu’en attendant il soutienne les personnels soignants, les médecins, les chercheurs,
qu’il accompagne toux ceux qui en accompagnent d’autres,
qu’il donne force aux plus fragiles physiquement, moralement ou socialement.

Or, nous, chrétiens, nous connaissons ce Dieu et son salut,
nous savons que, dans ses mains, nous ne risquons rien,
quand bien même notre corps serait détruit (oui, quand bien même ça).
Mais les autres ne savent pas.
Ils se confient dans des dieux mauvais ou indifférents,
ou dans les mêmes idoles que nous avions, ou bien dans d’autres,
ou alors ils n’ont personne à qui confier leur vie.
Qu’ils le laissent voir ou pas,
ils ont peur et ne connaissent pas d’espoir véritable.
(Beaucoup ne se confient-ils pas, dérisoirement,
dans des stocks de pâtes et de papier hygiénique ?!)

Quatrième leçon donc :
prions pour eux, pour qu’ils découvrent le même bonheur que nous avons ;
prions pour notre pays et nos gouvernants,
prions pour toutes les nations qui sont sous le soleil,
et pour qui Jésus est mort.
Or il est ressuscité, il est victorieux.
Le savons-nous, le savent-ils ?
Que notre prière et notre louange soient des témoignages du vrai Dieu,
dans l’amour pour ceux qui partagent notre existence, et pour le monde.

Le coronavirus, pas plus qu’aucune maladie, ne vient de Dieu
que ce soit pour nous punir ou nous éprouver
(c’est la leçon du livre de Job).
Mais c’est l’occasion de dire notre confiance, par la prière ;
la dire à Dieu et la dire devant le monde.
Que l’Esprit du Dieu vivant nous y aide,
qu’il nous rassure et nous donne de tenir ferme.

Qu’il vous bénisse, vous et les vôtres.

pasteur David Mitrani
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