Méditation biblique du 2 avril

Chers frères et sœurs, chers amis,

L’une des destinataires de ces méditations avait mis sur son « mur » Facebook cette image :

avec ce jeu visuel entre COVID-19 et la référence biblique :
la (première) épître aux Corinthiens, chapitre 6, verset 19,
qu’elle citait dans la traduction de la Bible de Jérusalem.
Elle m’a proposé d’écrire sur ce verset…

Il a certes un contexte, mais je ne m’en soucierai pas aujourd’hui.
Car c’est par rapport à notre contexte à nous, bien sûr,
qu’il nous faut le prendre, le recevoir, si cela nous est donné.

La première réaction pourrait être de s’offusquer de ce qui est écrit.
En effet, si nos corps sont des temples du Saint-Esprit,
pourquoi Dieu permet-il qu’ils soient autant malmenés?
Pourquoi les chrétiens n’y échappent-ils pas ?
Pourquoi certains d’entre nous sont-ils atteints par le virus ?
Pourquoi d’autres parmi nous en meurent-ils ?
Pourquoi l’État enferme-t-il nos corps chez nous ?

Réactions primaires, douloureuses, normales…
Notre corps est ce à travers quoi nous vivons,
ce par quoi nous sommes en relation les uns avec les autres,
y compris avec nous-mêmes d’ailleurs.
Dieu devrait s’en soucier plus.
Nous devrions nous en soucier plus :
restons chez nous pour nous protéger et protéger les autres !
Bien sûr…

Nous ne pouvons voir ni savoir
ce que Dieu fait pour nous tandis que nous avons mal :
relisez Job 38 à 42…
Mais nous devrions savoir ce que l’Esprit de Dieu fait pour nous :
il rend témoignage à Jésus-Christ,
il nous assimile à lui, il nous place là où est Jésus.

Où donc Jésus est-il ?
Si nous ne voulons pas répondre à cela
avec les images quasi païennes qui nous viennent spontanément
– Jésus est au ciel, Jésus est sur son trône céleste, etc. –
alors il faut considérer la Bible :
c’est sur la croix qu’on reconnaît le mieux qui il est !
En ces temps de commémoration de sa Passion, comment l’oublier ?
Ce n’est pas par accident que Jésus a souffert, ni pour faire semblant,
mais c’est par vocation, c’est pour nous sauver de la mort et du péché.

En Jésus, notre Dieu est un Dieu crucifié.
Blaise Pascal écrivait : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. »
N’est-il pas ressuscité ? Si. Amen !
Mais il n’en est pas moins le Crucifié, et c’est à cela que Thomas le reconnaît…
C’est à ce Dieu-là que l’Esprit « qui est en vous et qui vous est donné »
nous rend semblables.
Nos « corps », nos existences concrètes,
servent donc à rendre témoignage à ce Dieu-là,
à Jésus crucifié « pour nous et pour beaucoup »…

Non pas que nous devions souffrir pour lui ressembler !
Mais quelle que soit notre condition face à la santé, à la richesse, à l’âge, etc.,
nous avons pour mission et pour gloire
de témoigner que notre vie véritable est en Jésus et non en nous-mêmes.
« Ne vous attristez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance »,
écrivait l’apôtre Paul (1 Thess. 4 / 13).
Nos tristesses, nos souffrances, nos pleurs, nos morts elles-mêmes,
tout comme nos joies, notre santé, nos richesses, etc.,
doivent renvoyer à Celui qui a donné sa vie pour nous.

Notre vie est en lui, notre vie présente et notre vie éternelle.
C’est en lui que nous nous confions, pour la vie comme pour la mort.
Osons donc cette confiance, osons ce témoignage,
rendons grâce à Dieu de ce que nous sommes à lui,
« son peuple et le troupeau de son pâturage » (Ps. 100 / 3).
Car c’est aussi ensemble, comme Église, assemblée des croyants,
que nous sommes un seul corps habité par l’Esprit.
Prenons donc soin les uns des autres :
là aussi est notre témoignage !

Que ce Dieu vous bénisse et vous garde dans la paix du Christ.

Fraternellement,
pasteur David Mitrani

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